Pourquoi le surarmement de l’Algérie ?

décembre 2012

En 2011, par rapport à 2010, en raison de la crise économique, au niveau mondial, les dépenses militaires ont crû de 0,3% par rapport à 2010. L’Algérie, elle, a augmenté son budget militaire de 44%. Elle l’a multiplié par trois depuis 2000, passant de 2,7 milliards de dollars à plus de 8,1 milliards. Pour l’année 2011, elle totalise à elle seule 48% des achats d’armes du continent africain et figure parmi les dix premiers acheteurs d’armes du monde.

L’armée algérienne se tourne de plus en plus vers les fournisseurs occidentaux. Ainsi, en 2011, elle a conclu un contrat de 10 milliards d’euros, couvrant une période de dix ans, avec l’Allemagne. Les matériels concernés étaient les transports de troupes blindés Fuchs, les camions tous-terrains Daimler et les frégates Thyssen Krupp.

Les Algériens n’oubliaient pas pour autant leur fournisseur traditionnel, la Russie. Elle s’est fait livrer par ce pays une quarantaine de MIG-29, 28 SU-30 MK et 16 Yak-130, pour son aviation de guerre, 8 batteries anti-missiles, 40 chars T 90 et deux sous-marins. En février 2012, la société d’exportation d’armes russe annonçait 120 T 90 de plus à livrer.

La France, remarque-t-on au passage, a connu une décrue de ses ventes d’armes en Algérie, passant de 45,1 millions d’euros de commande en 2005 à 9,4 millions en 2009.

Reste à se demander pourquoi ces énormes investissements. Interrogés par les Américains un peu inquiets, les Algériens ont répondu vouloir moderniser leurs équipements. L’effort n’en reste pas moins démesuré.

Le seul pays de son gabarit avec lequel l’Algérie pourrait avoir maille à partir est le Maroc. Or, autant l’observation des conflits depuis l’indépendance de ces deux pays que leur dépendance économique de l’Occident, tendent à prouver qu’un affrontement entre eux n’irait pas loin.

La nécessité dans laquelle le régime pourrait se voir confronté à une insurrection populaire est un risque possible. Mais, dans ce cas, ce sont essentiellement des blindés légers et des hélicoptères qui seraient requis, pas des chars lourds ou des avions de chasse. On opposera la même réflexion à la lutte que l’Algérie devrait conduire sur son territoire contre l’AQMI.

Reste une possibilité, celle du grand sud. La présence des mouvements terroristes au Mali pourrait servir de prétexte à Alger pour occuper le territoire en prétendant venir combattre les islamistes.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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