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septembre 2004
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Ahmad Yassine est né le 18 décembre 1936 dans une famille de propriétaires terriens du village dAl Jora, dans les environs dAshkelon. Sur 416 hectares de terre, 391 appartenaient à des Arabes, 25 avaient été achetés par des juifs. En 1948, quand éclate la première guerre israélo-arabe, comme dans des centaines dautres lieux, les Arabes sont chassés de leurs maisons. |
Ahmad Yassine senfuit avec sa famille pour les camps de la bande de Gaza. Al Jora est détruit. Une implantation israélienne, Ora, est bâtie à sa place (1). Ahmad Yassine a 12 ans. Cet épisode de sa vie va déterminer sa destinée. En 1952, deuxième événement tragique, jouant au football sur la plage, il tombe sur la tête, se brise le cou et se retrouve paralysé. Se déplaçant sur des béquilles, il poursuit pourtant ses études, puis exerce en tant que professeur de 1957 à 1964. Il entre alors à lUniversité dAïn Shams, au Caire, où il apprend langlais. Déjà, depuis 1955, semble-t-il, il était membre des Frères musulmans (2). Du moins les fréquentait-il. En Égypte, sa relation avec la confrérie prenant de lampleur, il se voit interdit de séjour sur les bords du Nil. Il rentre à Gaza et commence à recruter pour les "Frères." Au Caire, il a trouvé un habit à sa haine: lislamisme. Malgré la guerre de 1967, loccupation de Gaza et de la Cisjordanie par les Israéliens, il reste sur place, poursuivant sa tâche denseignant. Dans le même temps, sous le couvert dactivités caritatives, il met sur pied une organisation. En 1968, il lenregistre auprès des autorités israéliennes sous le nom de "Al-Majmaa." On ne connaît plus Ahmad Yassine que sous le titre honorifique de "cheikh." La puissance occupante le laisse gagner en influence. Elle compte sur cette force montante pour sopposer à lOLP (Organisation de Libération de la Palestine), de Yasser Arafat, et diviser ainsi les Palestiniens. Dun point de vue tactique, les Israéliens jouent avec le feu. Cheikh Ahmad Yassine organise un réseau de mosquées, dassociations daide aux démunis, décoles primaires et maternelles. Mais, au nom de lislam, il instille aussi lesprit de révolte contre loccupant. |
"Les villages juifs ont été construits à la place de villages arabes. Vous ne connaissez même pas le nom de ces villages arabes... Nahlal a surgi à la place de Mahlul, Kibboutz Gvat à celle de Jibta, Kibboutz Sarid a remplacé Huneifis... Il ny a pas un seul endroit construit dans ce pays qui nait pas été habité par une population arabe." (Moshé Dayan à Haïfa, daprès le journal israélien Haaretz du 4 avril 1969). |
Au début des années 80, il finit par passer le Rubicon de la limite entre la propagande militante et laction militaire. Il a eu le feu vert du Bureau international des Frères musulmans. En 1984, les forces de sécurité israéliennes découvrent des armes dans la cave de la mosquée où il officie. Le 15 avril, elles le condamnent à 13 ans de détention. En mai 1985, il est libéré avec 1260 autres prisonniers dans un échange resté obscur,entre Israël et une faction palestinienne,le" FPLP-commandement-général" dAhmad Jibril.
Ils le condamnent cette fois à 15 ans de réclusion. Une maladresse israélienne va à nouveau le sortir de prison. Le 27 septembre 1997, deux hommes du Mossad, lespionnage israélien, tentent dassassiner Khaled Mechaal, un cadre de HAMAS basé à Amman, en Jordanie. Les deux Israéliens sont faits prisonniers par le royaume hachémite. Pour récupérer le commando, six hommes au total, Benyamin Netanyahou, alors Premier ministre, doit les échanger contre une vingtaine de détenus palestiniens,
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