L’itinéraire de Ben Laden depuis décembre 2001

juin 2011

En octobre 2001, les Américains et les Britanniques attaquaient l’Afghanistan à la suite des attentats menés le 11 septembre par Al-Qaïda sur le sol américain.

Basé dans les montagnes à Tora Bora, Oussama Ben Laden parvient à s’échapper. Il se réfugie d’abord à Shawalweri, un camp d’entraînement situé dans la zone tribale pakistanaises, non loin d’Angourada et du poste frontière de Mangaroti. L’endroit étant considéré comme peu sûr, il se replie alors dans la région de Janikhel, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bannu.

Fin 2002, il bascule dans le secteur de Miram Shah, où il se retrouve sous la protection de son vieil ami, Jalalouddin Haqqani, un chef afghan qui étend son influence des deux côtés de la frontière.

Il restera là jusqu’en 2003. Mais le FBI a mis sur pied une unité spéciale pour le traquer. Elle opère à partir de Khowst, petite ville située en Afghanistan à quelques heures de marche de Miram Shah. Cette pression inquiète ses protecteurs.

Vers la fin de 2003, il s’installe donc dans l’agence de Bajaur, au nord de la zone tribale.


Dans le courant de 2004, il bascule dans la vallée de la Kunar, en Afghanistan, où les hommes du Hezb-i-Islami de Hekmatyar, un parti passé à la rébellion avec les Taliban, sont très implantés.

Début 2005, il retourne au Pakistan, dans la région de Chitral, zone frontière située au nord de la Kunar. Mais l’unité du FBI, accentuant ses recherches, passe elle aussi deux mois dans la petite vallée de Chitral sur ses talons.

Il rejoint alors les montagnes des environs d’Haripour, au-dessus du lac de retenue du barrage de Tarbala, dans la « Hazara Division », un secteur où l’on compte plusieurs camps de jihadistes sous protection de l’ISI, les renseignements pakistanais. Pour la première fois, à part un bref séjour en Afghanistan, il a quitté la zone tribale.

La même année, sa famille s’installe dans une maison spécialement aménagée pour elle à Abottabad, ville elle aussi située dans la Hazara Division. Lui reste à se terrer dans les montagnes d’Haripour jusqu’en 2007. Mais il est malade, sans doute frappé d’insuffisance rénale. Il perd du poids et ne reçoit pas de véritable traitement médical.

C’est alors qu’il rejoint ses femmes dans la maison d’Abottabad, probablement pour connaître un environnement correspondant mieux à son état de santé que les grottes perdues en pleine nature. C’est là qu’il sera tué par les Américains le 2 mai 2011.

Sa nouvelle résidence se trouvait à équidistance d’une académie de l’armée pakistanaise et d’un hôpital militaire, éloigné de quelques centaines de mètres, où il aurait pu aller à pied. S’est-il rendu dans ce dernier pour recevoir un traitement médical ? On peut l’imaginer.

D’autre part, Abottabad est une ville de garnison. Partout l’on y rencontre des membres de familles de soldats et d’officiers ou des civils travaillant pour l’armée. Comment, pendant quatre ans, une famille d’Arabes, par essence suspecte au Pakistan, a-t-elle pu échapper à la vigilance des services de sécurité ?

Quelques temps avant l’exécution de Ben Laden, le chef de l’armée, le général Ashraf Kayani, était reçu à l’Académie militaire d’Abottabad. À deux ou trois cents mètres de la chambre du chef d’Al-Qaïda.

(Cet article a été rédigé grâce à nos informations collectées au Pakistan)

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
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