interview du Brigadier Général Achraf RIFI

octobre 2005

 BIOGRAPHIE

Brigadier général Achraf Rifi,
Directeur général
des Forces de sécurité intérieure au Liban

 

 

 

Le brigadier général Achraf Rifi dirige les " Forces de sécurité intérieure " (FSI) du Liban. Il est né le 1er avril 1954 et a obtenu une maîtrise sur " La Sociologie du crime, " à l'Université libanaise. Il a reçu son diplôme militaire en 1976 et s'est vu promu au grade de brigadier général le 30 avril 2005.

 

Son itinéraire professionnel l'a conduit, entre autres, à diriger la " Direction de la Sécurité de l'État au Liban-nord, " le " Bureau de la répression des stupéfiants " et la " Section de la Sécurité intérieure de l'État. "

 

Il a effectué plusieurs stages à l'étranger dont une session de " Protection des personnalités " en 1987 en Arabie Saoudite sous la direction d'experts de la police française, une session d'état-major (DESG) avec la Gendarmerie française en 1982 à Maison Alfort et une troisième de formation, à Ottawa, avec la Police royale canadienne.

Compte tenu de sa position et de son passé professionnel, il est au Liban l'un des piliers de l'antiterrorisme.

 

Il parle arabe, anglais et français.

 CINQ QUESTIONS A

ACHRAF RIFI

Question : Peut-on combattre le terrorisme sans une collaboration de tous les pays de la planète ?

Achraf Rifi : Cette forme de conflit ne connaît pas de limites géographiques. En outre, elle touche tous les pays et les concerne tous. Pour ces raisons on ne peut pas imaginer la lutte contre le terrorisme se faisant sans une collaboration de tous les États.

Question : Aujourd'hui, une telle collaboration s'est-elle mise en place ?

Achraf Rifi : Tous les pays arabes collaborent avec Interpol par l'intermédiaire de leurs ministères de l'Intérieur. Le Liban entretient aussi des relations directes avec les autres pays et échange des renseignements avec eux. D'autre part, comme les autres États nous avons fréquemment recours à des procédures d'extradition pour lutter contre le terrorisme.

Question : Existe-t-il des pays avec lesquels cette collaboration se révèle impossible ?

Achraf Rifi : Les relations avec Interpol sont ouvertes à tous les États sans exception. Néanmoins, pour des raisons politiques, il existe, c'est vrai, des limites à la coopération bilatérale et à l'échange de renseignements avec certains États.

Question : Quelle est l'origine profonde du terrorisme ?

Achraf Rifi : Sans hésiter, je réponds l'injustice. Elle a toujours précédé la violence. Avant l'irruption d'une campagne terroriste, on constate immanquablement une injustice majeure cause de la colère d'une couche de la population. Tant que nous ne parviendrons pas à asseoir un minimum de justice sur la planète, nous resterons confrontés à des vagues de terrorisme. C'est à la lumière de cette réflexion qu'il faut envisager ce qui se passe en Palestine. Pour nous, dans le monde arabe, la situation dans cette région apparaît comme le cas le plus flagrant d'une injustice fondamentale et intolérable.

Question : Comment réduire l'idéologie dite jihadiste ?

Achraf Rifi : D'abord, il faut retourner à la base, la réduction du terrorisme. Pour le monde arabe et les musulmans, la Palestine donc. Deuxièmement, installer la démocratie. Troisièmement, éradiquer l'analphabétisme. Quatrièmement, développer des conditions économiques normales pour faire disparaître la pauvreté. Enfin, dernier point, travailler à ouvrir le monde musulman sur les autres pays.

Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001

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