LETTRE DE ABOU MOHAMMAD AL MAQDESSI
A ABOU MOUSSAB AL ZARQAOUI
 

 

"Soutien et conseil à Abou Moussab Al Zarqaoui

Grâce à Allah, bénédiction et salut sur l'envoyé d'Allah et sur sa famille et ses compagnons et ses alliés.

Après le préambule nécessaire,

Voici un message de conseil et de soutien de Abou Mohammad Al Maqdessi depuis sa prison. Il avait essayé auparavant de le publier d'en faire parvenir plusieurs points de son contenu à Abou Moussab Al Zarqaoui. Ne sachant pas si tout cela lui est parvenu en raison de la coupure des contacts entre eux, ceci nous a poussés à publier ce message pour lui porter conseil, à lui ainsi qu'à d'autres moujahidine en Irak et ailleurs. Nous demandons à Allah que cela soit bénéfique au jihad et aux moujahidine

 Al Maqdessi sur Al Jazeera le 6 juillet 2005. Il fut arrêté le lendemain de la diffusion de l'interview accordée à Yasser Abou Helala.

 

 Al Zarqaoui
Attentes et afflictions
(Soutien et conseil )

 

 Grâce à Allah Seigneur des univers, bénédiction et salut sur le chef des moujahidine, sa famille et ses nobles compagnons …
Après le préambule nécessaire,

J'avais rencontré Abou Moussab pour la première fois de manière furtive à Peshawar, chez le frère Abou Al Walid Al Ansari (1) qu'Allah le garde. Au début des années 90, je venais juste d'arriver en Jordanie, lui rentrait d'Afghanistan. Il me rendit visite chez moi plein d'enthousiasme pour soutenir " al tawhid " et " al daawa " (2). Abou Al Walid lui avait donné mon adresse en Jordanie, lui conseillant d'entrer en contact avec moi s'il comptait œuvrer pour la religion d'Allah en Jordanie.

Il y a de cela environ 14 ans. Nous avons alors collaboré ensemble. Comme j'avais donné des conférences dans plusieurs régions du pays, nous avons imprimé quelques-uns de mes textes pour les distribuer. Des jeunes, attirés par cette prédication (daawa(2)) se les transmirent. Les services de sécurité s'en inquiétant, ils perquisitionnèrent dans nos maisons et une chasse à l'homme commença suivie d'arrestations.

Nous avons été arrêtés l'un après l'autre et retenus dans les cellules des services de renseignements pendant au moins 6 mois. La plupart d'entre nous étaient pour la première fois confrontés aux ennemis d'Allah dans ce pays. Je choisis alors de proclamer haut et fort ma croyance et ne pas pratiquer la " taqqiya " (3), je fis face et déclarai leur " kifr " (4) et le " kifr " de leurs maîtres, le " taghôut " (5), d'abord dans les cellules et les bureaux où l'on nous interrogeait, puis dans les cours de justice et les prisons, côte à côte avec Abou Moussab (Al Zarqaoui)et un groupe de jeunes influencés pas ma prédication et mes écrits.

Puis, avant les procès, on nous transféra des cellules individuelles à des salles collectives. Mais, considéré comme un accusé de première importance, je fus mis en isolation dans une prison dans le nord du pays, tandis qu'Abou Moussab se retrouva dans le centre et nos autres frères dans un centre de détention du Sud. Enfin, un mois avant d'être jugés, nous avons tous été réunis au centre pénitentiaire d'Al Souaqa.

Les frères m'avaient choisi pour " émir " (6) et j'ai gardé ce titre pendant près d'un an. Mais je me suis rendu compte à quel point cette activité absorbait mon temps quand je préférais dédier celui-ci à l'étude des sciences religieuses, à l'écriture et à l'enseignement pour tous ces jeunes prisonniers. J'ai alors pris la décision de céder ma fonction d'émir à Abou Moussab Al Zarqaoui.

Contrairement à ce que certains écrivains futiles ont écrit, cette décision ne reflétait pas une rivalité au sein de notre groupe, comme s'il s'agissait d'un émirat, d'un Etat ! Ma responsabilité, puis celle d'Abou Moussab (Al Zarqaoui), se limitaient à gérer les affaires des frères, à les rendre familiers entre eux, à les aider dans leurs difficultés et à définir notre politique relationnelle avec la direction de la prison.

Dans le meilleur des cas, notre groupe comptait trente personnes, mais la plupart du temps, il ne dépassait pas la quinzaine. Et quand j'ai confié le commandement à Abou Moussab (Al Zarqaoui), je ne l'ai pas abandonné et suis resté à ses côtés face aux ennemis d'Allah. Je me chargeai du prêche du vendredi et des fêtes et de l'enseignement des jeunes. Avec lui, je n'étais pas avare de conseils et prenais son parti contre ceux qui lui tenaient tête ou contre les rebelles qui mettaient en doute la légitimité de son autorité.

(...) Lui m'a soutenu dans la prédication (daawa) à Allah, répétant haut et fort, et avec enthousiasme, tout ce j'écrivais pour aider au triomphe du " tawhid " (2) et notre refus de " l'associationnisme " (7). Il n'y avait pas de conflit entre nous, ni sur le plan de la croyance ni en ce qui concerne l'enracinement des actions dans la charia car il sortait de la même niche que moi (8). Il aimait mes écrits et il en était satisfait. Il les soutenait et invitait ses relations, à l'intérieur et à l'extérieur de la prison, à les copier, les lire, les publier et les distribuer.

Grâce à Allah, les procès se sont bien passés. Nous avons réussi à les utiliser pour diffuser notre prédication et déclarer l'apostasie du régime, refuser ses actes et ses lois, enfin déclarer notre innocence. Nous affirmions cela en toute franchise dans la cage où nous étions enfermés face à la Cour, devant les journalistes et le public présent (9).

