Iran : la presse française mal informée

mars 2017

Le 10 janvier 2017, se déroulaient les funérailles d’Ali Akbar Hachémi Rafsandjani à Téhéran. Ancien Président de la République islamique, il a aussi été président de plusieurs institutions constitutionnelles du régime. On le classait « réformiste ». Il était en fait un conservateur subtil qui savait manoeuvrer pour acquérir quelque popularité tout en restant proche des cercles intégristes du pouvoir.

À ses obsèques, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées. La presse occidentale dans son ensemble, plus particulièrement française, en a déduit à une démonstration de soutien post-mortem au « réformiste » Rafsandjani. Les Iraniens ont été étonnés de cette interprétation du reste démentie par la BBC en langue persane.

En réalité, si les partisans de Rafsanjani étaient nombreux, ils n’étaient pas les seuls. Beaucoup d’Iraniens se pressaient là, non pour approuver la politique de l’ancien potentat, mais pour réclamer la libéralisation de l’Iran. Ils profitaient des funérailles pour les parasiter avec leur propre manifestation. Pour clamer des appels politiques impossibles à lancer autrement dans les rues de Téhéran. Résultat, on a assisté à des affrontements verbaux entre les deux camps, prouvant bien que, derrière le corps de Rafsanjani, tout le monde n’était pas d’accord.


Parmi les exigences des opposants figurait en bonnes places la demande de libération de Mir Hossein Moussavi, candidat réformiste vaincu aux élections présidentielles de 2009. Comme Mehdi Karoubi, autre candidat réformiste, il est assigné à résidence.

Des informations qui ont échappé à nos fins limiers de la presse française.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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