Un scandale pour rien à la Knesset...
et une insulte raciale contre un Allemand

avril 2014

Le 12 février, Martin Schulz, président du Parlement européen et élu du parti social démocrate allemand, était invité à prononcer un discours à la Knesset.

L’homme n’affiche aucune hostilité contre les Juifs, le sionisme ou Israël. Au cours d’une longue allocution allant dans le sens des phantasmes propres à Israël sur l’Iran ou le terrorisme, il a néanmoins osé évoquer une injustice flagrante et quotidienne, celle touchant la distribution de l’eau entre Palestiniens et Israéliens.

Nous reprenons les mots de la traduction publiée par le Parlement européen : « Une des questions de ces jeunes (NDLR : palestiniens) qui m’a le plus marquée, même si je n’ai pas pu vérifier les chiffres exacts, étaient comment se fait-il que les Israéliens aient besoin de 70 litres d’eau par jour et les Palestiniens de 17 litres seulement ».

Imité par plusieurs de ses collègues, l’un des députés, Naftali Bennett, est sorti de l’enceinte parlementaire en éructant. « Je pouvais accepter toutes les critiques, mêmes virulentes, mais certainement pas des mensonges, et en plus en allemand ! »

Ces derniers mots apparaissent bien sûr comme une allusion, pleine de délicatesse, à l’épisode du génocide nazi. Néanmoins, fût-elle allusive, cette référence à la germanité de Schulz, pour attaquer ses propos, s’apparente à du racisme. En effet, elle tend à occulter son identité en tant qu’individu pour ramener le parlementaire à une responsabilité collective allemande liée à sa nationalité et flétrie par le péché originel de la « Shoah ».

Voilà pour la forme. Quant au fond, si les chiffres avancés,
avec prudence par Schulz, ne sont pas exacts, il n’en n’expriment pas moins la réalité. D’après la Compagnie des Eaux et la Direction israélienne de l’eau, la consommation quotidienne est de 100 à 230 litres par personne en Israël et de 70 litres pour les Palestiniens.

La question du jeune Palestinien reste donc pertinente et, s’il était épris de justice, Naftali Bennett devrait dénoncer cette discrimination, elle aussi raciste nous semble-t-il, plutôt que de jeter l’anathème sur un invité de l’État israélien.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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