Algérie : un proche du Commandant Azzedine assassiné
dans les locaux des services secrets

décembre 2017

Cette affaire a des relents de voyoucratie et de règlements de compte dans un pays où la « Révolution » dévore ses enfants.

Le 22 novembre 2017, Hamza Hadjouti, 34 ans, rendait visite à son père hospitalisé à l’hôpital Mustapha Pacha à Alger. Son épouse, Fifi, la fille du Commandant Azzedine, l’accompagnait.

Soudain, une vingtaine d’hommes, en civil et armés, les encerclent. Ils affirment servir en tant qu’agents de la police judiciaire. Ils embarquent les deux époux dans une voiture banalisée avant de s’arrêter pour laisser la fille d’Azzedine sur la route. Puis ils repartent avec leur prisonnier vers une direction inconnue.

Pendant plus de 48 heures, sa femme reste sans nouvelle. Hadjouti ne répond pas sur son portable. Néanmoins, celui-ci n’est pas fermé. La géolocalisation, ce nouveau gadget, permet de situer l’appareil dans la caserne Antar, dans la commune de Ben-Aknoun, limitrophe d’Alger. Tout le monde connaît l’endroit pour être le centre de la DSS, l’ancienne DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité, les services de renseignements algériens).

Le samedi après-midi, à la date du 25 novembre, Fifi est convoquée avec la famille de son mari à la gendarmerie de Bab-Djedid, à Alger. On leur annonce la mort de Hadjoudi, « assassiné d’une balle dans le ventre ». Avec une célérité étonnante, le tribunal de Blida avait déjà délivré un constat de décès et un permis d’inhumer. Selon Fifi, un capitaine de gendarmerie lui aurait confirmé que son mari était détenu par la DSS. En Algérie, on imagine mal quelqu’un s’aventurant à proférer un mensonge de cet acabit.

Les anciens le savent, le Commandant Azzedine, de son vrai nom Rabah Zerari, a dirigé la Wilaya IV pendant la guerre d’indépendance contre la France. Dans son autobiographie, il a écrit qu’il n’était pas imaginable que des Pieds-noirs restassent en Algérie après le départ de l’armée française. En violation des accords d’Évian donc.

On lui a tissé une légende dorée qu’il faudrait peut-être revisiter. Ces derniers temps, il a connu des revers. Il a été récemment condamné à trois ans de prison ferme pour ne pas avoir remboursé des prêts. Selon lui, on chercherait à lui nuire en raison de ses positions politiques. Il est vrai, tout est possible en Algérie !

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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