J'avais dressé un acte d'accusation que j'ai lu au Président de la Cour, contre lui et les " taghôut " (5) de son pays. Je le lui ai communiqué le jour où il m'a demandé : " Coupable ou non coupable ? "

Moi et mes frères avons répondu : " Vous êtes les coupables, vous avez fait obstruction à l'application de la charia d'Allah. Vous jugez avec des lois autres que celles qu'Allah a fait descendre. Vous vous êtes alliés aux juifs et vous avez combattu les moujahidine unificateurs (10). "

Dans mon réquisitoire, sous le titre " Le jugement de la Sûreté de l'Etat et ses juges et la charia d'Allah " je le lui ai démontré, preuves à l'appui, son impiété et celle du régime. J'ai déclaré mon innocence et celle de mes compagnons face à leurs actes, leurs cours de justice,leurs lois, leur "taghôut " (5) et leur Etat.

Abou Moussab (Al Zarqaoui) et les autres frères accusés participaient à tout cela. Ils se réjouissaient et cela gonflait leur moral. Ils ressentaient les bénédictions de cette épreuve sur notre prédication, et les fruits récoltés enfermés les rendaient heureux, dans la prison par laquelle les ennemis d'Allah ont voulu museler et étouffer la prédication. La magie s'est retournée contre le magicien. La détention et les procès, par la grâce d'Allah et sa bienveillance, se sont transformés en tribune pour répandre la prédication, la déclarer et la révéler. L'épreuve est devenue une grâce.

" Ils voulurent user de perfidie contre Abraham, mais nous fîmes d'eux les plus grands perdants " (11).

C'étaient des jours bénis. En prison, nous travaillions à étudier la religion et à prêcher pour Allah à l'intention des militaires, des officiers, des responsables en visite et pour les autres détenus qui se communiquaient mes écrits et les recopiaient. Ils priaient avec nous et assistaient au prêche du vendredi et des jours de fêtes que, le plus souvent, je dirigeais. Allah m'a facilité la voie durant ma détention et j'ai pu produire beaucoup de livres et de textes qui, grâce à Lui, ont donné de bons fruits, qu'Il soit exalté... Je demande à Allah qu'Il soit exalté, la fidélité à Son égard, l'acceptation de nos actes et une mort sainte.

Le régime a senti le danger de l'expansion de cette prédication parmi les autres prisonniers. Le danger de son influence, derrière les barreaux, vers l'extérieur de la prison. Le danger aussi de la diffusion de mes écrits et leur impression alors que j'étais toujours captif. Ils ont essayé de nous séparer des autres prisonniers, resserrant l'étau autour d'eux et leur interdisant de prier avec nous. Ils ont puni quiconque essayait de nous contacter ou même de nous saluer. Enfin, ils nous ont isolés dans des cellules où personne d'autre n'entrait. Après quoi, ils ont commencé à nous transférer d'une prison à l'autre. La dernière fut celle d'Al Jafr, à la frontière, dans le désert.

Ils essayaient de nous isoler totalement du monde extérieur. Ils n'y ont pas réussi. A chaque fois ils nous rapprochaient des groupes de nos frères et rendaient plus faciles nos contacts avec eux. Comme cela s'est passé quand ils nous ont transférés à la prison d'Al Salt rendant ainsi plus aisés nos relations avec nos frères du lieu (...)

Nous envoyant à la prison d'Al Jafr, ils nous rapprochaient de la ville de Maan et de nos frères vivant dans cette cité. Ils nous permirent ainsi de nouer de nouvelles relations avec des habitants de Maan. A chaque fois qu'ils essayaient de fermer une issue, Allah nous ouvrait d'autres portes. Et cela en plus de ce qu'Il nous offrait en occasions et en moyens, dans chaque nouveau séjour carcéral, pour faire sortir nos lettres et écrits et faire rentrer des livres et documents de référence.

" Ils tramaient leur plan, tandis que Dieu les déjouait, car il est supérieur en matière de stratagème " (12)

C'était ainsi entre eux et nous. En permanence, ils essayaient de nous étouffer et Allah nous aidait et eux ne savaient pas.

Cela se passe encore comme ceci pour moi jusqu'à maintenant, grâce à Allah. Ils me jettent en prison tous les ans ou tous les deux ans sans autre raison que mes déclarations de foi, mon " tawhid " (2), ma prédication, dont l'un des piliers est la dénonciation de l'apostasie des " taghôut " (5), et mon innocence face à leurs actes et ceux de leurs maîtres. Voilà mon crime, la raison pour laquelle on me jette en prison de temps à autre.

Ils font cela, croyant que la prison va affaiblir ma prédication ou éteindre sa flamme. Ils ignorent, en raison de leur stupidité, que la prison et l'épreuve ne font qu'amplifier son rayonnement et son expansion. Allah, qu'Il soit loué, a fait que la prison ait des étapes bénéfiques pour moi et pour les frères. En prison comme à l'extérieur, Il nous a offert des conquêtes et si les ennemis d'Allah les connaissaient, ils ne nous auraient pas mis en prison une seule seconde. Nous remercions Allah pour sa générosité et ses bienfaits.

" Ils veulent par leurs mensonges éteindre la lumière de Dieu alors qu'Il est décidé à en parachever l'éclat, en dépit de la répugnance des infidèles. " (13)

Puis Allah nous a délivré par Sa grâce et Sa générosité. J'avais choisi de rester dans le pays (la Jordanie) pour continuer à guider la prédication commencée. J'étais gagné par l'espoir de l'étendre à l'ouest, de l'autre côté du fleuve (le Jourdain) car j'ai beaucoup d'ambitions là-bas.

