« LA MONDIALISATION MET-ELLE
LA DÉMOCRATIE EN DANGER ? »

septembre 2013

Les mondialistes sont pleins de subtilités pour nous faire avaler leur programme. Dans les lignes qui suivent, l’auteur, ancien DRH de Mobil France, fait passer le mondialisme, l’instauration d’un gouvernement mondial, pour de la mondialisation, le développement des échanges entre les hommes. Il présente l’Europe comme un échelon entre les États-Nations du vieux continent et le système politique mondial. Une utopie, mais on a vu où mènent les utopies en Union Soviétique...

Les lignes ci-dessous ont été publiées le 20 août dans « Le Huffington Post », quotidien dirigé par Anne Sinclair. Elles étaient signées par Jean-Claude Lis.

« La mondialisation économique (1) se traduit sous nos yeux par un éloignement croissant entre les citoyens et les vrais décideurs politiques et économiques. Le récent sondage « Opinion Way – Youth Diplomacy » révèle que 52% des Français pensent que « la politique n’a plus de sens à l’heure de la mondialisation ». Les gouvernements nationaux restent pourtant les seuls légitimes représentants politiques des citoyens nationaux.

Problème : leur souveraineté. Le pouvoir pour agir au nom du peuple, s’érode à mesure qu’ils perdent le contrôle sur les flux économiques et financiers (2) (...) Les masses populaires commencent à en prendre conscience (3) (...) Les malaises actuels se nourrissent de cette prise de conscience politique.

(...) Cette situation pourrait générer révoltes et conflits du fait du hiatus existant entre les décisions économiques qui se prennent à un niveau mondialisé et les décisions politiques, qui restent le plus souvent au niveau « local ». Plus grave encore, cette impuissance est génératrice d’une baisse de la qualité de la vitalité démocratique dans la vie des peuples (4).

(...) Le problème aujourd’hui c’est que l’État-Nation n’est plus en mesure de réguler un marché à dimension globale. D’où l’importance des régulateurs internationaux qui fleurissent (G20, FMI, Comité de Bâle...) et commence à constituer un embryon de gouvernance mondiale (5).

(...) Une autre conséquence de l’impuissance visible des politiques, c’est le développement d’un individualisme, germe de l’incivisme et signe que le lien social est menacé (6). Que faire ?


Il faut bien entendu rester réaliste, mais il faudrait au moins revenir à une plus grande qualité démocratique dans la vie des peuples (7). En quelque sorte une réhabilitation de la citoyenneté (...) Il faut (en la matière) assumer le continuum de « l’ultra local » au « supra-national » (8).


Le niveau européen est le seul capable de représenter à armes égales les Nations européennes dans le « concert » des grands ensembles économiques mondiaux (9). Par conséquent, il conviendrait de développer une vraie citoyenneté européenne (...) Il reste à développer l’esprit de citoyenneté au niveau mondial (10)... »

  COMMENTAIRES

(1) Nous assistons à une accélération des échanges liée à la plus grande rapidité de nos moyens de communications et dans ce sens nous pouvons parler de mondialisation économique. En revanche, quand la suppression des barrières douanières favorise la migration de nos usines dans des pays étrangers, c’est le résultat d’une décision politique. Nous entrons là dans le mondialisme qui cherche à réduire le pouvoir des États au profit d’une gouvernance mondiale. La preuve que nous sommes bien dans l’ordre politique et non pas économique, dans la même phrase l’auteur de l’article parle des « citoyens » et non pas des consommateurs.

(2) Ce pouvoir de contrôle qui s’érode « sur les flux économiques et financiers » est le résultat du mondialisme. L’auteur fait mine de ne pas le savoir.

(3) Eh ! Oui « les masses populaires », ces empêcheuses de tourner en rond, « commencent à en prendre conscience ». C’est cette prise de conscience qui gêne les zélateurs du mondialisme.

(4) Par « baisse de la qualité de la vitalité démocratique », l’auteur entend de toute évidence baisse de la fréquentation des urnes par les électeurs. Autrement dit la montée de l’abstentionnisme. C’est un vrai sujet de préoccupation des mondialistes. Ils prétendent en effet agir démocratiquement, même si l’on voit dans le cas du traité de Lisbonne, comme dans celui du mariage homo, qu’ils contournent le suffrage direct pour parvenir à leurs fins. Mais la montée de l’abstentionnisme fissure la façade démocratique dont ils se réclament et affaiblit par conséquent la légitimité au nom de laquelle ils affirment changer nos lois. D’où l’inquiétude de l’auteur de l’article : il faut que nous perdions nos pouvoirs démocratiques tout en étant convaincus que nous sommes dans un système démocratique. Encore une fois, la ressemblance avec l’Union Soviétique est frappante.

(5) C’est dit : « gouvernance mondiale », le substitut en attendant les mots « gouvernement mondial ». Dans ses écrits, Jacques Attali ne craint pas d’employer le terme. Certes, nous croyons une communication et des structures nécessaires dans le monde pour permettre aux responsables politiques de parler afin d’éviter les conflits et de s’entendre sur des décisions collectives. Mais ces lieux de rencontre, comme les Nations Unies, doivent, pensons-nous, rester des centres de concertation et non pas l’endroit où nos dirigeants viennent prendre leurs ordres. Revenant à l’exemple européen, s’il nous semble utile, même nécessaire, que nos responsables discutent ensemble, à Strasbourg ou à Bruxelles, c’est le pouvoir exorbitant de la Commission, faite de hauts fonctionnaires non élus, que nous rejetons.

