Élections en Algérie :
des résultats source d’interrogation

Les législatives se sont déroulées le 10 mai suivant une campagne qualifiée par tous de morne. Officiellement, la participation n’a atteint que 43,14%. À plus de 66% d’abstentions s’ajoutent 8% de bulletins nuls, désignation englobant les bulletins blancs. En réalité, environ 35% des Algériens inscrits sur les listes élec-torales ont voté pour un candidat.

Ce constat prouve la désaffection de la population à l’égard d’une classe politique corrompue et d’un système, verrouillé par le FLN, qui confisque le pouvoir et gère sa rente de légitimité tirée de la guerre d’indépendance.

Ce parti a remporté 220 des 462 sièges de députés. Son allié et faux-nez, le RND, 68 sièges. Quant à l’alliance des Verts, en Algérie les islamistes associés au pouvoir FLN, ils doivent se contenter de 48 sièges.

Comme le faisait remarquer avec humour le journal espagnol « El Pais », de « façon surprenante » le résultat apparaît à peu de chose près identique à celui des élections législatives de 2007. Les partis islamistes qui refusent l’annexion par le FLN ont sans doute un peu raison en hurlant à la fraude. Qui peut nous faire croire que le Printemps arabe n’a pas eu d’effets sur l’Algérie ?

En tout cas, on a pu observer sur place l’abstention massive des jeunes, dans un pays où les moins de 35 ans forment 70% de la population. De plus, dans cette catégorie, les diplômés sont pour plus de 20% au chômage.

Les caciques du FLN et les généraux sont retors en Algérie, mais jusqu’à quand pourront-ils tenir face à la colère, pour le moment rentrée, d’une jeunesse frustrée ?