OPA du Hezbollah
sur le Liban chrétien

février 2012

Depuis l’année dernière, le Hezbollah a lancé une offensive pour affaiblir la communauté chrétienne et attaquer ses usages.

Ainsi, au cours des derniers mois, plusieurs débits de boissons alcoolisées ont dû fermer les portes à la suite d’une campagne d’intimidation dans le sud du pays. Ultime agression, le 12 janvier, à Sarafand, un village à majorité chiite, une bombe de 300 grammes d’explosif a gravement endommagé l’un de ces magasins.

Tout sert de prétexte au Hezbollah et à ses sbires. A Lassa, village chiite enclavé dans la région chrétienne, un conflit éclatait en juillet 2011, des habitants s’installant sur des terres qui appartiennent à l’Église maronite. Quand, escortés par la police, des topographes se rendent sur place pour effectuer des relevés, ils sont molestés par les villageois, encouragés à occuper les terres par le Hezbollah.

Au mois d’août, les résidents chrétiens d’un secteur proche de Hadeth dénonçaient le grignotage de la zone par les investisseurs chiites encouragés par le Hezbollah. Ces chrétiens accusent le « Parti de Dieu » de vouloir changer la composante communautaire de la région pour y faire sa loi.

Plus grave, début janvier, le directoire du Hezbollah estimait qu’il est nécessaire de remettre en question le système politique qui donne la moitié du Parlement aux chrétiens et l’autre moitié aux musulmans. Il prônait une parité aux trois tiers : un pour les chrétiens, un pour les sunnites et le dernier pour les chiites. Cette nouvelle distribution réduirait la représentation des chrétiens en faveur des musulmans.

À ce propos, il convient de remarquer que la majorité sunnite conduite par Saad Hariri s’est opposée aux exigences chiites. Plus intéressant encore, l’Arabie Saoudite, qui soutient financièrement le Liban, à elle aussi dénoncé cette proposition.

Dans l’affaire, les sunnites jouent intelligemment servant leurs intérêts sur le long terme. Ils savent qu’un Liban où les chrétiens ne se sentiraient pas rassurés pour leur avenir provoquerait leur départ. Les sunnites se retrouveraient alors seuls face aux chiites.
Il en fallait plus pour décourager le Hezbollah. Le 12 janvier, Boutros Harb, député chrétien, saisissait la presse à la suite d’une nouvelle menace. Une société iranienne se voyait confier, par le gouvernement acquis au Hezbollah, la construction d’un barrage à Tannourine, en pleine montagne chrétienne.

Une société libanaise avait d’abord été désignée, mais l’Iran en offrant un don a exigé de construire lui-même l’ouvrage.

« Un telle décision, a dit Harb, aura des retombées négatives... Cette présence étrangère et l’action de la société s’accompagneront en effet d’une présence milicienne étrangère, ce qui ne manquera pas d’avoir un impact sur le double plan politique et sécuritaire ».

Le Liban paye pour la faiblesse de l’Occident qui, au lendemain des accords de Taëf, n’a pas exigé le démantèlement de la milice du Hezbollah au même titre que des autres milices.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Retour Menu
Retour Page Accueil