LA PRISON
pépinière de l’islamo-délinquance
Le cas de la prison de Clairvaux

avril 2012

Le 22 mars, Mohamed Merah était tué par le Raid. Épilogue d’un destin avec, au point d’orgue, l’assassinat de trois soldats et de quatre « Franco-israéliens », trois enfants juifs et l’un de leurs enseignants. On ne peut que déplorer la priorité accordée dans les médias aux victimes juives au détriment des soldats. Les circonstances imposaient au moins l’égalité dans la mort. On doit aussi remarquer le choix des cibles du tueur : des Juifs désignés comme co-responsables des excès commis par Israël et des soldats français, jugés coupables de soutenir avec notre armée le projet sioniste. Peu auront mis en avant l’appartenance à l’islam de deux des militaires, sinon Nicolas Sarkozy de manière maladroite, pour rappeler que les musulmans sont, dans le monde, les victimes les plus nombreuses de l’islamismo-terrorisme. Quant aux lieux d’inhumation, ils nous laissent perplexes. Les Juifs ont été transportés en Israël dans un avion affrété par Alain Juppé qui accompagnait les corps. Le père de Merah, lui, voulait enterrer son fils en Algérie. Au sens premier du terme, la France est-elle devenue une colonie ? Il y a cependant plus grave : l’importance prise par nos prisons dans le processus de radicalisation islamique des délinquants.

P
remier point, certes, Mohamed Merah s’est rendu en Afghanistan et au Pakistan où il semble avoir reçu sa formation d’assassin. Certes encore, emprisonné en 2007 pour des actes de délinquance, il avait été remarqué pour son rapprochement des salafistes (1). Mais à deux reprises, faut-il dire, il avait vainement tenté d’intégrer l’armée française. Tout, dans son parcours, indique un jeune homme en perte de repères, plus attiré par les boîtes de nuit que par une pratique assidue et quasi monacale de l’islam. C’est le mixage du terrorisme islamique et de la délinquance qui nous inquiète le plus.

Sur la prison de Clairvaux

Un membre de l’administration pénitentiaire de la prison de Clairvaux (Aube) dresse un tableau inquiétant de la montée de l’islamisme dans la prison où il travaille. La situation est comparable dans les autres « maisons centrales », qui accueillent les détenus les plus difficiles et aux perspectives de réinsertion lointaines. Le phénomène de l’islamisation ne s’en manifeste pas moins dans tous les lieux de détention du terriroire.

À Clairvaux, la population musulmane est estimée à 70% des détenus. Se substituant aux anciens caïds de la pègre, des imams autoproclamés encadrent les prisonniers et les obligent à pratiquer la religion de Mahomet. Gare à celui qui se rebelle ! Soumis à des vexations et à l’intimidation, il n’a que le choix de se soumettre. Les nouveaux, dès leur arrivée, sont pris en main. Des non-musulmans, les Gitans par exemple, préfèrent se convertir à l’islam.

La contrainte n’est cependant pas le seul moyen employé. Le désarroi moral des détenus, la haine contre l’autorité perçue comme étant « la France » et le désir de revanche contre une société qualifiée de chrétienne sont autant de chemins de traverse utilisés par les imams pour séduire leurs recrues.

Il faudrait une force morale hors du commun pour résister. En effet, les réfractaires et « les non-convertis, remarque notre informateur, font l’objet de pressions, d’injures, de menaces et de violences. Ils sont marginalisés de la vie carcérale quotidienne. Ils ne peuvent participer, ou alors difficilement, aux activités collectives proposées par l’administration pénitentiaire car celles-ci sont annexées par les islamistes ».

Plus significatif, « les Bibles sont retirées sous la menace et remplacées par des Corans. Des hommes de main rackettent les détenus non-musulmans, qualifiés de mécréants, pour subvenir aux besoins des serviteurs d’Allah. Les auxiliaires d’étages, eux-mêmes des prisonniers, rationnent les non-convertis et favorisent ceux qu’ils qualifient de frères ».

Les détenus non-musulmans présentant « des faiblesses physiques ou psychologiques, voire ceux qui sont considérés comme homosexuels, sont traités de « sous chiens ». Ils sont asservis aux tâches ingrates et subissent de multiples formes de violence, y compris la soumission sexuelle. Dans les établissements dotés d’ateliers, ces détenus travaillent pour le compte de ceux qui se sont donné le titre de maîtres et les réduisent à l’état d’esclaves ».

L’implantation d’un islamisme provocateur est physiquement visible. « Le port de la djellabah, de la calotte blanche et parfois du keffieh, aujourd’hui, est devenu courant sur les coursives. Or, si la djelabah et autres attributs musulmans sont tolérés dans le cadre de l’exercice du culte, leur port est normalement assujetti à des textes précis qui le réglementent ».

L’agent de surveillance de Clairvaux qui nous parle remarque « l’incapacité de l’administration pénitentiaire à endiguer le phénomène ». Résultat, « consciente de son pouvoir de pression, la communauté islamiste constituée au sein du centre de détention saisit la moindre occasion pour faire valoir ce qu’elle présente comme ses droits. La moindre mesure réglementaire coercitive est discutée, remise en question et finalement négociée avec l’administration. Ceci inclut les précautions concernant la sécurité active ou passive des établissements pénitentiaires ».

