AVEZ-VOUS BIEN DIT ANTISEMITISME ?

octobre 2008

Il faut s'inquiéter des jeux de provocations auxquels on s'adonne dans le 19ème arrondissement de Paris. Surtout quand ils instrumentalisent un passé terrible, dont une partie du peuple français fut victime en raison de la folie nazie.

Rappelons les faits ! Le 6 septembre 2008, dans la soirée, trois jeunes gens de religion juive sont provoqués par cinq autres garçons de leur âge. Une bagarre éclate. D'autres jeunes se joignent à la bagarre. Les trois jeunes juifs sont blessés. Deux d'entre eux ont le nez cassé.

Tous les trois témoignent honnêtement. Certes, ils portaient la kippa mais " aucune insulte antisémite " n'a été proférée, affirment-ils.

Pourtant, le CRIF*, pour ne citer que lui, déclarait par la bouche de son président, Richard Prasquier : " Le caractère antisémite ne fait pas le début de l'ombre d'un doute, que cela soit clair, les garçons qui se promenaient avaient une kippa, étaient identifiés... " Michèle Alliot-Marie, le ministre de l'Intérieur, abondait dans son sens, affirmant condamner " avec la plus grande fermeté les violences antisémites perpétrées " le 6 septembre.

Pourtant, après quelques jours d'enquête, la police, ayant identifié les agresseurs, constatait la présence d'un Juif parmi eux. " Le Nouvel Observateur " du 16 septembre le disait avec netteté : "Trois sont noirs, un autre est juif ". Nous devons le mettre en valeur, au nom d'une certaine idée de la justice, cette publication rétablit souvent la vérité, face aux excès verbaux d'une certaine judaïcité militante. C'est tout à l'honneur de la rédaction et, croyons-nous, le meilleur antidote contre ce que la loi appelle "l'antisémitisme ".

Du reste, prudent, le parquet précisait lui-même : " aucune qualification aggravante d'antisémitisme n'a été retenue ", avec la mise en examen des cinq suspects dont deux mineurs.

Cette affaire, semble-t-il, se limitait une nouvelle fois à un conflit entre clans. Étayant cette thèse, d'un site d'information sioniste, Guysen-News, dès le lendemain des affrontements, on apprenait les " trois jeunes juifs, moniteurs du Bné Akiva ".

Ce mouvement, le Bné Akiva, lui aussi sioniste, n'a rien de pacifiste. Parmi ses héros, il cite le rabbin Akiva, qui " encouragea la révolte contre les Romains (organisée par) Bar Kohva " (ou Bar Kokhba). Ce soulèvement dura de 132 à 135 de l'ère chrétienne et se termina par l'écrasement de la rébellion à Beitar, à 10 km de Jérusalem.

Or, et cela motive cet article, le 22 septembre, Prasquier, parlant au nom du CRIF, n'en démordait pas. Pour lui l'agression était antisémite, même si le procureur n'avait pas retenu l'antisémitisme comme motif. " L'acte antisémite, affirmait-il, vient du choix de la cible ".

Ces propos sont très graves parce que Prasquier n'est pas un ignorant. Il sait, qu'en droit français, l'intention est au moins aussi importante que l'acte. On ne punit pas de la même façon un assassinat prémédité et un meurtre sans intention de donner la mort.

Appliquée à la lettre, la conception des choses de Prasquier reviendrait à transformer les Juifs de notre pays en une caste privilégiée, toute action ou toute critique les touchant passant pour un acte " antisémite ". Ils deviendraient les " intouchables " de la République, non pas en raison d'un abaissement voulu par la société, comme en Inde, mais au nom d'un droit de protection particulier et dérogatoire, contraire au principe d'égalité des citoyens devant la loi.

 

Note

* CRIF : Conseil représentatif des institutions juives de France.

 Nous lisons
dans « Actualité juive »
du 18 septembre

« À la suite de l’agression des trois jeunes juifs qui s’est produite il y a quelques jours, on a pu entendre toute une foule de dirigeants et d’hommes politiques de tous bords crier au scandale... Il existe une causalité aux événements de notre histoire... Devant une situation dramatique, un Juif doit examiner ses actions.. Les cris d’indignation et la volonté d’impliquer les pouvoirs publics sont des manifestations extérieures alors que notre démarche doit être intérieure. Si ces jeunes ont été frappés c’est, avant tout, le reflet de nos failles. Une brèche attire le voleur, dit le Talmud. Peut-être devrions-nous intensifier les cours de Thora, diffuser le judaïsme encore plus autour de nous tout en améliorant nos rapports avec autrui ? C’est la clef de nombreux problèmes. En tous les cas c’est notre clef».Comment ne pas saluer ces propos ! A notre manière nous traduirons qu’il faut réduire les injustices pour faire baisser la colère et par conséquent le terrorisme. Il restera des terroristes mais en tout petit nombre et, surtout, ils ne jouiront d’aucun soutien populaire.


Incident islamo-judaïque à la mosquée de Drancy. Le 4 septembre, la communauté musulmane locale avait invité des notables, dont les représentants de la communauté juive, dans ce lieu de culte pour rompre le jeûne journalier du Ramadan de manière festive. Étaient présents Richard Prasquier, président du CRIF, et Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme. Tout allait bien, jusqu'à ce que Siddiq Seth, un invité représentant pour sa part une organisation pro-palestinienne, prenne la parole en arabe. Ghozlan dit : " Quand je l'ai entendu évoquer Jérusalem, capitale de l'Autorité palestinienne, mon sang n'a fait qu'un tour ". Avec Prasquier, il a remis ses chaussures et s'en est allé. Ce n'était pourtant pas plus choquant qu'un Israélien proclamant Jérusalem capitale de l'État juif !
Le patron du CRIF rencontre le conseiller diplomatique de l'Élysée à propos de la Syrie. Au retour de Nicolas Sarkozy de Syrie, Richard Prasquier a fait part à Jean-David Levitte de son désaccord. Il a parlé des " doutes qu'il avait sur la fiabilité du dialogue avec la Syrie et des risques d'une telle normalisation des relations avec un pays qui joue un rôle néfaste comme relais et allié de l'Iran ". Or, dans le même temps, et depuis avril 2008, Israël a entrepris de négocier avec la Syrie par l'intermédiaire de la Turquie. En d'autres termes, ce qui est bon pour Israël n'est pas bon pour la France. Le CRIF agit en parfait relais de l'État hébreu qui veut gérer le Moyen-Orient à sa guise et s'offrir comme intermédiaire

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 
Retour Menu
Retour Page Accueil