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On assiste aux États-Unis, dans les allées du pouvoir du moins, à un étrange décalage entre la réalité et lidée que lon sen fait. Deux ans après la tragédie du 11 septembre 2001, et après une guerre inutile en Irak mettant le monde en risque dimplosion, une commission ad-hoc préconise de réformer les services de renseignement quand il faudrait changer le pouvoir politique. |
Le 16 août 2004 encore, George Bush a bien involontairement mis en avant sa priorité: le pétrole et seulement le pétrole.
Et les responsables du Pentagone dexpliquer. 27 000 hommes seront dégagés dAllemagne et 12 500 de Corée du Sud, soit un tiers des effectifs dans ce pays. Les 40 000 militaires américains au Japon verront leur effectifs fondre dans les mêmes proportions. Une partie de ces forces sera restructurée en éléments dintervention rapide. Beaucoup rejoindront cependant lIrak. Plusieurs milliers sont déjà partis du Japon, et 3600 ont quitté la Corée du Sud pour rejoindre Bagdad. Les Américains vont profiter de ces mouvements de troupes pour renforcer leurs bases de Sigonella, en Sicile, et de Naples, où le quartier général des forces navales déménagera de Grande-Bretagne. Ce renforcement au Nord de la Méditerranée est complémentaire dune autre évolution, quand Washington sinstalle en Libye et ouvre des bases militaires en Algérie où Mers El Kebir, construit par la France, reçoit les sous-marins américains. En clair, les États-Unis se dégagent de Corée du Sud, en dépit de la volonté affirmée par le Nord de se doter de larme nucléaire. Dans le même temps, ils sinstallent dans les pays dAfrique du Nord détenteurs de pétrole. Sous prétexte bien sûr danti-terrorisme. On comprend la sécurité mondiale un prétexte, pas leur raison dagir.
-Le
11 septembre 2001, ils avaient spéculé sur leffondrement
de la bourse américaine. Repérant chez eux des réseaux liés à Al Qaïda, les services de renseignement du monde entier, y compris des pays arabes, ont gagné une manche. Cela explique les difficultés rencontrées par les gens de Ben Laden pour lancer des attaques aussi destructrices que celles du 11 septembre. Mais, Al Qaïda concentrant ses attaques sur lIrak, dans une période de tension sur les marchés du pétrole, joue une carte redoutable. Le 24 août, le baril de brut a frôlé les 50 dollars. En quelques mois, il a doublé. Imaginons un carburant rare, dont le prix prendrait 50% à la pompe en plein hiver. Nos économies tiendraient-elles le coup? |