Arcadi Gaydamak
nous envoie un bon baiser d’Israël

janvier 2014

Le 19 novembre 2013, les autorités helvétiques arrêtaient le milliardaire Arcadi Gaydamak à Zurich. La Justice française manifestait sa satisfaction. Gaydamak a en effet été condamné en France, en avril 2011, pour trafic d’armes avec l’Angola. Sa peine atteint quand même trois ans de prison ferme et une amende de
375 000 €.

Problème, d’origine russe, Gaydamak est aussi de confession juive. En 2000, il s’enfuit en Israël d’où, pour la législation locale, il n’est pas extradable en raison de sa judaïté. Là, il continue de prospérer et, en 2005, achète le Beitar Jérusalem, club de foot local.

Étrangement, c’est en raison ses activités de propriétaire du Beitar Jérusalem qu’il a connu des démêlés avec la justice suisse. En effet, à la tête du club, en 2010, il a fait appel aux services de Luis Fernandez, entraîneur français de football.

Fernandez n’a pas remporté le succès escompté à la tête du club et a quitté Israël au début de l’année 2012. Aujourd’hui, il clame néanmoins haut et fort que Gaydamak lui doit 400 000 €. Pour obtenir l’argent, Fernandez a déposé plainte contre son ancien patron, ce qui a valu à ce dernier son arrestation en Suisse. D’où la joie de la Justice française qui se voit déjà récupérant Gaydamak qui n’est plus protégé par les frontières israéliennes.

Mais les voies du Dieu d’Israël sont impénétrables ! D’une part, Gaydamak verse 500 000 € à Fernandez, se débarrassant ainsi de sa plainte. D’autre part, les Français ont certes émis un mandat d’arrêt international contre Gaydamak en 2011, mais les Suisses réclament une nouvelle demande d’extradition vers la France.

Du côté de la Justice française, on s’empresse. Cependant, le document doit être pris en charge par la valise diplomatique, dépendant, comme on le sait, de notre ministère des Affaires étrangères... Cependant, fâcheuses circonstances, la demande d’extradition n’arrivant pas à Bern, la maréchaussée helvétique finit donc par relâcher Gaydamak.

Il aura en effet fallu cinq jours à la demande d’extradition pour faire le voyage. À l’heure du TGV, c’est quand même beaucoup ! On peut certes attribuer ce retard à la paresse d’un fonctionnaire.

Néanmoins, quand on sait, sur les cinq ministres de notre gouvernement en tête de liste dans l’ordre protocolaire, quatre personnalités juives ou proches de la communauté, on est en droit de se demander si la lenteur de la demande d’extradition n’a pas été orchestrée pour rendre service à un coreligionnaire (1).

Service qui, du reste, peut valoir dans les deux sens : dans l’affaire du trafic d’armes avec l’Angola, ou Angolagate, Gaydamak était co-accusé avec Jacques Attali, Paul-Loup Sulitzer et Christophe Mitterrand (2). Peut-être de nouvelles révélations risquaient-elles de s’avérer dangereuses.

Cette hypothèse expliquerait à elle seule les propos de Me Gilles-William Goldnadel, l’avocat de Gaydamak, avant la libération de son client : « Nous attendons avec une relative sérénité l’examen de la demande d’extradition », a-t-il dit à « Actualité Juive » (3).

Terminant la relation de cette aventure, nous nous rendons compte, qu’à part celui de Christophe Mitterrand, tous les noms cités sont ceux de Juifs. Nous prions nos lecteurs de cette communauté de ne pas voir là, contre elle, une volonté de harcèlement de notre part mais la simple relation des faits.

Notes

(1) Il s’agit de Laurent Fabius (ministre des Affaires étrangères), de Vincent Peillon (ministre de l’Éducation nationale), de Pierre Moscovici (ministre de l’Économie) et de Manuel Valls (ministre de l’Intérieur), un catholique qui a épousé Anne Gravoin, une violoniste de confession juive. Valls a dit en 2011 avoir « un lien éternel » avec « la communauté juive et Israël ». En 1991, il avait déjà dit : « Dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël ».
(2) Figuraient aussi Charles Pasqua et Jean-Charles Marchiani mais on peut présumer, dans l’hypothèse énoncée plus haut, que la manoeuvre n’était pas destinée à les protéger.
(3) Dans la publication du 5 décembre 2013.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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