HISTOIRE
DE LA COMMUNE
DE PARIS

février 2018

À la suite de la défaite de l’armée française devant les Allemands, notre pays capitule le 28 janvier 1871. Le 17 février, Adolphe Thiers est élu par l’Assemblée nationale à la tête du pouvoir exécutif provisoire de la République française.
Les préliminaires du traité de paix sont ratifiés par la même Assemblée nationale. Les Allemands restent hors de Paris qu’ils renoncent à occuper.

Mais, le 18 mars, Thiers donne pour mission à l’armée de s’emparer des 227 canons aux mains de la Garde nationale et des Parisiens qui ont financé leur achat. Paris se soulève. Le général Lecomte, qui commandait l’opération, et le général Clément-Thomas, qui se promenait sur les boulevards, sont capturés et massacrés par la foule. Thiers s’enfuit à Versailles avec son gouvernement, suivi par la moitié de la population.

Deux camps se font face : l’autorité officielle, à laquelle on donne le nom de Versaillais, et « La Commune de Paris », les Communards, formant une structure insurrectionnelle organisée sur la base de l’autogestion. Les premiers, largement dominés par les courants conservateurs, sont partisans de la paix. Les seconds, se croyant capables de se défendre avec leurs 120 000 Gardes nationaux face à l’armée allemande, veulent continuer la guerre.

Dans les rangs de La Commune, on retrouve cohabitant les tenants de plusieurs idéologies. Dans la direction élue, le plus grand nombre appartient néanmoins aux mouvements issus de la Révolution de 1789. Comme les jacobins ou ceux qui sont devenus les blanquistes, mais aussi les collectivistes, les anarchistes, les proudhoniens et, pour un tiers, des francs-maçons.

Globalement, quand les Versaillais sont identifiés à la bourgeoisie, les Communards représentent les salariés et les petits artisans. Ils se grisent de rêveries extrémistes. Dans le programme de La Commune daté du 20 avril 1871, on lit :

 « La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres ».

De façon très engagée pour l’époque, le drapeau rouge est adopté, la citoyenneté ouverte aux étrangers adhérant aux idées de La Commune, déjà la séparation de l’Église et de l’État prononcée. Dans les écoles on retire les signes religieux chrétiens et l’enseignement confessionnel se voit prohibé quand l’athéisme militant domine, en particulier avec les blanquistes.

Les communards s’attaquent aussi aux membres du clergé. Pris en otage, Georges Darboy, l’archevêque de Paris, est fusillé avec quatre autres ecclésiastiques. Au total, une vingtaine de religieux, dont des dominicains et des jésuites, seront exécutés.

Pour faciliter le retour au calme, les armées allemandes laissent entrer celle des Versaillais dans Paris. La répression est terrible. Elle commence le 21 mai et dure sept jours qui prennent le nom de « Semaine sanglante ». Les soldats de Thiers ne font pas de quartier. Toute personne prise avec des traces de poudre sur les mains, suspectée donc d’avoir tiré, est exécutée sur le champ.

La reprise de la capitale s’achève le 28 mai. Les Versaillais ont perdu un millier d’hommes. Les Communards accusent des pertes bien plus importantes. L’un d’entre eux, Prosper-Olivier Lissagray, parle de 17 000 à 20 000 morts.
Il faut ajouter 10 137 condamnations dont 93 à mort, 251 aux travaux forcés et 4 586 à la déportation, pour la plupart en Nouvelle-Calédonie où se retrouvera l’anarchiste Louise Michel.

La dureté de la répression des Versaillais est encore aujourd’hui, dans l’esprit des anarchistes et de leurs continuateurs, une justification à leur haine et à leur propre violence contre la société et les « bourgeois ». Cette motivation repose sur une réalité mais n’efface pas le caractère violent de la tradition anarchiste...

Jean Isnard

Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001
www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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