On estime à un millier le nombre de banquiers suisses qui n’osent plus quitter leur pays

janvier 2014

 

Raoul Weil, ancien cadre supérieur de la banque suisse UBS, a été arrêté en Italie suite à l’émission d’un mandat international émis par les États-Unis. Il lui est reproché, par ces derniers, d’avoir organisé l’évasion fiscale de 20 000 ressortissants américains.

Weil a été interpellé dans un hôtel à Bologne (Italie) le 19 octobre 2013. Depuis 2008, le mandat américain pesait sur lui. Néanmoins, un accord ayant été passé entre UBS et le fisc américain en 2010, assorti du paiement d’une amende de 780 millions de dollars, de plus avec le temps, Weil avait toutes les raisons de se croire débarrassé de cette menace.

Cette affaire, qui n’a entraîné qu’une brève d’un laconisme édifiant dans « Le Figaro » du 22 octobre, met en évidence des points inquiétants de la mondialisation. D’une part les États-Unis peuvent se permettre ce qu’ils veulent. D’autre part, un employé se voit poursuivi en justice au pénal dans un pays étranger, et arrêté, pour des actes commis sur ordre de sa hiérarchie dans un cadre professionnel.

Seul moyen d’échapper à la tyrannie de Washington, rester cloîtré dans son pays, la plupart des États refusant jusqu’ici d’extrader leurs ressortissants vers un pays tiers.

Plus d’un millier de banquiers suisses en sont réduits à cette extrémité, estime la Chambre de commerce Suisse-États-Unis. Franchissant la frontière, ils craignent de se voir appréhendés et incarcérés à la demande de la justice américaine, voire française. En effet, trois employés d’UBS France ont été mis en examen sur décision de Paris et un gérant de fortune suisse a été intercepté par les douanes françaises quand il entrait sur notre territoire.
Résultat, les banques suisses recommandent avec insistance à leurs employés de ne plus élire domicile en France, où l’immobilier est moins cher, mais de revenir au plus vite dans la Confédération helvétique.

Il faut le savoir, nous entrons dans un monde de restriction de libertés. Aujourd’hui les employés de banque sont mis sous pression, parce qu’ils ont une vue sur une partie de votre intimité, vos moyens financiers. L’argent épargné est en effet le garant le plus concret de votre indépendance, finalement de votre liberté.

 Une interview accordée
par la « vice-ministre » américaine de la Justice donne froid dans le dos

Kathryn Keneally, a répondu aux questions du « Matin Dimanche », un hebdo helvétique. Elle défend la position des États-Unis qui se sont mis dans la tête de faire payer des amendes aux banques suisses qui ont accueillis l’argent d’Américains cherchant à échapper au fisc de leur pays.
Pour y parvenir, les pressions sont inimaginables allant du chantage à la corruption. Les banques qui refuseraient de se soumettre seraient juridiquement harcelées dans tous les pays où les Américains pèsent.
« Il y a certainement des banques qui considèrent que leur comportement était seulement un peu limite, et souhaitent ainsi se trouver dans une catégorie où elles ne paieront pas d’amende. Ces banques font en réalité partie de celles qui devront payer », dit Keneally. On mesure là l’intransigeance de Washington.
Une liste de 14 banques jugées « coupables » a déjà été constituée. En vraie gestapiste, Keneally continue : « Si nous obtenons des informations de la part de celles (les banques) qui coopèrent, nous en saurons plus sur d’autres banques. Depuis quelque temps, nous avons de plus en plus de sources d’informations sur les banques suisses ».
Le journaliste remarque : «
Il y aura sans doute des banques qui ne pourront pas payer les amendes et qui devront cesser leurs activités. Vous affaiblirez ainsi la place financière suisse ». La réponse relève de la parfaite langue de bois : « Nous respectons entièrement la place de la Suisse dans le monde de la finance globalisée ».
Langue de bois mais avec cette perle tombée de la bouche de cette prétorienne : « finance globalisée ». Keneally croit servir le mondialisme américain, c’est-à-dire le gouvernement du monde par Washington. En réalité, affaiblissant les États et les places financières étrangères, elle renforce les positions mondialistes des banques de Wall Street, comme Goldman Sachs. En clair, leur main mise sur la planète par le biais de la finance.
L’envoyé du journal n’est pas dupe. Il fait remarquer : «
L’État américain abrite 750000 sociétés offshore dont une bonne partie échappe ainsi aux obligations fiscales de leur pays d’origine. Les USA ne font guère le ménage lorsqu’il s’agit des gens qui fraudent le fisc depuis leur territoire... » Après un exemple donnée de mesures judiciaires déclenchées contre une société norvégienne, Keneally répond : « Nous le faisons lorsque c’est nécessaire ». On a compris, le moins souvent possible.
Sous de grands principes d’honnêteté affichés et le recours à des arguties juridiques, c’est une guerre d’élimination des places banquières concurrentes à laquelle se livrent les États-Unis. En clair, ils veulent être le dernier endroit où l’on peut cacher son argent... quand on n’est pas Américain.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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