Abou Moussab(Al Zarqaoui)avait choisi d'arrêter cette expansion et de partir en Afghanistan. Cela ne me plaisait pas. J'avais des réserves en raison de la situation dans ce pays. Mais lui, plein d'enthousiasme, incitait tous ceux qu'il connaissait à le suivre. Vider la scène des jeunes " mouwahhidine " (10). L'action d'Abou Moussab (Al Zarqaoui)ne m'avait pas peiné autant que celle d'Abou Abderrahmane Raëd Khoreissat (14) quand il partit pour l'Afghanistan avec un groupe de jeunes d'Al Salt. Il dirigea ensuite ses pas vers le Kurdistan, où il mourut avec un groupe de nos jeunes en combattant l'alliance kurde du Nord (15). Il avait accompli un long chemin pour la prédication et la mise sur pied de camps d'entraînement.

L'action de Raëd m'a fait de la peine, qu'Allah lui accorde Sa miséricorde, car il était le fer de lance de la prédication d'Allah dans son pays (la Jordanie), une flamme ardente parmi les jeunes, une épine d'amertume dans la gorge des hérétiques. J'avais fondé beaucoup d'espoirs sur lui pour la prédication d'Allah tandis que notre frère Abou Moussab (Al Zarqaoui)disait à tous ceux qui lui reprochait sa propre émigration (NDT son départ pour l'Afghanistan) qu'il était un homme qui aimait le jihad et manquait de patience pour poursuivre des études en religion, donner des cours et prêcher pour Allah.

A son tour, Abou Moussab(Al Zarqaoui) mobilisa un autre groupe de jeunes de nos frères pour se rendre avec eux en Afghanistan. Ils ont profité des possibilités du pays et de ses camps. Mais c'était une expérience trop visible pour les services de renseignement de nos pays en raison des déficiences fatales des organisateurs. Des informations me parvenaient qui m'inquiétaient. J'essayais de conseiller mes frères, là-bas, autant que je le pouvais.

On m'a raconté qu'Abou Moussab et son groupe de jeunes se sont abstenus de combattre aux côtés des Taliban, quand ils ont vu des choses dont certaines m'avaient fait émettre des réserves et affaibli mon désir de me rendre en Afghanistan. Très tôt, j'avais entrevu ces choses d'un œil averti, sans avoir à traverser tous ces espaces afin de les observer sur le terrain. Elles étaient connues et retransmises par les médias et la presse. Nous en avions entendu parler par la radio avant d'être relâchés de prison.

Malgré cela, l'enthousiasme, d'une part, le relâchement de la pression des ennemis d'Allah, d'autre part, firent qu'ils fermèrent d'abord les yeux sur ces choses. Je ne sais ce qui en avait amplifié les effets au point d'en faire des raisons de refuser de combattre, car la règle leur imposait au contraire de faire la guerre.

Cependant, les nouvelles des frères me parvenaient au fur et à mesure. Certains étaient arrêtés, d'autres se décourageaient ou rentraient en Jordanie. Tout cela me rendait triste. Je me lamentais de la dilapidation des efforts de mes frères, de leur séparation et de la dispersion de leurs énergies entre l'Afghanistan, le Kurdistan, le Pakistan, l'Iran puis l'Irak.

Certains furent arrêtés au Pakistan, d'autres en Iran, au Kurdistan ou en Irak. J'avais de la peine pour leur sort dû à un travail sans programme clair, à sauter d'un endroit à l'autre au gré de circonstances changeantes faute de suivre une stratégie claire et un plan défini.

Grâce aux frères qui rentraient en Jordanie, les services de renseignements disposaient d'une source abondante d'informations sans que cela ne leur coûte le prix d'agents envoyés sur place. Je suivais cela.

Les services obtenaient des détails précis sur l'Afghanistan et le Kurdistan, des informations sur les activités des frères, leurs camps, leurs gîtes, leurs adresses de résidence et leurs nouveaux noms de code. J'étais choqué par tout cela. J'en souffrais quand les officiers de renseignement me jetaient tout cela à la figure alors que j'essayais de couvrir mes frères autant que possible.

Informé de leurs interrogatoires j'apprenais plus tard des informations détaillées que j'entendais pour la première fois sur les jeunes. J'ai pu les vérifier après leur libération.

Ce n'était pas l'intelligence des ennemis d'Allah qui leur permettait de lire dans l'avenir, mais le manque d'organisation de ces jeunes et leurs négligences en matière de sécurité. J'avais donné des conseils à ce propos à quelques uns d'entre eux et le leur avais écrit. Les ennemis d'Allah me l'ont fait payer cher. Un autre paiement me sera versé plus tard par Allah pour ce que j'ai supporté par pitié, pour protéger mes frères et leurs efforts, pour que les ennemis d'Allah ne se dirigent pas sur eux et qu'ils échouent.

Je souffrais de la superficialité de mes frères à gérer les affaires militaires et les aspects organisationnels, leur manque d'expérience et les désordres qui causèrent l'échec de plusieurs tentatives d'Abou Moussab quand il chercha à s'implanter en Jordanie. Ces tentatives infructueuses eurent pour résultat de mener les jeunes en prison. J'évoque là trois tentatives d'actions dont le verdict de certains procès fut la peine capitale pour rien.

De plus, les ennemis d'Allah, au cours des deux dernières actions, ont gagné en expérience et pris de l'argent dont les musulmans avaient tant besoin pour la prédication et le jihad.

Je suivais tout cela et conseillais les personnes concernées mais " J'ai dispensé de mes conseils au détour des vanités, ils n'ont atteint la raison que le lendemain " (NDT vers de poème).

Je souffrais et ressentais de la peine à cause de la continuation des erreurs d'organisation et du manque de précautions sécuritaires importées d'Afghanistan chez nous en Jordanie en raison des mauvais choix d'Abou Moussab (Zarqaoui). Il choisissait des gens incompétents pour organiser, des gens qui manquaient de l'expérience requise en dépit de l'abondance des moyens financiers. Nous étions choqués et peinés quand nous apprenions que les ennemis d'Allah les avaient confisqués en déjouant les opérations.

