GLENCORE
spéculateur et prédateur

juillet 2011

On sait le mondialisme une idéologie préconisant l’instauration d’un gouvernement mondial dirigé par les financiers. Il est aussi l’installation d’un système hyper capitaliste, basé sur la concentration des capitaux entre les mains de quelques-uns. Pour parvenir à leurs fins, les mondialistes ont mis en place une politique hégémonique de contrôle des médias, pour diffuser leurs idées, et de pénétration des gouvernements, en y plaçant leurs agents. On voit néanmoins les résistances auxquelles ils s’opposent, quand la population, comme en Espagne ou en Grèce, descend dans la rue, ou lorsque leurs agents, au sein des États, sont obligés de mettre une dose de nationalisme dans leurs propos pour ne pas braquer les peuples. Cela n’empêche pas les alliés des mondialistes, les conglomérats économiques de taille planétaire, de renforcer leurs positions. Multipliant des échanges économiques transfrontaliers dont nous pourrions souvent nous passer, en particulier dans le domaine alimentaire, ils favorisent l’uniformisation des habitudes et, surtout, la disparition des frontières. Consciemment ou non, mû cependant par une soif de gain inextinguible, c’est à cette grâce à cette stratégie que s’enrichit le groupe Glencore.

Le 24 mai, à Londres, et le 25, à Hongkong, Glencore entrait en bourse sous le nom de code de Galaxy. Son patron, Ivan Glasenberg, est le premier courtier du monde, avec 15,8% des actions du groupe, représentant une enveloppe de 10 milliards de dollars (7 milliards d’euros).

Grâce à ses activités de courtier, à lui seul, Glencore contrôle 60% des marchés mondiaux du zinc, 50% du cuivre, 30% de l’aluminium, 25% du charbon et 10% du grain. Il détient des participations dans de nombreuses entreprises, des mines, des gisements de matières premières et est propriétaire de plusieurs ports.

Le chiffre d’affaire de Glencore, en 2010, atteignait 145 milliards de dollars (environ 102 milliards d’euros). Il possédait aussi 79,8 milliards de dollars (55,7 milliards d’euros) de biens et 19,6 milliards de dollars (13,39 milliards d’euros) de participations dans d’autres entreprises. Le chiffre d’affaire du groupe est l’équivalent du PIB (1) de pays comme l’Angola, la République Démocratique du Congo ou la Libye. Presque le double de celui du Luxembourg ou de la Côte d’Ivoire.

Glencore a été fondé en 1974 par Marc Rich (2), un homme d’affaires jouissant alors des nationalités américaine, espagnole et israélienne, résidant dans le canton de Zoug, en Suisse. Né Reich en décembre 1934 à Anvers (Belgique) dans une famille juive, Rich a immigré aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est entré dans la cour des grands dans les années 80, en contournant l’embargo pétrolier imposé par les États-Unis à l’Iran, suite à la prise en otages des membres de l’ambassade américaine à Téhéran en novembre 1979. Le 19 septembre 1983, cette entorse aux règles de son pays d’adoption a valu à Rich une condamnation par contumace à 325 années d’emprisonnement sous 50 chefs d’inculpation. Il prit alors la nationalité helvétique, renonçant à sa citoyenneté américaine. Mais la Suisse refusant de l’extrader, il installa le siège social de Glencore à Zoug, son lieu de résidence.

Cette condamnation provoquera, quelques années plus tard une mobilisation importante d’Israël et de la diaspora juive pour obtenir la grâce de Rich. Un comité d’une centaine de personnes sera constitué, conduit par Ehoud Barak, alors Premier ministre, et auquel se joindront cinq maires ou anciens maires de grandes villes israéliennes, comme Ehud Olmert, deux ambassadeurs retraités, comme Avi Pazner, quatre présidents d’université et deux grands rabbins. En France, alors chef du Consistoire, le rabbin René-Samuel Sirat figurera aussi sur la liste des signataires. En Suisse, Josef Estermann, maire de Zurich, se joindra au concert.

Sous la pression de ces éminents personnages, le 20 janvier 2001, quelques heures avant de quitter la présidence, Bill Clinton gracia Rich. Une décision malvenue, qui provoqua un scandale, quand on apprit que Denise Rich, son épouse, avait fait un don d’un million de dollars à la Fondation Clinton et au Parti démocrate.

Pour justifier leur soutien à Rich, dans la lettre de demande de grâce adressée à Clinton, les Israéliens et leurs amis expliquaient qu’il est intervenu pour « faire sortir des juifs de pays ennemis ». En d’autres termes de pays arabes. Or l’on sait ces opérations sous la conduite du Mossad.

Reconnaissant, Rich a créé une fondation charitable d’une grande générosité en Israël. Elle est basée au 4, rue Weizmann, à Tel-Aviv. Le directeur, Avner Azoulay est lui-même un ancien du Mossad.

