LES MOUJAHIDINE-E-KHALQ AURAIENT RENONCÉ
A LA LUTTE ARMÉE
 
Généralement bien informé sur les petits secrets des Moujahidine, " Survivors' Report, " une publication basée en Grande- Bretagne, écrit : " L'organisation des Moujahidine-e-Khalq abandonne la lutte armée et s'engage à n'utiliser que des moyens de lutte non-violents et, par conséquent, demande aux autorités compétentes de les rayer de la liste des organisations terroristes. "

 

A première vue, l'affaire, surprenante, peut paraître douteuse. La source citée par " Survivors' Report " donne cependant des raisons d'y croire. " Il y a quelques années, explique celle-ci, les Moujahidine-e-Khalq ont déposé leur dossier devant la cour de Justice de l'Union européenne afin d'obtenir leur retrait de la liste des organisations terroristes. "

Or, leur action devant les tribunaux arrive à son terme. Une audience est prévue dans le courant du mois de février 2006. " Les Moujahidine, continue la source, ont passé les dernières années à faire signer des pétitions et des lettres de soutien à leur cause auprès de tous les gens sur lesquels ils pouvaient mettre la main. Cependant, leurs avocats et conseillers leur ont clairement dit que pour obtenir le retrait de leur organisation de la liste des organisations terroristes, ils devaient, sans équivoque, dénoncer le terrorisme comme moyen d'atteindre leurs objectifs politiques. Ils auraient en outre à annoncer cela clairement et rejeter totalement la lutte armée, ne plus y croire, et à partir de maintenant, ramener leur lutte contre le régime iranien à une activité politique, sociale et culturelle. "

" Les Moujahidine ont désormais accepté ce conseil et déclaré devant les personnes idoines que : leur organisation rejette la lutte armée et s'engage à n'utiliser que des moyens de lutte non-violents et, par conséquent, demandent aux autorités compétentes de les rayer de la liste des organisations terroristes. "

Si, après trente ans d'assassinats, souvent aveugles, perpétrés par les Moujahidine, ceux-ci acceptent d'abandonner la voie de la violence il faut s'en réjouir. Néanmoins, vient alors la question de savoir quelle place leur accorder dans le cadre de l'opposition iranienne en exil.

Au " Centre de Recherches sur le Terrorisme Depuis le 11 septembre 2001, " nous avons à ce sujet une position claire : une structure ou un groupe sont terroristes tant qu'ils recourent à des tactiques terroristes. Ils deviennent des organisations politiques quand ils renoncent à celui-ci. Il convient alors de les réintégrer dans l'espace démocratique.

Certains nous opposeront qu'il faudrait demander l'avis des victimes. Nous répondons, qu'à notre regret, mouvements politiques, résistances nationales contre un envahisseur et même les États ont eu recours au terrorisme. Nous pensons au FLN en Algérie, qui posait des bombes dans les autobus. Aux Sionistes, à la création de l'État d'Israël qui, en 1948, assassinèrent le Comte Bernadotte, alors envoyé des Nations unies. A la Libye de Kadhafi aussi. La liste serait sans fin.

Un jour, à condition de s'assurer de la sincérité du coupable, il convient de boucler les comptes. Sinon d'oublier, au moins de " classer " les affaires passées. À une condition, dans le cas des Moujahidine, qu'ils cessent de fonctionner comme une secte.


Jean Isnard

est consultant au:

Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 Septembre 2001

 
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