Le talon d'Achille d'Israël
Une gamine fait trembler les Israéliens

mars 2018

Le procès d'Ahed Tamimi, une adolescente de 16 ans au moment des faits, s'ouvrait hier devant un tribunal militaire israélien. Le juge a ordonné le déroulement des audiences à " huis clos ".

Le prétexte invoqué fait sourire : le débat public ne serait pas dans l'intérêt d'une mineure. En revanche qu'elle soit emprisonnée depuis deux mois et arrivée au tribunal pieds et mains entravés semblent " dans l'intérêt d'une mineure ".

Qu'est-il reproché à la jeune fille ?

Ahed Tamimi emmenée à son procés
Ahed Tamimi- Tribunal Israël12 chefs d'inculpation
sont tombés sur sa tête, certains remontant à son enfance. Mais le 15 décembre dernier, l'autorité israélienne n'en pouvait plus : Ahed avait giflé de ses petites mains des soldats casqués et cuirassés en position devant sa maison en Cisjordanie occupée. Les images, propulsées sur Internet, ont " humilié " l'opinion israélienne. Du coup, la mère d'Ahed, qui les a diffusées, se voit poursuivie pour cette grave atteinte à la fierté de Tsahal.

Manifestation contre la décision de Trump de reconnaître Jérusalem capitale d'Israël

Le 15 décembre 2017, Ahed, comme des dizaines de milliers de Palestiniens, manifestaient contre la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale du seul État juif. Sur la légalité de l'arrestation de la jeune fille, son avocate Gaby Lasky a plaidé qu'avant tout c'est l'occupation de la Cisjordanie par l'armée israélienne qui est illégale ! Fait indéniable au regard des résolutions des Nations Unies. Gaby Lasky n'a pourtant rien d'une terroriste palestinienne : elle est juive et israélienne.

Des soutiens israéliens à Ahed

Elle n'est pas seule parmi ses compatriotes. Yonathan Geffe, auteur-compositeur, voit son oeuvre censurée sur ordre du ministre de la Défense pour avoir comparé Ahed à Jeanne d'Arc. Pire, à Chana Senesh, héroïne juive de la lutte contre le nazisme, et à Anne Frank.

La disproportion entre les faits reprochés à une adolescente et l'action légale entreprise contre elle, ajoutées au huit clos judiciaire, une méthode de tyrannies, et à la rage des autorités contre les défenseurs d'Ahed, tout cela révèle la peur qui s'empare des cercles dirigeants d'Israël.

Ils se sentent en effet désarmés face à des actions relevant plus de la provocation que de la violence. Le terrorisme renforce Israël. Les actions pacifiques le rendent vulnérable.

Quelqu'un l'a bien compris. Le cheikh Yusef Qardawi, le prédicateur de la chaîne qatarie Al-Jazeera. Nous l'avons entendu appeler les musulmans à marcher pacifiquement sur les territoires palestiniens occupés. " Nous sommes trop nombreux, ils ne pourront jamais tous nous tuer ", a-t-il dit en substance. Il pense à une arme de paix, imparable par principe. Un déferlement tranquille qui pousserait les Israéliens à commettre l'irréparable en se rendant coupable d'un génocide.

Nous le savons bien, Qardawi rêve pour les pays musulmans de l'ins-tauration d'une théocratie qui n'aurait rien à envier à celle de l'Iran. Pour cette raison aussi ceux qui disent aimer Israël devraient engager ce pays à reconnaître leurs droits territoriaux et leurs droits de citoyens aux Palestiniens. Pour lui éviter le pire !

Prouvant la faiblesse d'Israël, le 21 mars 2018, Ahed a été condamnée à 8 mois de prison ferme. Un an plus tôt, le 21 février 2017, le sergent israélien Elor Azaria avait été condamné à 18 mois de prison pour l'exécution d'un prisonnier palestinien blessé. La droite israélienne estimait ce jugement trop sévère !

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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