Ce qui va loin, selon ce témoin, jusqu’à « inverser l’ascendance relationnelle » entre surveillants et détenus à l’avantage de ces derniers. Loin de chercher à s’opposer à cette évolution, les cadres de l’administration appellent certains agents à faire preuve de souplesse « pour ne pas froisser la susceptibilité des prisonniers » et « éviter des conflits ».

Conséquence inévitable, s’installe dans la plupart des lieux d’incarcération « un contre-pouvoir islamique ». Celui-ci va jusqu’à s’opposer aux horaires réglementaires, « perturbant les activités, le travail dans les ateliers, les extractions médicales ou judiciaires (2) ou les transferts (23 ». Ce pouvoir cherche à imposer ses propres horaires calqués sur la loi islamique. « Si l’agent, le gradé ou la direction cède à la pression, alors l’exception devient un dû considéré comme un avantage acquis ».

« Par complaisance ou omission, nous reconnaissons intrinsèquement la légitimité de la mouvance islamiste dans nos murs », constate l’agent de l’administration pénitentiaire. Or, ce sont les plus intransigeants, les plus violents et les plus radicaux, autrement dit les plus salafistes, qui finissent par s’imposer sur les autres.

Ces hommes acquièrent ainsi une notoriété qu’ils transforment en autorité renforcée sur leurs codétenus. De cette manière, ils jouissent aussi d’une reconnaissance du personnel pénitentiaire, qui tend à les considérer comme des intermédiaires entre eux et les auTout ceci n’est pas sans implication sur le devenir des détenus une fois libérés. En effet, rappelle notre informateur, « conformément à la réglementation pénitentiaire européenne, toute réinsertion commence par l’acceptation de sa peine par le détenu ainsi que sa soumission aux règles régissant les établissements concernés ».

Or les islamistes convainquent leurs ouailles qu’elles sont des victimes injustement condamnées par notre société et rejettent l’ordre interne de la prison pour y substituer le leur. Avec cet état d’esprit, la réinsertion dans la société apparaît impossible. « Nous pouvons considérer, qu’actuellement, nous ne sommes plus en mesure de mener à bien nos missions essentielles de garde, mais surtout de réinsertion », conclut notre source.

Pour notre part, nous ne croyons pas tous les hommes passés par le moule islamiste de la prison continuant une pratique assidue de l’islam après leur sortie de prison. Nous en voyons au contraire beaucoup retournant à leurs habitudes de délinquance, de consommation d’alcool, voire de drogues.

En revanche, ils ont acquis le sentiment d’appartenir, à leurs yeux, à un ensemble fort et cohérent, l’islam. Aussi, quand à la suite d’une frustration le désir de se venger monte en eux, ils passent à l’acte en se réclamant de l’idéologie radicale intégrée en prison.

Mohamed Merah entre, nous semble-t-il, dans ce cadre. Blessé par un nouveau refus de l’armée française de le recruter, il a tué en se servant du prétexte islamiste assimilé lors de son séjour en prison en 2007.

Nous décelons cependant un danger bien plus grave : la rencontre de l’islamisme et de la délinquance, phénomène récent engendré par notre manque de prévoyance et de rigueur dans la gestion de l’univers carcéral.

Jusqu’à la fin des années 90, dans les banlieues à forte densité immigrée, il existait une barrière de mépris entre délinquants et islamistes, les « frérots », comme les premiers les appelaient. Aujourd’hui, suite aux arrestations d’éléments proches des réseaux terroristes, ils se rencontrent en prison. Ils ont appris à communiquer entre eux sur la base de la haine commune contre l’Occident, chez nous contre la France.

Une mouvance islamo-mafieuse facilement manipulable par les réseaux terroristes se constitue. Dans ce contexte, si des émeutes devaient éclater dans les banlieues comme en 2005, c’est à de véritables combats de rue que la police devrait faire face.

Voilà pourquoi il est urgent d’identifier meneurs, ou individus à risque, et de reprendre le contrôle de nos prisons. Mais il est encore plus urgent de définir les limites de la propagande politique sous couvert de religion. Pour cela, il faut des lois et des autorités qui les appliquent sans laxisme. Il faut aussi combattre l’idéologie par l’idéologie. Or, dans ce domaine, nos meilleurs alliés peuvent être les musulmans qui, plus que nous encore, sont les victimes de la délinquance et de l’islamisme.

Honnêtement, nous en sommes loin, car nos responsables politiques sont trop détachés des réalités du terrain. Combien de Mohamed Merah faudra-t-il pour nous réveiller ?

Notes

(1) On entend par salafistes les groupes de musulmans sunnites qui veulent un retour à l’identique à l’islam vécu par les « salaf », les compagnons de Mahomet. Le plus souvent, cela s’accompagne d’une fascination pour le djihad, la guerre sainte.
(2) Par extractions on entend les déplacements hors du centre pénitentiaire pour raisons médicales ou dans le cadre d’une procédure judiciaire.
(3) On parle de transfert quand on déplace un détenu d’un centre d’incarcération à un autre.tres détenus, augmentant encore leur pouvoir de nuisance.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

Lire aussi: Parcours de Mohamed Merah

 

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