NÉGOCIATIONS ISRAÉLO-PALESTINIENNES

mai 2014

Le 23 avril 2014, le HAMAS et l’OLP annonçaient leur réconciliation et leur volonté de s’entendre pour constituer un gouvernement. Inattendu quand on sait que ces deux partis palestiniens se sont combattus. C’était en juin 2007, pour le contrôle de la bande de Gaza, quand la victoire revint au HAMAS.

Les naïfs auront sans doute vu là une bonne nouvelle, les Israéliens insistant à dire, depuis des années, qu’ils ne savaient avec qui négocier puisque la légitimité palestinienne était divisée, entre l’OLP et le Hamas.

C’est pourtant au nom de l’argument inverse qu’aujourd’hui les Israéliens se retirent des négociations, conduites par John Kerry, entre eux et les Palestiniens. Benyamin Nétanyahou a déclaré : « Le pacte avec Hamas tue la paix... »

Cependant, Obama lui-même a estimé que le rapprochement entre les deux factions « n’aide pas ». Américains et Israéliens se focalisent en effet sur le classement « terroriste » du Hamas. Certes, le mouvement islamiste a à son acquis plusieurs attaques qui visaient des non-combattants.

Deux points méritent néanmoins d’être mis en valeur à ce propos.

D’une part, on ne peut faire la paix qu’avec ses ennemis, les plus intolérables soient-ils : les Français l’ont faite avec le FLN, il y a cinquante ans en Algérie, quand la nature terroriste de cette organisation ne faisait aucun doute. Les Américains en sont eux aussi réduits à discuter avec les Taliban dans le contexte de leur repli d’Afghanistan.

D’autre part, si faute d’une définition précise il apparaît difficile de cerner les limites du terrorisme, l’État israélien recourt à des méthodes de pression qui, au moins, relèvent de l’intolérable et semblent s’apparenter à des crimes de guerre. Par exemple l’usage de l’arme de la faim, les exécutions extrajudiciaires, les bombardements sur des zones habitées meurtrières pour les enfants etc... On ne peut à la fois reprocher à l’ennemi ses méthodes et en pratiquer du même coup d’assez semblables.


Qu’Israël s’arcboute sur la nature terroriste du Hamas, on est dans la logique de la guerre dans laquelle tous les moyens, s’ils ne sont pas autorisés, sont du moins souvent utilisés. Mais que Washington, tout en posant à l’arbitre, s’alignât sur cette approche et l’on comprend les Américains manquant de légitimité dans leur rôle de médiateur.

Mais revenons à l’essentiel, la réponse d’Israël au rapprochement de l’OLP (l’Autorité palestinienne) et du Hamas. Il faut savoir : si le mouvement islamiste est né officiellement en 1987, il existait depuis la fin des années 70 se développant comme organisation caritative mais tenant déjà un discours très anti-israélien. En outre, sa volonté de recourir un jour aux armes ne faisait aucun doute compte tenu de son appartenance aux Frères musulmans qui préconisent l’usage de la force contre Israël.

Or, d’après Charles Enderlin lui-même, dès 1978 les autorités israéliennes ont reconnu Hamas et laissé passer les financements qu’il recevait d’Arabie Saoudite et de Syrie. De l’aveu de responsables de l’État hébreu, il s’agissait alors pour eux de susciter un concurrent et un adversaire face à l’OLP. Par ce biais, d’affaiblir cette dernière.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi les Israéliens font grise mine chaque fois que les Palestiniens réduisent leurs différends internes. Appliquant le principe « diviser pour régner », l’État hébreu s’accroche à une logique de guerre.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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