On oublie de le dire,
Boris Berezovski
n’avait rien d’un saint

mai 2013

Boris Berezovski est mort le 23 mars à Londres. Né à Moscou dans une famille juive, il avait 67 ans.

Membre associé de l’Académie des Sciences et détenteur d’un doctorat, il aurait pu être une cheville ouvrière du développement.

Avec la Perestroïka, il a choisi les affaires les plus louches. Ainsi, en 1989, il se lance dans la revente d’automobiles en liaison avec l’entreprise d’État Avtovaz. C’est un milieu difficile. Beaucoup d’argent circule, souvent d’origine douteuse. Les arnaques et les opérations de racket y sont monnaie courante. Berezovski n’en prospère pas moins. Il devient un véritable chef mafieux avec ses hommes de main. Son quotidien est fait d’incendies criminels et d’exécutions.

En 1992, il fonde la compagnie Logovaz distributeur exclusif d’Avtovaz. Il constitue une fortune de 250 millions de dollars puis revend sa société. Il crée alors des compagnies financières avec filiales installées dans les îles Caïman. Sous Boris Eltsine, avec lequel il est lié, il acquiert des parts dans les entreprises d’État en cours de privatisation comme Avtovaz, Aeroflot et la principale chaîne de télévision russe dont il contrôle 49% des actions. En fait, il acquiert ces parts bien en dessous de leur valeur réelle et se voit plus tard accusé d’avoir pillé le pays. Élu député de la Douma en 1999, il est mêlé au trafic d’armes et aux remises de rançons destinées à payer la libération des otages capturés par les islamo mafieux de Tchétchénie dont il est proche. Avec son réseau de médias, il n’en aide pas moins Vladimir Poutine à prendre le pouvoir en mai 2000. Il a très mal joué. Le nouveau Président veut mettre un terme au désordre tchétchène et, surtout, débarrasser la Russie de ses oligarques, catégorie sociale souvent d’extraction juive qui s’est emparé des leviers économiques du pays. Poursuivi par la justice russe, Berezovski s’enfuit à Londres en mai 2001.

Moscou parvient à récupérer quelques-uns de ses biens démantelant une petite partie de son empire. Mais Berezovski doit aussi faire face à des poursuites judiciaires en France et au Brésil.

Devenu un ennemi mortel de Poutine, il tente vainement de susciter son renversement en s’alliant à ses adversaires. En 2006, il appelle même au soulèvement armé. Cependant, en novembre 2012, il envoie une lettre à Poutine pour lui demander pardon et annoncer son intention de rentrer en Russie.

Son échec politique et humain expliquerait qu’il se soit suicidé comme le suppose la police britannique.

 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 

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