Qui armait Daech ?

janvier 2018

Cette question a soulevé beaucoup de polémiques, les uns accusant les États-Unis, les autres les pays du Golfe. À entendre Donald Trump, il fallait regarder du côté de l’Iran. La réalité est plus simple : Daech s’est approvisionné principalement dans les stocks d’armes de ses adversaires sur le terrain.
On se souvient à ce propos de la manière dont il s’est emparé de la région de Mossoul et de Tikrit, récupérant les bases militaires et les armements abandonnés sur place de l’armée irakienne. L’ONG CAR (Conflict Armament Research (1) a établi un rapport sans concession sur l’armement de Daech. Il a été publié le 14 décembre.

Globalement, 90% du matériel de guerre de Daech venait des pays de l’ancien Pacte de Varsovie. Pour une raison évidente : l’essentiel des équipements des armées irakienne et syrienne est encore constitué d’armes de ces origines.

Restent les 10%. Grâce aux numéros de série relevés sur les armes, les enquêteurs ont pu tracer les origines US de certaines fabriquées en Roumanie ou en Bulgarie, qui se sont retrouvées en Syrie après un détour par l’Arabie saoudite ou les États-Unis (2).

Ces armements faisaient partie des lots livrés par les pays qui soutenaient les rebelles pro-démocratie combattant les forces de Bachar Al-Assad. Problème, certains équipements sont tombés aux mains de Daech.

Le CAR dit ignorer comment ces armes ont fini chez Daech. Néanmoins, les spécialistes l’admettent, comme dans toutes les guerres, surtout de guérilla, il semble probable, qu’il s’agisse de prises de guerre de Daech sur les forces démocratiques qui se battaient contre lui.

 

Notes

(1) Le CAR est une organisation fonctionnant sous l’égide de l’Union européenne.
(2) Lire:sur le blog d'Alain CHEVALERIAS: Guerre de l'information en Syrie

Attaques dans des régions d’Irak reprises à Daech

Depuis le mois de novembre, on signale des attaques d’hommes armés contre les positions de l’armée irakienne à Kirkouk et dans les régions reprises à Daech mais revendiquées par les Kurdes. Ces hommes ne sont pas identifiés. Certains se disent « détecteurs de Peshmergas », les combattants kurdes. D’autres semblent avoir des motivations nationalistes kurdes. On peut imaginer plusieurs tendances, dont des survivants de Daech, cherchant à reprendre du terrain en recourrant à la guérilla.
L’Asayish, service secret du PDK du chef kurde Massoud Barzani, fait aussi partie des suspects. De même que les Frères musulmans qui manipuleraient le groupe des Al-Hazmyun, basé à proximité de la frontière iranienne.
En d’autres termes, la guerre pourrait bien ne pas être terminée dans cette région d’Irak. Rien d’étonnant quand on sait les Kurdes, les Arabes sunnites et, bien sûr, les anciens de Daech, se sentant frustrés après la victoire gouvernementale obtenue avec l’aide des forces étrangères.


Aide directe des Américains aux minorités du Proche-Orient

Le 21 novembre, Nikki Haley, l’ambassadrice des États-Unis au-près des Nations Unies, a confirmé l’intention de son pays de faire parvenir des aides, y compris des armes, aux minorités menacées du Proche-Orient. Sont plus particulièrement concernés les chrétiens de la plaine de Ninive, dans le nord de l’Irak. Le Congrès américain a approuvé une proposition de loi allant dans ce sens.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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