Les personnes concernées n'investissaient pas ces moyens financiers en faveur d'une action bénéfique pour la " oumma " (16) ni pour le jihad et même pas pour le renforcement de la sécurité qui doit aller de paire avec les ambitions et les espoirs. Je parle de tout cela non comme spéculateur mais en tant que témoin. Quand les opérations (d'Abou Moussab Al Zarqaoui) furent déjouées ainsi que des actions de petites envergures dont j'avais perçu la confusion mentale de leurs auteurs, je me retrouvais emprisonné avec eux. Auparavant, je les avais conseillé à propos de choses que je ne connaissais pas en détail mais dont je pouvais prévoir les conséquences. Malheureusement, tout cela se déroula confirmant ainsi mes craintes.

La plupart du temps on me jetait en prison avec eux en raison des conseils que je fournissais à ces jeunes ou de mes écrits retrouvés en leur possession. Ceci en dépit du fait qu'il admettaient n'avoir aucun lien organisationnel avec moi et que je n'étais pas au courant de ce qu'ils faisaient.

(...) Oui, ils ont tiré profit de mes écrits et aussi de mon nom et se sont abrités sous ma réputation de cheikh. D'autres choses encore dont il serait triste de faire l'énumération des détails car elle ferait de la peine aux croyants et satisferait les ennemis de la religion. Cela ne m'aurait causé ni gêne ni peine, si leur travail était exact, intelligent et bien conçu.

Après la chute de l'Afghanistan (17) les frères se sont éparpillés. Certains au Pakistan ou en Iran tandis que d'autres furent tués en Afghanistan par l'Alliance du nord collaboratrice (NDT des Américains). Abou Moussab (Al Zarqaoui) s'est dirigé vers le Kurdistan. Cette destination ne faisait pas partie d'un plan et il ne s'était pas entendu auparavant avec le cheikh Raëd Khoreissat (14), qu'Allah l'entoure de Sa miséricorde.

Cheikh Raëd Khoreissat s'était établi quelque temps au Kurdistan et avait installé des camps pour préparer et former des hommes. Il avait accompli des choses visibles là-bas, puis il fut tué au cours de confrontations avec l'alliance du Nord kurde collaboratrice avec un groupe de nos frères, qu'Allah les entoure de Sa miséricorde et les accueille dans le plus haut des Paradis.

Une partie de ceux qui restaient de ses hommes s'est regroupée autour d'Abou Moussab (Al Zarqaoui). Certains d'entre eux avaient acquis une bonne expérience militaire, surtout dans le domaine des explosifs. Ces jeunes étaient d'une aide appréciable à Abou Moussab en Irak, après la dispersion de la plupart de leurs frères, ils l'avaient suivi en Afghanistan. Certains étaient morts, d'autres prisonniers, d'autres enfin fuyaient entre le Pakistan, l'Iran et la Jordanie.

D'autres encore les ont rejoints, en provenance de Jordanie et d'ailleurs. Comme Abou Anas Al Chami (21). Cela m'a plu, tant je considérais nécessaire, pour Abou Moussab (Al Zarqaoui), de s'adjoindre un étudiant en théologie pour le mettre en garde, le conseiller, le soutenir et l'approuver. Ceci pour qu'il jouisse d'une meilleure vision des conditions complexes de l'Irak dans cette guerre déclarée contre lui et contre tout les moujahiddine.

C'est ce qui m'a poussé à écrire ce message. Mais je suis un homme que l'expérience a instruit et que le temps a éduqué, les épreuves aussi m'ont été profitables. Je ne fonce pas tête baissée ni me replie en arrière, je garde mon équilibre autant que possible. Aussi, dans ces mots, en plus de ma position déclarée aux côtés d'Abou Moussab Al Zarqaoui contre ceux qui se dressent face à lui, les " taghôut " (5), leurs maîtres, les " ouléma " (25) de malheurs et ceux qui les suivent, j'inclus un conseil et un rappel inévitable, à lui et aux autres moujahidine. S'ils le prennent en considération, cela me réjouira et ravivera mes espoirs. Si ils le rejettent et le renvoient, j'en serais triste et cela me peinera, mais il est de mon devoir envers lui et les frères moujahidine de le faire.

Je commence en affirmant ce que j'ai déjà énoncé dans mes afflictions et mes souvenirs.

Abou Moussaab (Al Zarqaoui) tel que nous le connaissons appartient à l'idéologie des gens de la " sunna " (18). Il appartient à ce que nous professons dans notre prédication, l'unicité de la divinité, reconnaît la religion d'Abraham et notre innocence face aux actes des " taghôut " (5) de leurs alliés, et déclare leur impiété. Il fait la distinction, comme nous le faisons, entre ceux, d'une part, que nous déclarons " kafir " parmi les suiveurs du " taghôut ", ceux qui s'allient à eux dans leur " associationnisme " (7) ou les soutiennent contre les monothéistes c'est à dire les " mouwahhidine (10), " du " tawhid (2), " et ceux, d'autre part, qui pourraient les aider pour commettre un acte illicite ou bien être trompés sans tomber dans le " kifr (4)". Ces gens dans ce cas, nous ne les déclarons pas impies, selon nos règles, ainsi que tous les gens qui appartiennent à l'islam. Son idéologie à leur encontre ainsi que la notre est celle des sunnites et nous ne déclarons pas un musulman " kafir (4) " ou fautif d'un crime qui le rend " kafir " sauf s'il le mérite. Il veille toujours, si Allah le veut, à rester fidèle à ces principes, lui et ses compagnons.

Aussi, Abou Moussab (Al Zarqaoui) croit ce que nous croyons en ce qui concerne la majorité des gens affiliés à l'Islam dans tous les pays musulmans. Il croit que leur vie est sacrée et doit être préservée, ainsi que leur honneur et leurs biens. Je ne peux imaginer en aucun cas qu'il cherche délibérément à causer du tort à un musulman, à ses biens ou à son honneur. Je sais qu'il est prêt à se sacrifier afin de soutenir ses frères musulmans. Pour les faire sortir de mains de injustes et de l'obscurantisme des " taghôut (5) " vers la lumière et la justice de l'Islam.

