De l’utilisation du terme
«
khawarij »

janvier 2018

Historiquement, le terme « khawarij » désignait une faction chiite. Il vient du mot « sorti » et désigne des musulmans déviants.

Aujourd’hui, il est utilisé par les sunnites qui veulent ainsi stigmatiser les jihadistes de Daech et d’Al-Qaïda. Ils veulent dire par là ces groupes sortis de l’orthodoxie islamique et ne respectant pas les principes coraniques.

Néanmoins, cette position, prise par les notables de l’islam, a deux conséquences, l’une positive, l’autre négative de notre point de vue.

Pour le premier aspect, il présente l’avantage de prévenir les jeunes musulmans que, sous des apparences coraniques, Daech et Al-Qaïda professent des préceptes que l’islam officiel n’approuve pas. Cela résonne comme une mise en garde.

En revanche, pour le second aspect, cela permet aux responsables musulmans de se déculpabiliser des excès d’une forme d’islam dont les effets sont pernicieux.
En clair de ne pas comprendre que, même dans la pratique traditionnelle il existe des règles ou des habitudes prises avec le temps qu’il convient de remettre en question. Comme par exemple la théorie du jihad armé.

Les « intégristes », approuvés par leurs ennemis extrémistes de tous poils rétorqueront : « L’islam c’est la parole de Dieu, valable en tout temps et en tout lieu ».

Pourtant, cette règle s’accompagne d’une obligation souvent oubliée dans cette religion : l’ « ijtihad ».

C’est l’effort d’interprétation des préceptes coraniques dans des situations nouvelles. L’accélération de la modernité et du développement des relations humaines fait de son recours une nécessité incontournable.
Négliger l’ijtihad serait impardonnable car il est une arme pour combattre le radicalisme islamiste.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
Retour Menu
Retour Page d'Accueil