ESCAPADES ORIENTALES DE SÉGOLÈNE

janvier 2007


Ségolène Royal voulait enrichir son profil de candidate d'une dimension internationale en faisant un coup au Proche-Orient. Elle s'est prise les pieds dans le tapis. Nous ne regretterons pas sa maladresse.

Reste à voir en quoi elle avait tort.

Ségolène Royal, candidate aux présidentielles de 2007Elle avait pourtant bien commencé. Arrivée le 30 novembre 2006 au Liban, à la veille du déclenchement des manifestations du Hezbollah, elle a refusé de quitter les lieux. Ce " j'y suis, j'y reste, " ne manquait pas de panache.

Mais le 1er décembre 2006, elle rencontrait la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale libanaise, dont un député du Hezbollah, Ali Amar.

Devant elle, Ali Amar aurait dit en arabe : "Notre expérience de la résistance est inspirée de la vôtre. Le nazisme, qui a versé notre sang, usurpé notre indépendance, n'est pas moins mauvais que le nazisme qui a occupé la France."

Comme l'Ambassadeur de France, Bernard Emié, elle affirme ne pas avoir entendu ces mots dans de la bouche du traducteur. Mauvaise traduction, comme l'affirme François Hollande sur une radio juive ?

Les compères de Sarkozy se sont empressés d'attaquer. François Fillon, le premier a reproché à la candidate socialiste d'avoir "parler avec un membre du Hezbollah..." Fillon n'oubliait qu'une chose, Ali Amar est un élu. Ne faudrait-il parler qu'à ceux avec lesquels on est en accord ? En pareil cas, les relations internationales vont devenir difficiles et la légitimité des urnes ne voudra plus rien dire.

La faute de Royal n'est pas là. Elle devait savoir ce qu'un représentant du Hezbollah dirait, tant diplomates et journalistes sont habitués au discours du " parti de Dieu. " Elle aurait dû, croyons-nous, relever la tête face aux accusations et répondre : " Je suis ici pour entendre, libre en outre de rencontrer qui je veux. Je dénie à quiconque le droit de décider à ma place. " Elle aurait gagné en respect.

Au lieu de quoi, elle s'est cherché des excuses et perdant la maîtrise de son programme, se préparait à s'étaler sur les marches du trône d'Israël.
Cela n'a pas manqué.Quand le 1er décembre, devant les officiers français de la FINUL au Liban, elle avait dit à propos des survols israéliens " Il faut que cela cesse, " à Jérusalem elle estimait ces mêmes survols "liés à un certain nombre de faits." Si ce n'est pas se déjuger ! Incidents entre les forces françaises et l'armée israélienne : un expert israélien reconnaît la provocation israélienne. " Face à une nouvelle situation sur le terrain, Tsahal a voulu tester la FINUL pour apprécier sa souplesse ou au contraire sa rigidité, " a dit Denis Charbit, professeur de sciences politiques à Tel-Aviv (source Actualité juive du 16 novembre 2006). En attendant, les violations de l'espace aérien libanais continuent. Le 17 novembre, la FINUL en a constaté 14 par les avions de combat israéliens, dont 11 dans la zone de déploiement du bataillon français (AFP).
Pour le mur de séparation, construit autour des enclaves palestiniennes, on l'entendait dire : " Quand c'est nécessaire pour la sécurité, une construction est justifiée, encore faut-il que les choses se passent en bonne entente. " Un mur de séparation se construisant en bonne entente entre Israéliens et Palestiniens ! A mourir de rire...

Néanmoins, dans la coulisse on surfait sur les dérapages de Royal. Françoise de Panafieu est arrivée en Israël en même temps qu'elle. En mission pour Sarkozy. Toutes deux logeaient à l'hôtel King David. Pour la petite histoire, se croisant dans le hall de réception, elles ont fait mine de ne pas se voir.

Royal tenait là un argument de poids car Panafieu est venue remettre un message à Benyamin Netanyahou pour l'inviter en France au nom de Sarkozy. Elle a dit : " Quand on est en face de Bibi (Netanyahou), on perçoit la force de conviction presque physique qui se dégage de cet homme charismatique qui est un vrai leader au sens noble du terme. " A faire frémir, sachant le nom de Netanyahou associé au Bétar, organisation radicale sioniste.


Rappelons quelques points. Un certain Zéev Jabotinsky, juif d'Odessa, créa l'organisation en 1923 à Riga. Dans son livre " Le Mur d'acier, " il a écrit : " Nous ne pouvons offrir aucune compensation pour la Palestine... Toute colonisation, même la plus réduite, doit se poursuivre au mépris de la volonté indigène. Et elle ne peut donc se poursuivre et se développer qu'à l'abri du bouclier de la force, ce qui veut dire un Mur d'acier que la population locale ne pourra jamais briser. Telle est notre politique arabe... " Le fondateur du Bétar disait aussi vouloir transformer le peuple d'Israël " en une Nation maîtresse de sa force, fière, noble et cruelle. "

Jabotinsky, fondateur du BetarJabotinsky avait organisé son parti en milice militaire dont les membres aimaient à s'affubler, comme les nazis, d'une chemise brune. Mussolini les avait pris en affection et les autorisa à créer une école navale à Civitavecchia, à 50 kilomètres au nord de Rome. Il dit en 1935 à David Prato, futur grand rabbin de Rome : " Pour que le sionisme réussisse, il vous faut un État juif, avec un drapeau juif et une langue juive. La personne qui comprend vraiment cela, c'est votre fasciste, Jabotinsky. "

Or, le père de Benyamin Netanyahou a été le secrétaire particulier de Jabotinsky. Il a élevé ses enfants dans l'idéologie du Bétar. Le fils tient du père. En juillet dernier, il commémorait le 60ème anniversaire de l'attentat commis le 22 juillet 1946 par les sionistes, contre les Britanniques à l'hôtel King David. 92 personnes avaient trouvé la mort. Pour la plupart des civils. À l'occasion, Netanyahou a fait posé une plaque à la gloire des auteurs de l'attentat.

À la pusillanimité de nos hommes politiques à l'égard d'Israël, on mesure notre degré de soumission à la politique de ce pays.

 

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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