Bahreïn : une révolution arabe interdite

octobre 2011

Depuis le mois de février s’est installée une habitude à Manama, capitale de l’émirat du Bahreïn : toutes les nuits, des centaines de manifestants affrontent les forces de l’ordre dans la place centrale de la ville.

Le 31 août, un adolescent de 14 ans a été tué. Ce n’est pas le bain de sang syrien, mais il n’en existe pas moins une raison valable à ces batailles nocturnes : sur ce territoire un peu plus grand qu’un département français, l’émir compte 1,2 million de sujets dont 65 à 70% de chiites gouvernés par la minorité sunnite. Quand le pouvoir accuse l’Iran de susciter l’agitation au sein de la communauté chiite, cette dernière affirme n’avoir aucun rapport avec Téhéran et ne chercher qu’à participer à la gestion des affaires du pays. Sûrs de trouver dans les dirigeants du pays des alliés compréhensifs face à l’Iran, depuis 1991, les États-Unis hébergent la 5ème flotte de leur marine de guerre au Bahreïn, occupant une place de choix dans le Golfe arabo-persique. Cela suffit pour comprendre le désintérêt de l’Occident à l’égard de cette révolution arabe. Le 2 septembre 2011, le « Financial Times », journal américain, mettait le doigt sur la manière discutable dont l’accord de continuation de stationnement des bateaux de l’Oncle Sam a été prorogé. En octobre 2001, neuf ans avant son terme, l’agrément a été renouvelé secrètement sur décision du Président George Bush. Cette hâte s’explique, au lendemain du 11 septembre, pour s’assurer une base arrière à plus long terme quand s’engageait le conflit afghan. Le secret de la procédure, en revanche, indispose les Américains habitués à plus de clarté en la matière.

Sur un ton très diplomatique, le vice amiral Charles Moore, patron de la 5ème flotte jusqu’en 2002, a qualifié la méthode d’ « étrange ».

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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