Les Américains ont perdu leur agent en Ukraine

mars 2010

A la suite de la Révolution orange, Viktor Iouchtchenko était Président de l’Ukraine depuis le 23 janvier 2005. Le 17 janvier dernier (2010), il n’obtenait que 5,33% des suffrages. Sanctionné pour son incapacité à surmonter les difficultés économiques du pays, il va être remplacé par son ancien adversaire élu au second tour, Viktor Ianoukovitch, ancien Premier ministre et, surtout, partisan d’un rapprochement avec Moscou.

Nous croyons utile de rapporter quelques faits occultés par la presse. Ancien comptable, Viktor Iouchtchenko a rejoint la Banque nationale d’Ukraine en 1993. Très vite, il devient le protégé du président de la banque, un certain Hetman, nom yiddish(1) signifiant « célibataire ».

En 1997, Hetman est assassiné par un inconnu. Sa disparition reste encore inexpliquée. Sans attendre, Iouchtchenko prend sa suite à la tête de la banque. C’est alors qu’il rencontre Kateryna, née Chumachenko. Ils divorcent tous deux de leurs précédents mariages et se marient.

Kateryna ne sort pas de nulle part. La famille Chumachenko s’était installée aux États-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale. Si le nom de Chumachenko est sans conteste d’origine ukrainienne, celui de sa mère, Sofia Efimovna Pun’ko, donne à penser qu’elle pourrait être d’origine juive.

Dans les années 60 et 70, aux États-Unis, on trouve plusieurs membres de la famille très actifs dans une secte ukrainienne néo-païenne dirigée par un certain Lev Sylenko. Prouvant bien l’intérêt des Chumachenko pour Sylenko, quand ce dernier tombe gravement malade, sur ordre de Viktor, devenu Président, il est transporté en Ukraine et hospitalisé à la clinique gouvernementale Feofonia. Les mauvaises langues disent les frais restés à la charge de l’État.

Ce n’est pas tout. Citoyenne américaine, Kateryna a travaillé plusieurs années comme employée au Département d’État américain. C’était sous George Bush père.

Selon l’ancien secrétaire administratif de Viktor Iouchtchenko, Viktor Baloga, c’est Kateryna qui a dirigé la campagne présidentielle de son mari, en 2004. On ne peut s’empêcher de penser à une opération d’infiltration et de manipulation orchestrée par la CIA. L’espionne ne venait pas de l’Est, mais de l’Ouest. Du John Lecarré revu et corrigé sous le signe de l’entente cordiale, mais à fleurets mouchetés, entre Washington et Moscou.

Cependant, en même temps qu’elle menait la dernière campagne présidentielle de son époux, Kateryna drivait celle de l’un de ses concurrents : Arseniy Yatseniuk. Cette contradiction était qualifiée de procédure purement technique. Pour notre part, nous y voyons une manoeuvre maladroite car, à courir deux lièvres à la fois...

Le profil d’Arseniy Yatseniuk ne manque pas, par ailleurs, d’intérêt. Né en 1974, âgé de 24 ans, en 1998, il épouse Theresa Gur, la fille d’une famille juive hassidique originaire de la ville de Gura-Kalwaria, qualifiée de Nouvelle Jérusalem tant la concentration hébraïque y était autrefois importante.

Sa carrière prend immédiatement son essor, puisque, la même année, il quitte son village natal de Chernovsty et devient consultant auprès de la banque Aval à Kiev, puis, quelques mois plus tard, on le retrouve conseiller du président avant de décrocher le poste de vice-président en 2001. Sans attendre, il obtient le portefeuille de ministre de l’Économie, entrant cette fois de plein pied dans le monde politique.

Autre détail, la belle soeur de Yatseniuk, Julia Gur, a quitté l’Ukraine pour Israël en 1990. Après avoir servi dans le gouvernement de l’État hébreu, elle a été deuxième secrétaire à l’ambassade israélienne à Kiev.

Une fois encore, on voit combien les opérations d’influence américaines sont dépendantes des réseaux israélo-juifs installés à travers le monde. On comprend ainsi à quel point il sera difficile pour Barack Obama d’obtenir la paix au Proche-Orient. L’État hébreu tient Washington, et non pas l’inverse.

Note

(1) Le yiddish est la langue parlée par les Juifs d’Europe centrale.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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