Yves Bonnet défend
Georges Abdallah

février 2012

L’affaire est cocasse quand on se souvient qu’Yves Bonnet a été directeur de la DST. Il estime en effet « anormal et scandaleux de maintenir Georges Ibrahim Abdallah en prison » et demandait le 7 janvier à être entendu par la Justice à ce sujet. Mieux, Bonnet va jusqu’à dire qu’Abdallah « avait le droit de revendiquer les actes commis par la FARL comme des actes de résistance ».

Il faut savoir, les FARL (Front populaire pour la Libération de la Palestine) sont un groupe marxiste palestinien auteur de plusieurs attaques terroristes. Abdallah en était le chef. Les FARL ont assassiné à Paris Charles Robert Ray, attaché militaire américain, le 18 janvier 1982, Yacov Barsimentov, diplomate israélien, le 3 avril, et tentèrent de tuer Robert Onan Homme, consul américain, à Strasbourg, en mars 1984.

Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, Abdallah est traduit en Justice pour détention d’explosif. Les autorités françaises ne savent pas encore qui il est vraiment. Néanmoins, il est porteur de cinq passeports sous des noms d’emprunt, tous faux, sauf un, qui a été délivré par l’Algérie.

Mais l’affaire prend des proportions. Pour obtenir la libération de leur chef, les FARL capturent un Français à Tripoli (Liban), Gilles Sidney Peyrolles, en mars 1985. Peyrolles est le fils de l’écrivain Gilles Perrault. Bonnet est chargé de négocier la libération de l’otage. Pour ce faire, il s’adresse... aux services algériens.

Ce choix n’est pas innocent. D’une part, le passeport délivré par Alger prouve qu’il existe une relation entre eux et Abdallah. D’autre part, comme il nous l’a dit lui-même, Bonnet entretient déjà d’excellents rapports avec les barbouzes algériens. En échange d’une promesse de libération rapide d’Abdallah, le patron de la DST obtient le retour en France de Peyrolles.

Mais, le 2 avril, les policiers français perquisitionnent dans une cache d’Abdallah située au 18 de la rue Lacroix, à Paris. Là, ils retrouvent l’arme qui a tué Ray et Barsimentov. Le lien entre Abdallah et les FARL apparaît clairement. Comment relâcher un homme coupable, au moins, de complicité d’assassinats ? Pour éviter des représailles des FARL, notre très bon gouvernement socialiste décide alors de tenir celé cette découverte qui obligerait, si la Justice s’en saisissait, de maintenir Abdallah incarcéré.

Mais les choses ne vont pas toujours comme le souhaitent les hommes politiques. Une fuite, émanant du ministère de l’Intérieur, brise le silence et la découverte de la rue Lacroix, devenant publique, la Justice s’empare du dossier.

Les auteurs de la fuite avait une belle raison d’agir : le 21 août 1982, deux policiers de la Préfecture de police ont été tués en tentant de déminer un colis piégé déposé par les FARL. Abdallah, rejugé, est condamné le 28 février 1987 à la détention à perpétuité, substitut, comme on le sait, de la peine de mort.

Depuis 2002, plusieurs demandes de libération ont été déposées et toutes rejetées. Rentrant dans son pays, craignent les autorités françaises, Abdallah pourrait renouer avec ses habitudes criminelles et prendre la France pour cible. Nous appellerons cela non plus une peine de sûreté mais une détention de sécurité.

Aussi, quand Bonnet se fait l’avocat d’un tel personnage, on est interloqué. Mais il y a pire. On a vu les liens entre Abdallah et l’Algérie. On connaît aussi ceux tissés entre ce pays et Bonnet .
On comprend l’ancien patron de la DST servant désormais de petit télégraphiste d’Alger.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 
 
Retour Menu
Retour Page Accueil