Les choses ne sont pas comme les ennemis d'Allah ont voulu les décrire, à travers ces mensonges et la falsification de la réalité répandue dans leurs médias disant qu'Abou Moussab (Al Zarqaoui)menaçait des milliers de civils avec une arme chimique. Cela est pur mensonge et une tricherie évidente qui n'abuse personne. Les ennemis d'Allah sont poussés par leur haine noire contre tout moujahid. Ils sont jaloux de leur religion et de la " oumma " (16). Ils sont aussi motivés par leur loyauté envers leur maîtres américains, furieux quand un moujahid relève la tête, insultant alors leur puissance et refusant de s'incliner devant leur politique pour se laisser piétiner sous leurs bottes comme le font leurs valets.

Et même sur le plan de la connaissance islamique pratique - bien qu'il ne fût pas un étudiant très avancé en religion - je sais que cet homme a quand même appris par cœur le Livre d'Allah en prison. Il est en quête de la vérité, il la recherche et l'adopte dès qu'il la trouve afin de la soutenir et de l'aider à triompher en payant le plus cher et le plus précieux de lui-même. C'est pour cela, quand nous étions ensemble en prison, et parce qu'il avait confiance en mes convictions religieuses, mes écrits et mes choix, qu'il ne disait mot, la plupart du temps, sans m'avoir consulté et sans m'avoir demandé mon avis juridique. Ce par amour de cette prédication, par fidélité au " tawhid (2) " et à la religion d'Abraham que nous soutenons et appelons.

Pour cela et d'autres raisons encore, je ne fus guère surpris quand on me dit qu'il avait nommé son groupe combattant en Irak - sans aucune coordination avec moi ni consultation - " Jamaat at Tawhid wal Jihad, (19) " par fierté et pour adhérer à l'idée de mon site sur Internet qui s'appelle " Minbar at Tawhid wal Jihad " (20) créé depuis maintenant des années. Je demande à Allah que le ci-dessus dénommé jouisse d'une image rayonnante comme son nom l'indique.

Je me suis réjouis et mes espoirs furent ravivés quand j'appris qu'Abou Moussab s'était rapproché d'Abou Anas Al Chami (21), bien qu'il n'adopta pas tous nos choix à la lettre. C'est la souplesse d'Abou Moussab qui m'a réjouit, car il en manquait auparavant et cela l'avait empêché de s'intégrer à Al Qaïda (Al Qaeda)et d'être sous le commandement du Cheikh Oussama (Ben Laden ), qu'Allah le protège.

J'espère que c'est un ajustement et une preuve de modération de sa part qui n'est pas dictée par la nécessité ou une quelconque obligation. Mais s'il est licite chez les sunnites de combattre et de collaborer avec un " émir " débauché, comment n'en serait-il pas de même avec celui qui n'a pas atteint ce degré d'immoralité et qui laisse place à la divergence d'opinion et à " l'ijtihad " (22).

J'affirme cela en le comparant à quelque chose d'équivalent. Il faut que la jauge, mesurant l'éloignement et la proximité (de l'islam) ne soit pas influencée par l'attachement à Abou Moussab mais par l'accord aux principes (de notre religion). C'est une jauge variable, instable, infidèle. Combien de fois cette jauge a rapproché des gens ignorants, inaptes aux travaux et missions qui leur sont confiées. On ferme les yeux sur leurs déviances et les écarts que nous avons vu commettre de nos yeux et qui, à plusieurs reprises, nous avaient choqués.

Pourtant, dans le même temps beaucoup de gens intelligents et honnêtes on été mis de côté quand chacun d'eux valait toute une tribu ou tout un clan. Quel dommage de ne pas avoir su en profiter. La naïveté et le manque d'expérience d'un petit groupe formé en prison ne doit pas servir de modèle, avec sa superficialité et sa simplicité, à une organisation armée. Nous en avons vu la preuve, payant un prix élevé avec la perte de chers frères tués ou condamnés à la prison à perpétuité. Ajoutez à cela les énormes pertes financières subies dans des expériences précipitées.

Les bonnes intentions, l'amour de la religion, la ferveur, la sincérité, l'affection et l'enthousiasme, seuls, ne suffisent pas pour enrichir l'expérience et progresser en matière d'organisation. Cela ne dispense pas non plus de faire appel aux gens expérimentés et intelligents jouissant d'un capital d'expérience reconnu. Gardez vous de l'arrogance, prenez soin aussi de ne pas vous satisfaire d'une expérience trop mince ou trop courte. Ne vous passez pas non plus de l'expérience d'autres personnes parce qu'elles ne sont pas proches de vous et ne vous approuvent pas en tout.

Je sais aussi qu'Abou Moussab n'abandonne rien de sa croyance ou de son " tawhid " (2) qu'il dédie entièrement à Allah. Il ne renonce à rien (de sa croyance), nul ne peut le blâmer et il ne saurait subir de préjudice pour cela s'il était confronté à une autre personne.

J'espère aussi, et demande à Allah, qu'il ne subisse pas de préjudice à cause de ses choix jihadiques et de ses combats en raison de la pression de ses ennemis, de leur tyrannie ou leur crimes. Qu'il demeure sur le (droit) chemin dans ses actions et ses choix, ne subissant pas de dommages causés par ceux qui le contredisent ou désertent son idéal, enfin, qu'il ne se laisse pas aller à l'outrance ou ne perde pas des occasions.

