de DAVID & NELSON ROCKFELLER |
Dans les années 60, David Rockfeller, vice-président de la Chase Manhattan Bank, décida la construction dun « world trade center » (centre de commerce mondial) ou WTC dans le quartier new-yorkais de Manhattan. Son frère, Nelson, occupait alors la position de gouverneur de lÉtat de New York. A ce titre, et par le biais du conseil dadministration, il contrôlait le « Port autonome de la ville de New York, » un organisme public, avec le gouverneur de lÉtat du New Jersey(1). Or, cet organisme reçu la charge dédifier le WTC. |
Dabord une tour fut envisagée, puis deux. Elles devaient se conformer au code municipal de la construction de New York adopté en 1938. Étrangement, une campagne de «lobbying,» comme disent les Américains, éclata alors pour obtenir la révision du code de 1938. Harold Birns, le délégué de la ville à lérection des bâtiments, alla jusquà dire dans un discours: « Notre code de la construction existant protège la sécurité et le bien public mais ne prend pas en compte lefficacité et léconomie que lindustrie et lentreprise trouvent nécessaires » En dautres termes, il fallait réviser les normes de sécurité à la baisse pour tirer un meilleur profit de laffaire. Sans attendre, le maire de New York, Robert F. Wagner, souscrivant à cet appel au sens des affaires, débloqua la somme de 200 000 dollars pour payer les frais de révision du code de 1938. La nouvelle réglementation répondit aux souhaits des financiers réduisant les protections en cas dincendie. Depuis 1938, le règlement obligeait la construction, à chaque étage, dun vestibule isolé et fermé muni daérateurs, pour passer de lespace des bureaux à la cage descalier. On évitait ainsi laccumulation de fumées dans cette dernière. Le nouveau code, publié en 1968, ne parlait plus de cette contrainte. En 1938, encore, le code exigeait le «renforcement» des cages descalier contre le feu avec des matériaux adéquats. Dans celui de 1968, cette obligation avait disparu.
Dautre part, le nombre descaliers requis pour des tours de la taille du WTC passait de six à trois. Enfin, afin daugmenter les chances déchapper à un incendie, le code de 1938 imposait, à chaque étage, déloigner les issues de sortie les unes des autres. Mieux, une loi votée en 1961 ordonnait de les placer à des extrémités opposées. Ces règles disparaissaient du texte de 1968. Aussi, dans le WTC, les évacuations furent regroupées au milieu des tours, permettant un gain despace de 21%. Plus grave, les travaux commencèrent, se référant aux normes dites de 1968, quand le nouveau code navait pas encore été adopté. Aussi, au début de lannée, le service de lurbanisme de New York signala la non-conformité des travaux du WTC avec le code de 1938. La direction du Port autonome, comme nous le savons en charge de la construction, répondit que celle-ci serait en conformité avec le code publié au mois de décembre de la même année. Grâce au gain despace, « le Trade Center fut un miracle pour le marché de limmobilier, » écrivent Jim Dwyer et Kevin Flynn (2), journalistes au « New York Times. »
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