On doit aussi à Rich la mise sur pied d’un système de préfinancement du pétrole, avant son extraction. Ceci favorisa l’endettement des pays africains producteurs d’or noir tout en permettant l’enrichissement de Glencore... et de certains chefs d’États du continent noir.

Néanmoins, la condamnation prononcée aux États-Unis faisait tache et, dès 1994, en prenant argument, les lieutenants de Rich l’évincèrent, le forçant à vendre ses parts de Glencore. Ivan Glasenberg faisait partie des conjurés et fut élu à la direction générale.

Glasenberg est né en janvier 1957 à Johannesburg (Afrique du Sud), lui aussi dans une famille juive. Son père venait de Lituanie. Après des études dans son pays natal, il s’est rendu aux États-Unis, où il aurait décroché son diplôme à l’Université de Californie du Sud.

En 1984, il fut recruté par Rich en tant que courtier, « trader » disent les gens chics, pour négocier les importations de charbon. En réalité pour contourner le blocus décrété par les Nations Unies contre l’Afrique du Sud sous régime de l’apartheid.

Passé sous la direction de Glasenberg, Glencore n’a pourtant pas rompu avec ses méthodes de flibustiers. Au début de l’été 2010, par exemple, quand la sécheresse et les incendies ravageaient les champs de blé russes, des émissaires de la compagnie se rendirent à Moscou. Là, ils poussèrent le gouvernement à décréter un embargo sur les exportations.

Cette démarche n’avait rien de philanthropique. La décision russe déclencha la réaction des marchés attendue par Glencore, provoquant l’envolée des cours mondiaux du blé. Ainsi en deux jours, ces derniers montèrent de 15%, avant de quasiment doubler en novembre, provoquant des problèmes alimentaires dans les pays les plus pauvres.

Détail comique, s’il ne s’accompagnait pas de conséquences tragiques, comme nous l’avons dit dans nos publications précédentes, c’est principalement à cause de la spéculation des courtiers, que les soulèvements ont éclaté dans le monde arabe. Donc, d’une certaine manière, « grâce » à Glencore.

Le 23 janvier 2003, un autre scandale avait éclaté, mettant en lumière les activités du groupe. Sur Europe 1, Roselyne Bachelot, alors ministre de l’Écologie, avait déclaré : « Ce sont les mêmes patrons voyous que l’on retrouve derrière le groupe Metaleurop et le pétrolier échoué au large des côtes de Galice ». Il s’agissait des patrons de Glencore dont le nom avait été tu par Bachelot. Courageuse mais pas téméraire !

Entreprise de traitement de cadmium et de plomb, Metaleurop avait pour actionnaire majoritaire Glencore. Après avoir déposé le bilan et mis 800 salariés au chômage, l’entreprise, sise à Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, avait laissé 617 hectares de terrain pollué au point de mettre en péril la santé des habitants du voisinage.

Quant au navire échoué au large de la Galice en décembre 2002, il s’appelait « Le Prestige ». Transportant du brut, sa cargaison avait souillé les côtes de l’Espagne et de la France, provoquant une catastrophe qui a coûté cher aux contribuables des deux pays.

En 2003, Glencore avait juré ne rien à voir avec « Le Prestige ». À propos de la société affréteuse, « Crown Resourses », la direction communiquait : « Nous avions eu, il y a deux ans, l’intention de fusionner, mais l’affaire ne s’est pas faite ». Étrangement, l’Annuaire des célébrités installées en Suisse dit pourtant qu’en « février 2001, la société Marc Rich & Co fusionne avec Crown Resources ». Comme par hasard, du reste, Marc Rich & Co, société mère de Glencore, et « Crown Resources » ont leur siège social installé dans la même ville suisse de Zoug.

Pour revenir à Ivan Glasenberg, comme nous l’avons dit actuel patron de Glencore, il vit dans la discrétion la plus totale. Ayant pris lui aussi la nationalité israélienne, de toute sa vie, il n’aurait donné qu’une seule interview. Mieux, sur le site du groupe, son nom n’apparaît à aucun endroit. Pas plus du reste que celui de ses collaborateurs. Glencore est une société anonyme au sens propre du terme. Comme un bateau fantôme pointant ses canons, bien réels, sur nous.

Voilà comment s’organise le mondialisme sur le plan économique : agissant dans l’ombre au détriment des États, pour imposer ses règles tout en enrichissant ses tenants.

Notes

(1) Produit intérieur brut : représentant les richesses produites dans un pays en l’espace d’un an.
(2) À propos de Marc Rich, et pour plus amples informations, voir article « Marc Rich, un pirate dans nos eaux »,

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
 
Retour Menu
Retour Page Accueil