Avec l'aide d'Allah, il doit se garder de qualifier tous les gens de " kafir " (4), voire même de les affliger de cette appellation s'ils commettent des péchés. Il sait que dans les pays où nous vivons la majorité des gens appartient à l'Islam. Il doit prendre cela en considération dans ses choix au combat. Il doit faire attention à ne pas faire couler de sang musulman, même s'il s'agit de dévoyés ou de pécheurs. Qu'il prenne en considération les différences évidentes entre le combat dans le " Dar al kifr " (23) authentique, où la majorité de la population est constitué de " kouffar " (4), et le combat dans le " Dar al kifr " conventionnel (24) dont la majorité du peuple appartient à l'Islam. Qu'il prenne bien en considération ces différences.

Gare à la négligence sur laquelle nous insistons pour que le sang, les biens et l'honneur des musulmans soient préservés, même s'il s'agit de pécheurs ou de dévoyés, car son salut serait en grand péril le jour de la Résurrection.

Nous avons étudié cela. Nous avons aussi donné des leçons, dans nos chapitres sur le dogme islamique, à propos du danger que constitue la spoliation du sang des musulmans. Il est plus grave de répandre le sang d'un seul musulman que de laisser indemnes mille " kouffar " (4). Il ne faut pas l'oublier, même l'espace d'un seul instant.

Je dis cela et le confirme tandis que j'entends et suis les informations venant du chaos irakien. Dans ce pays où l'on veut défigurer le jihad et son image rayonnante avec les voitures piégées ou des charges explosives mises à feu dans des rues populeuses, des roquettes et autres engins tirés sur les villes ou sur les marchés et autres lieux où les musulmans se regroupent. Les mains purifiées des moujahidine ne doivent pas se couvrir du sang des gens protégés (par Allah), les musulmans, et cela même s'ils sont pécheurs ou dévoyés.

Et si le groupe combattant est innocent de cela, s'il évite ces actions, il est alors de son devoir de respecter son jihad, les sacrifices de ses partisans, et de veiller à récolter le fruit de ses efforts. Il se doit donc de refuser qu'on lui attribue ce genre d'actions. En permanence, son jihad doit s'appuyer sur un discours mûr et éloquent, fervent défenseur des moujahidine, les innocentant en outre d'actions qui défigurent leur image.

Il est important de mettre en garde contre les dangers surgissant dans la réalité : celui de s'enliser dans des choix et des méthodes illicites, celui d'user de moyens et d'outils prohibés pour un moujahid, ou bien encore celui consistant à amplifier ces dérives en réplique aux crimes des " taghôut " (5). J'évoque, par exemple, le dépassement des limites légales de la " charia, " comme le kidnapping ou l'assassinat de musulmans sous des prétextes illégaux (au regard de l'islam). Je pense au prétexte invoqué, de collaboration avec les " kouffar " (4) alors que cette collaboration n'a pas été jusqu'à soutenir les " kouffar " contre les musulmans. J'évoque aussi la transgression consistant à kidnapper les femmes et les enfants d'ennemis. Leur mise à mort est prohibée (par l'Islam), ou parce qu'ils sont musulmans ou parce qu'il sont protégés par leur féminité ou leur état d'enfant.

Je n'oublie pas la négligence dans la préparation des actions que certains appellent attaques suicides, d'autres " opérations martyres " et que nous désignons pour notre part sous le nom d'" opérations jihadiques, " selon les règles de nos éminents " ouléma " (25). Il ne faut pas fermer les yeux sur ce qu'ils ont posé comme conditions importantes pour reconnaître licites ces actions en les comparant à l'usage du "bouclier" (NDT Situation des musulmans dont se sert l'ennemi).

Ils ont imposé des règles et des limites incontournables, cela en tenant compte du grand nombre de volontaires, de l'abondance d'explosifs hérités du régime déchu et de l'existence de conditions favorables à telle ou telle action. Il est admis que ces opérations jihadiques ne sont recommandables qu'en situation de nécessité. Attention à ne pas les généraliser au point de les transformer en un moyen de combat habituel ou d'en faire un but en soi.

La prédication pour le " tawhid " (2) et la religion d'Abraham que nous appelons à suivre, n'est pas comme les autres appels à la réforme, du rapiéçage, mais un appel pour le changement, l'éradication des " taghôut " (5) et de leur associationnisme (7). C'est une guerre contre leurs alliés, qui repose sur la séparation de la fidélité à Allah et de notre innocence face aux menées de Satan (26), de l'amour et de la haine, de l'amitié et l'inimité. La prédication pour le " tawhid " (2) n'engendre pas des vautours ou des prêcheurs mais des faucons ou des lions. S'ils ne sont pas encadrés par les règles de la charia, s'ils n'ont pas appris à respecter les choses sacrées pour les musulmans comme leur sang, s'ils ne se forcent pas à l'étude de la religion et de la pensée islamique suivant la politique de la charia, les combattants ne pourront pas préserver les plus hauts intérêts et repousser les mauvaises actions.

Choisir la plus bénéfique et la plus juste des conduites, prendre en considération l'état réel de la " oumma " (16), les capacités de ses fils et la nature de la phase (politico-religieuse), voilà ce qu'il faut. Si on ne tient pas compte de tout cela, les moujahidine vont se réunir sans règles pour le combat et ils se révolteront contre la " oumma. " Ils ne discerneront pas le bien du mal et ne mesureront pas les intérêts de celle-ci face à ce qui est mauvais.

L'exemple de certains groupes extrémistes excessifs est devant nos yeux. Gardez-vous de les imiter. Que chaque moujahid se rappelle : nous sommes les enfants d'une grande religion, son jihad, ses objectifs, ses moyens sont les plus propres, les plus purs, les plus hauts et les plus nobles. Ils dépassent en valeur les actions des gangs de la mafia, pour qui la fin justifie les moyens, et qu'aucune limite imposée par la foi religieuse, ni aucune loi ni aucune règle ne retiennent.

