NUCLÉAIRE :
LE NOIR DÉSIR DE CÉCILE DUFLOT

octobre 2011

Candidate d’Europe Écologie les Verts (EELV), Cécile Duflot s’est donné pour « compagnon » Xavier Cantat, le frère de Bertrand Cantat, chanteur connu pour son « Noir Désir ». Un titre qui irait bien au programme anti-énergie nucléaire de Cécile, tant son application serait fatale à l’économie française. On pourrait sourire de cette lubie si, au Parti socialiste, pour s’attirer la clientèle écolo, Martine Aubry et Harlem... « Désir » n’affichaient la même intention de démanteler nos centrales nucléaires. Or, si l’on en croit un sondage Ifop-Le Monde réalisé au mois de juin, seulement 20% des Français sont opposés au programme nucléaire. C’est le gouvernement de la majorité par la minorité que veulent les écolos.

Ingénieur ENSAIS , Maurice Reynes a été conseiller et expert auprès du ministère de l’Économie et des Finances. Auteur d’une trentaine de livres techniques, on lui doit entre autres « Les Énergies », publié chez Hermès et Lavoisier en 2009.

« Il n’existe pas actuellement, dit-il, d’alternative connue au nucléaire susceptible de fournir une énergie de masse sans CO2 pouvant répondre aux besoins démographiques de la planète ». En clair, c’est ou le nucléaire ou les centrales thermiques, au charbon et au fioul, dont on connaît la haute capacité polluante.

Handicap de taille, le recours aux énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, supposerait de leur consacrer des surfaces immenses au détriment de notre agriculture et des zones touristiques. À cela s’ajouteraient les nuisances visuelles et sonores des éoliennes, sans parler de la destruction de la faune aviaire par les pales des hélices. Pas très écologique la solution de la « Duflot connection ».

Ce n’est pas tout ! Certes, l’énergie hydraulique, fournie par nos rivières, ne coûte que 35 € pour un million de Watt/heure (Wh) quand on atteint 40 € pour le nucléaire. Problème, cependant, il n’existe plus, en France, de sites aménageables pour installer des barrages.

Quant au prix de revient des autres énergies, il devrait faire réfléchir. Les centrales thermiques produisent une électricité dont le prix atteint 70 € du million de Wh, deux fois plus que le nucléaire. L’éolien plafonne à 100 € et le solaire... à 300 €. Les Français sont-ils prêts à payer leur électricité trois à huit fois plus cher pour les beaux yeux de Cécile et Martine ?

Bien sûr, on peut faire des économies d’énergie, mais consommer moins n’empêche pas de consommer. D’après Reynes, avec la meilleure volonté du monde, nous ne pourrions pas réduire nos besoins actuels de plus d’un cinquième sans porter atteinte à notre niveau de vie.

Or, dans les années à venir, la demande d’électricité n’est pas appelée à baisser. Bien au contraire ! Aujourd’hui, sur 6 milliards d’êtres humains, un milliard seulement jouit d’un environnement comparable au nôtre. Trois milliards sont sous équipés et deux milliards n’ont aucun accès à l’électricité.

Circonstance aggravante, nos sociétés s’intéressent de plus en plus à la voiture électrique. Sans doute les progrès techniques nous permettront-ils bientôt de dépasser le cap d’autonomie de 150 kilomètres. Mais il faudra bien recharger les batteries et, à moins de mettre tous les Verts à pédaler pour produire de l’électricité, disposer de sources d’énergie bon marché.

On connaît la réponse des écologistes : « La sécurité n’a pas de prix ». Mais qu’en est-il du danger nucléaire ?

Survenue au mois de mars, la catastrophe de Fukushima, au Japon, sert d’épouvantail aux écologistes pour stigmatiser le nucléaire. Certes, on compte à ce jour une dizaine de milliers de morts. Mais tous ont été victimes du tremblement de terre et du tsunami qui a suivi. Il y aura quelques décès par irradiation, surtout en raison du sacrifice d’hommes généreux qui sont intervenus sur le site. Mais la masse des morts n’a rien à voir avec la centrale nucléaire. L’amalgame auquel procèdent des écolos est donc malhonnête.

Certes, encore, il faut s’entourer de précautions, pour éviter les erreurs humaines, comme à Tchernobyl, anticiper sur les risques naturels et, aujourd’hui plus qu’hier, se protéger des dangers terroristes. Peut-on néanmoins vivre avec le risque zéro ?

Le 2 décembre 1959, dans le Var, le barrage hydraulique de Malpasset était emporté par les eaux. 423 personnes étaient tuées. Si le parti écologiste avait existé, il aurait demandé le démantèlement de tous nos barrages. Dans cette logique, il faudrait aussi interdire les panneaux solaires si, un jour de tempête, un passant en recevait un sur la tête.

La France, exception mondiale, tire 74% de son électricité du nucléaire, contre 23% en Allemagne et 19% aux États-Unis. Cela fait de nous un pays exportateur de technologie qui bénéficie, en outre, de l’électricité la moins chère. Faut-il s’en priver pour satisfaire le noir désir de Cécile ?

Note

* École Nationale Supérieure des Arts et Industries de Strasbourg, devenue INSA ou Institut National des Sciences Appliquées.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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