Purification ethnique
à Jérusalem
et loi du plus fort en Cisjordanie

janvier 2010

Un document interne de l’Union européenne condamne la politique israélienne à Jérusalem.

Il a été publié le 2 décembre 2009 dans le journal israélien Haaretz et accuse Israël de pousser les activistes sionistes à modifier le peuplement de Jérusalem en faveur des Juifs et au détriment des Palestiniens.

Pour libérer l’espace, Israël refuse d’accorder des permis de construire aux Palestiniens quand il en octroie aux Juifs. Quant à la municipalité de Jérusalem, elle consacre une part de son budget sept fois plus importante pour un Juif que pour un Arabe.

A été aussi mise sur pied une politique de suppression des permis de résidence. Quand un Palestinien ne peut pas présenter un document prouvant ses droits de propriété sur une maison habitée par sa famille depuis des siècles, il est expulsé. Si un autre s’absente de Jérusalem pendant plus de sept ans, cas fréquent en raison de la guerre larvée, il perd son droit de résidence à Jérusalem. Même mesure s’il prend une autre nationalité.

Bien sûr, tout cela n’est pas applicable aux Juifs israéliens. On sait en effet nombre d’entre eux, y compris à Jérusalem, détenteurs de passeports américains, voire français.

Le rapport de l’Union européenne est donc fondé à appeler « le gouvernement israélien à cesser tout traitement discriminatoire à l’égard des Palestiniens de Jérusalem est ».

Néanmoins, à l’observation des chiffres on comprend le phénomène plus grave et prenant l’aspect d’une purification ethnique en expansion. Selon les chiffres disponibles, de 1967 à 2008, 8 558 Palestiniens se sont vus retirer leur statut de résidents*. En 2008, ils étaient 4 577 personnes. En clair, plus de la moitié des interdits de séjour en quarante ans l’ont été en l’espace d’une seule année, 2008.

Clairement, les autorités israéliennes cherchent à expulser le maximum de Palestiniens de Jérusalem pour leur interdire tout droit à un partage de la ville en deux, comme le souhaitent les puissances occidentales. Israël veut générer un état de fait comme d’autres, avant eux, l’ont fait parfois au détriment de Juifs dans le passé. Ceci rend le comportement d’Israël d’autant plus intolérable.

Dans le même temps, Israël continue de grignoter le territoire des Palestiniens en Cisjordanie. Le 10 janvier 2010, son armée détruisait une vingtaine de constructions palestiniennes où résidaient une quarantaine de familles dans le village de Tana, à l’est de Naplouse. Motif invoqué : ces maisons « avaient été érigées sans permis de construire dans une zone militaire où l’armée effectue des exercices à tirs réels ». Les Palestiniens démentent et disent habiter là depuis des décennies. Autrement dit, ils n’ont pas dû beaucoup gêner les militaires israéliens qui, en outre, ne sont pas chez eux.

 

Note

* Les chiffres de 2009 ne sont pas disponibles.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 
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