(6) En clair, comme tous les mondialistes, l’auteur veut garder les hommes en troupeau. Il craint l’affirmation individuelle, voire la rébellion contre le système. C’est cela, pour lui, la menace sur le lien social. Quand pour nous le lien social est d’ordre humain, presque animal, fait de relations intergénérationnelles et familiales, de culturel vécu au quotidien, d’empathie en général pour les autres humains. Là, on mesure l’incohérence de l’auteur, car il critique l’un des effets du mondialisme sans s’en prendre à la cause, le mondialisme lui-même qu’au contraire il défend.

(7) Le mot « réaliste » est de trop. Il trahit les arrières pensées de l’auteur et confirme implicitement ce que nous avons dit plus haut. Ce n’est pas la démocratie qu’il défend mais l’illusion de démocratie nécessaire pour éviter la rébellion des peuples.

(8) L’idée est subtile : il s’agit de faire participer les individus à la vie locale, dans le village, le quartier ou la ville, leur faisant croire qu’ils entrent ainsi dans le fonctionnement global. Qu’ils sont une sorte de cellule décideuse à leur petit échelon. Cela pourrait être vrai si les décisions concernant notre quotidien étaient prises après concertation. Mais il n’en est rien. L’Europe, une mondialisation en miniature et en marche, est bien là pour nous le démontrer : les décisions prises par la Commission viennent d’en haut, sans que nous ayons été consultés.

(9) Sur ce point, nous sommes d’accord. A condition néanmoins que ce soit les États-Nations soudés par des intérêts communs qui décident et agissent après concertation. Pas des hauts fonctionnaires européens ou des responsables politiques qui n’ont pour ligne d’horizon que la création d’un fédéralisme des États aux ordres d’un gouvernement mondial (Voir la colonne suivante).

(10) Le seul échelon qui intéresse l’auteur. Mais il s’agit d’une citoyenneté fictive sans pouvoir du citoyen sur la réalité.

CHRONIQUES
DU MONDIALISME
Le gouvernement français aux ordres des grandes banques

Le 8 juin 2006, dans une émission de télévision, face à Arlette Chabot, François Hollande avait déclaré : « Je n’aime pas les riches ». Dans ce contexte, on aurait pu s’attendre au soutien, par le gouvernement français et le Président, de la taxe Tobin
(1) proposée en février par la Commission européenne.
Et pourtant, le 11 juillet, devant des banquiers et des financiers européens réunis pour la circonstance, Pierre Moscovici, notre ministre des Finances, a déclaré cette taxe « excessive ». Avant d’ajouter : « La taxe sur les transactions financières suscite des inquiétudes quant à l’avenir industriel de la place de Paris et quant au financement de l’économie française ».
Qu’en est-il ? Le projet européen prévoit une ponction de 0,1% sur les échanges d’actions et d’obligations et de 0,01% sur les produits dérivés. Nous aimerions payer une TVA à ce taux
(2) !
Mais les banques n’aiment pas payer. Elles laissent ce privilège à leurs petits clients sous forme de frais de « commission d’intervention », « frais de paiement hors zone euro », « frais de gestion de compte » et autres gentillesses dont elles ont le secret.
Alors, contre la taxe Tobin, elles sont montées à l’offensive derrière le panache blanc de Goldman Sachs. En mars dernier, la banque de Wall Street a publié une étude sous le titre : « La taxe sur les transactions financières : quelle rigueur ? » Elle a été reprise par les banques de la place de Paris qui ont saisi Moscovici le 15 avril pour le mettre en garde, lui donner leurs ordres si vous préférez.
Le directeur général de Natixis, Laurent Mignon, a été jusqu’à estimer que cette nouvelle taxe coûterait 7 milliards d’euros à sa banque par an, dépassant son chiffre d’affaires. Comment une taxe de 0,1% peut-elle arriver à dépasser le chiffre d’affaire d’une banque ? Il faut renvoyer Mignon à l’école !
Derrière cette affaire, c’est l’influence de la finance internationale coalisée dans le projet mondialiste de soumission des États que l’on dépiste. Moscovici et ses amis ont montré qu’ils travaillent contre les nations.

(1) La taxe Tobin, du nom de James Tobin, lauréat au prix Nobel d’économie, est une taxe sur les transactions monétaires internationales. Les grandes banques et les courtiers en bourse sont principalement concernés.
(2) Pour mémoire, la TVA la plus courante s’élève à 19,6%.
POUR CONCLURE
On voit les efforts déployés pour nous faire avaler la pilule mondialiste. On voit aussi que nous sommes passés dans une nouvelle phase de l’agenda des mondialistes. Il y a seulement 20 ans, pas un journal n’aurait osé publier pareil texte. Aujourd’hui, les mondialistes sont si présents dans la presse et les appareils d’État qu’ils diffusent leur propagande en toute liberté. Nous sommes loin du temps où Pierre de Villemarest dénonçait quelques infiltrés dans le gouvernement des États. Désormais, les mondialistes décident pour nous.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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