Le capital est peu abondant, soit en moujahidine sincères et aguerris, soit en argent et en moyens. Aussi, pour celui qui veille sur les moyens des moujahidine, prend en compte les conditions de la " oumma " (16), est attentif à la situation des musulmans, des prédicateurs et des moujahidine partout dans le monde, qu'ils soient libres ou emprisonnés, il est interdit de compter sur le hasard, de manquer de rigueur ou de gaspiller les moyens dont il dispose.

Il devra rendre des comptes à Allah qui le tiendra pour responsable de sa vie, de la manière dont il l'a passée, de ce qu'il a fait de sa jeunesse, de la façon dont il a dépensé son argent. Rendre compte sera encore plus dur quand il s'agira de la vie d'autres jeunes hommes, de l'argent des moujahidine et des musulmans dont il était responsable.

Voilà pourquoi il doit sélectionner les actions les plus profitables à la religion d'Allah. Les meilleures pour les musulmans, leur fortification, leur capacité et les plus nocives pour les ennemis d'Allah, les plus blessantes pour le " kifr " (4) et leur fausseté. On ne fait pas d'expériences avec le sang des moujahidine ou l'argent des musulmans. C'est une raison pour ne pas étendre l'étendue du conflit poussant l'occupant, ceux qui le suivent et ses alliés, à multiplier les objectifs. Car étendant les combats, on dilapiderait l'effort des moujahidine.

Lançant des attaques infructueuses contre des pays dont les moujahidine sont absents, on reçoit pour gain immédiat la vengeance et des actes de représailles qui terrifient les gens (les musulmans), les affolant et les poussant à s'unir contre ces mêmes moujahidine. Certains utilisent cela pour occulter les problèmes et ternir l'image des moujahidine.

J'ajoute. Quand les moujahidine attaquent des non-combattants, fussent-ils " kouffar " (4) ou chrétiens. Quand ils entrent dans leurs églises et leurs lieux de culte. Quand ils se laissent entraîner à s'en prendre aux chiites, déviant de la lutte contre l'occupant et ses serviteurs, pour la diriger contre les chiites eux-mêmes. Ceci en dépit d'une longue histoire d'inimitié entre ces derniers et les sunnites, en dépit de tout le mal qu'ils leur ont causé, il ne faut pas traiter de la même façon ceux qui sont armés et ceux qui ne le sont pas.

De toute façon, déclarer la guerre à des groupes religieux comptés parmi les effectifs de l'islam, à des musulmans soumis à la férule d'une occupation croisée qui ne fait pas de différence entre sunnites et chiites, cela n'a rien à voir avec la politique de la charia. Lancer des menaces creuses aux pays du monde entier, cela ne fait qu'augmenter la guerre contre l'Islam à l'échelle mondiale et ruiner la crédibilité des moujahidine en le répétant inlassablement.

Voilà pourquoi il est impératif qu'une présentation médiatisée accompagne le jihad. Il doit s'adresser aux gens en fonction de leurs capacités intellectuelles dans une langue qu'ils comprennent et ne pas évoquer des actions dont ils ne peuvent comprendre la portée, pire, des échecs. Il faut éviter tout ce qui pourrait enlaidir ou déformer l'image du jihad. Dans un monde où l'ignorance et le manque d'éducation religieuse sont communs, il ne faut pas dégoûter les gens qui ne possèdent pas les subtilités de la pensée islamique dont l'élite des moujahidine à la connaissance.

Prendre cela en considération relève justement de la pensée islamique dans notre religion. Celui qui la néglige et ne s'appuie pas dessus fait perdre au jihad et aux moujahidine un grand avantage. Allah seul connaît l'ampleur des dégâts occasionnés. La " sira " (27) de notre prophète Mohammad, bénédictions et salut d'Allah sur lui, et la voie qu'il a tracée à ce sujet sont amplement suffisants. Voilà de quoi réfléchir !

Gare à l'amoindrissement du jihad, à sa réduction à l'état d'une simple vengeance en l'arrachant de la matrice créatrice de " l'oumma " (16). Il faut la fortifier, définissant des moyens qui deviennent des buts en eux-mêmes, éviter de l'écarter des gens spécialisés où de l'abstraire du domaine de l'expérience la séparant de la prédication et la livrant à la rivalité des gens.

En Irak, en raison des crimes de Saddam et de son parti, l'éveil islamique avait tardé. Il avait été attaqué à la racine à plusieurs reprises. Le meilleur que peuvent offrir les moujahidine à ce pays dévasté, si de grands espoirs ne peuvent être envisagés, sera d'en satisfaire de plus petits. Aussi, j'affirme que le meilleur que l'on puisse offrir à l'Irak est un jihad pur, immaculé, des options de bon choix et un discours médiatique éveillé, mûr et de raison. Qu'à travers celui-ci un groupe des fils du pays éduqués, des fils des tribus, s'emparassent de la bannière du " tawhid " (2) et fasse le jihad autour d'eux.

Comme dit le proverbe " Les principaux intéressés savent mieux que personnes ce qu'il leur faut. " Les enfants du pays chez la plupart des peuples, sont les plus aptes à prendre la direction de leurs affaires, à traiter leurs problèmes et à pouvoir se mettre en avant pour prendre des responsabilités. Si les moujahidine ne prennent pas garde à cela et n'accordent pas d'intérêt à l'équilibre des forces dans le pays, à leurs spécificités, à la qualité des gens concernés et à la position de l'étranger avant et après (NDT l'offensive du printemps 2003, sans doute), s'ils oublient, cela sera considéré comme une ignorance des règles de la réalité et à une annulation des efforts de nos frères moujahidine dans divers pays.

C'est pour cela que, à plusieurs reprises, j'ai dit qu'il était impératif que les Irakiens apparaissent en tête de la résistance. Qu'ils devaient choisir une direction islamique irakienne raisonnable, connaissant les soucis du peuple irakien et sache comment s'adresser à lui, avec un discours éveillé, mûr qui fasse d'elle un phare pour les gens qui se rassembleront autour d'elle, évitant de la défigurer par ses actions ou de la rendre détestable par des choix révoltants.

