CRIMES CONTRE LHUMANITÉ |
janvier 2009
Richard Falk, Rapporteur spécial sur la situation des Droits de lHomme dans les territoires palestiniens, a publié ce communiqué le 9 décembre. La version originale, en anglais, est accessible sur le site Internet de cette organisation des Nations Unies. La publication
de ce document, mettant Israël au pied du mur, pourrait
être lune des causes de loffensive du 27 décembre
contre Gaza. « Au cours des derniers jours létat désespéré de la population civile de Gaza a été reconnu par des personnalités de niveau international comme le Secrétaire général des Nations Unies, le Président de lAssemblée générale et le haut Commissaire aux Nations Unies pour les Droits de lHomme. La semaine dernière, Karen Abu Zayd, qui dirige les opérations de secours des Nations Unies à Gaza, a communiqué une confirmation de première main à propos de lurgence désespérée et des conditions inacceptables auxquelles est confrontée la population civile de Gaza. Quoique de nombreux responsables politiques aient commenté la cruauté et lillégalité du blocus de Gaza par Israël, une telle avalanche de critiques, par des officiels des Nations Unies habituellement circonspects, ne sest jamais produite dune façon aussi généralisée depuis lapogée de lapartheid sud-africain. Et pourtant, tranquillement, Israël poursuit le siège de Gaza dans toute sa violence, ne permettant le passage que du strict minimum de combustible et de nourriture pour éviter une famine massive et une épidémie. Une telle politique de punition collective, mise sur pied par Israël pour punir les habitants de Gaza des évolutions politiques à lintérieur du territoire, constitue une violation flagrante, continue et massive, de la loi humanitaire internationale telle que fixée dans lArticle 33 de la 4ème Convention de Genève. Les mots ne suffisent plus. Comme
Abu Zayd la écrit, « labîme
entre les mots et les faits », en matière de
soutien des Droits de lHomme dans la Palestine occupée,
engendre une situation dans laquelle « le radicalisme et lextrémisme
prennent aisément racines ».
Dans ces conditions, les Nations Unies sont obligées de
réagir. Certains gouvernements du monde sont complices
en continuant de soutenir politiquement et économiquement
lapproche punitive dIsraël. Dans un état desprit similaire, il semblerait quil y ait lieu de lancer un mandat de la Cour de Justice Internationale pour enquêter sur la situation et pour déterminer qui, des responsables politiques israéliens ou des chefs militaires en charge du siège de Gaza, devraient être poursuivis et traduits en Justice pour violations du code pénal international. Comme la déclaré Abu Zayd, « Cest une crise humanitaire délibérément imposée par des acteurs politiques ». Il faut noter que la situation a empiré au cours des derniers jours en raison de la rupture du cessez-le-feu entre Hamas et Israël, qui avait été respecté par les deux parties pendant plusieurs mois. Ce cessez-le-feu avait été accepté par Hamas en dépit des manquements dIsraël à des obligations, aux-quelles il avait souscrit selon laccord, concernant lamélioration des conditions de vie de la population de Gaza. La récente flambée de violence a éclaté après une incursion israélienne qui a tué plusieurs supposés militants palestiniens à lintérieur de Gaza. Les éléments du Hamas, ou dautres, violent la loi internationale quand ils tirent des roquettes contre les villes israéliennes, quelles que soient les provocations quils ont eu à subir, mais un tel comportement des Palestiniens ne légitime en rien limposition par Israël dune punition collective aux dépens de la vie et de la santé du peuple de Gaza. Et cela ne devrait pas faire oublier aux Nations Unies et à la communauté internationale leur morale fondamentale et leur obligation légale de protéger le peuple palestinien ». |
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