Tout cela si les moujahidine là-bas, portent leur regard sur le fruit de leur jihad renforcé. Je demande à Allah qu'il donne la victoire à ses soldats et fortifie ses croyants.

En conclusion. Alors en prison, j'ai écrit : " Arrêts sur les fruits du Jihad, entre l'ignorance et la loi d'Allah, entre l'ignorance et la réalité. " J'y ai inclus la synthèse de mes conseils aux prédicateurs et aux moujahidine. J'espère et demande à Allah que chaque moujahid en fasse profit et que celui-ci ne soit pas gâché en cherchant qui désigne le cheikh pour ceci ou cela et ce qu'il veut.

L'affaire est plus importante que de simples recherches. Je n'ai jamais eu pour préoccupation de médire sur des gens de l'Islam, encore moins sur des moujahidine, car nous croyons qu'ils portent en eux l'honnêteté et la sincérité. Celui qui étudiera ces méditations verra que mes propos parlent de généralités. Ils sont équilibrés et contiennent des sentiments. Ils parlent de plusieurs pays, scènes politiques et expériences. Ils ne traitent pas exclusivement d'une seule personne mais des évènements et des expériences connus par les jeunes ou les moujahidine ici et là.

J'y ai réagi en donnant des conseils parce que je veille sur leurs efforts et leur jihad afin que son image soit la plus éclatante et offre le meilleur reflet possible. Cela est d'un plus grand soutien pour eux. S'ils comprenaient ils sauraient ce soutien plus important que celui des personnes ou de l'argent. N'a-t-il pas été dit : " Dieu secourra assurément ceux qui aident au triomphe de sa cause, car Dieu est, en vérité, fort et puissant. " (28)

Bénédiction et salut d'Allah sur notre Prophète Mohammad et sa famille et sur ses compagnons,

Abou Mouhammad Al Maqdessi
Prison Qafqafa, Jamada Al Thani 1425 (juillet-août 2004).

 

 

 

 

Abou Moussab Al Zarqaoui (1991)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le groupe de Zarqaoui revendiquant par cassette l'enlèvement puis la décapitation de B. Kingsley

 

 

 

 

Camp X-Ray de Guantanamo

 

 

 

 

 

 

 

Photo récente de Zarqaoui en Irak 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Logo du groupe de Zarqaoui en Irak, Jamaat at Tawhid wal Jihad

 

 

 

Photo brandie d' Abou Anas Al Chami, Al Maqdessi blâme Zarqaoui pour sa mort lors d'une opération échouée de "libération des détenues irakiennes à à la prison d'Abou Ghraib"

 

   

 NOTES

(1) Abou, Al Walid Al Ansari, compagnon de Mohammed Al Maqdessi est détenu à Guantanamo, selon les propos de ce dernier sur la télévision d'Al Jazeera le 6 juillet 2005.
(2) L 'unicité (de Dieu) et la prédication coranique.
(3) Principe d'occultation de la vérité destiné à se protéger. Couramment pratiquée par les chiites la " takkiya " est moins pratiquée chez les sunnites.
(4) " Kifr " : impiété, " kafir " : impie, " kouffar " : impies.
(5) Expression islamiste désignant un chef d'Etat musulman irrespectueux des règles islamiques. Par extension un dictateur.
(6) Le chef en langue arabe.

(7) Le comportement, critiqué par les musulmans, consistant à associer plusieurs divinités au-dessus de l'humanité.
(8) "Michkat " en arabe, signifie la niche, creusée dans le mur et destinée au rangement de la lampe.
(9) On voit ici comment les islamistes peuvent instrumentaliser les procès à des fins de propagande.

(10) " Mouwahhidine " en arabe, pour signifier les musulmans qui pratiquent le " tawhid, " l'unicité de Dieu considérée comme base de toute la croyance. Une manière aussi de dire les seuls vrais musulmans.
(11) Coran, sourate 21, verset 70.
(12) Coran, sourate 8, verset 30.
(13) Coran, sourate 9, verset 32.
(14) Compagnon de d'Abou Moussab Al Zarqaoui et Mohammed Al Maqdessi.
(15) Il s'agit probablement d'action au Kurdistan irakien.
(16) Communauté des croyants, les musulmans.
(17) A l'automne 2001.
(18) La " sunna " est tout ce qui se rattache à la tradition du prophète Mahomet dont se réclame les " sunnites. "
(19) Assemblée de l'Unicité et du Jihad.
(20) Tribune du Tawhid et du Jihad.
(21) Compagnon d'Abou Mohammad Al Maqdessi et Abou Moussab Al Zarqaoui.
(22) " L'effort d'interprétation " des textes de référence islamiques. Forme de glose approfondie de ces textes.
(23) Textuellement, " la maison de l'impiété. " Signifie les régions de la planète où règne l'impiété.
(24) On comprend Mohammad Maqdessi faisant la différence de fait entre les territoires à majorité musulmane et ceux dominés par les non-musulmans.
(25) " Savants en matières de sciences islamiques, " selon la vision musulmane. Ils sont les gardiens du dogme, sortes de " docteur de la loi. "
(26) C'est la doctrine du " tawhid " et l'une des bases du credo de Sayyid Qotb, un membre des Frères musulmans égyptiens célèbre pour son discours radical.
(27) La vie du prophète Mahomet (Mohammad).
(28) Coran, sourate 22, verset 40.

Abou Mohammad Al Maqdessi, de son vrai nom Issam Taher Barqaoui, se fait connaître par Abou Mohammad Ben Taher Al Barqaoui Al Hafi Al Outaibi Al Maqdessi . Il appartient à la mouvance Salafiste "jihadique".

©Traduction Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre

Lire aussi:
 
Retour Menu
Retour Page d'Accueil