Obama déclare la guerre aux banques de Wall Street

février 2010

Le 21 janvier 2010, Barack Obama s’est déclaré « prêt à se battre » contre les institutions financières. Il a dit vouloir limiter la taille de ces dernières et, surtout, interdire aux banquex de dépôts de spéculer en bourse pour engranger des profits.

En quatre jours, « Bank of America » perdait 8,36%, Morgan Stanley 8,49%, JP Morgan 8,49% et Goldman Sachs 6,71% sur le marché de New York. A Paris, le CAC 40 cédait de 3,38% et la Société générale perdait 13,4%.

Les milieux financiers, cherchant le soutien du public, critiquaient Obama et le qualifiait d’irresponsable. Qu’en est-il ? En réalité, Obama joue sans doute la partie la plus difficile et la plus dangereuse de son mandat. Pour le bien des États-Unis, mais aussi du reste de la planète.

Renflouées par l’État américain, les banques ont retrouvé la santé. Elles ont versé à nouveau des commissions mirifiques à leurs « traders ». Et pour cause : elles ont recommencé à jouer en bourse avec les dépôts des épargnants. Les spéculateurs se réjouissent mais cette économie artificielle n’a pas d’impact sur l’économie réelle. Le chômage est là et les États, à commencer par les États-Unis, se sont lourdement endettés. Pire, les entreprises peinent à redémarrer.

Obama sait que son pays, avec lui l’ensemble du monde occidental, ne se remettront pas d’une nouvelle crise financière suivie d’un nouvel effondrement économique. Or, si les banques se refont, c’est en suscitant à nouveau une bulle financière. Elles soignent le mal par le mal et, dans leur aveuglement, finiront par tuer le malade.

Pour stopper le processus, face à l’irresponsabilité des banquiers, Obama veut remettre en place les dispositions de la loi connue sous le nom de « Glass-Steagall Act ». Celle-ci avait été votée en 1933, au lendemain de la crise de 1929. Pendant presque 70 ans, elle avait protégé l’économie du pays, interdisant aux banques de dépôts de spéculer sur les marchés. Exactement ce que veut Obama.

Or, en novembre 1999, sous la pression du sénateur Phil Gramm, et du « lobby » des banques, le « Glass-Steagall Act » était annulé. Cela se passait sous le Président Bill Clinton. Il faut savoir que, Phil Gramm proche de John D. Rockefeller, siégeait à ses côtés au Comité des Finances du Sénat. On a vu le résultat de la suppression du « Glass-Steagall Act »: un enchaînement de bulles financières secouant les économies, jusqu’à la crise la plus grave qui a éclaté en 2008.

Le mot guerre, n’est pas excessif pour qualifier le combat engagé par Obama. Compte tenu de l’enjeu, les milieux financiers vont chercher par tous les moyens à empêcher le Président américain d’arriver à ses fins.

Parmi d’autres douceurs, il va être traité de marxiste. Or il n’y a rien de marxiste dans son approche. Il fait seulement la différence entre le libéralisme, en d’autres termes la liberté d’entreprise, et l’ultra-libéralisme, dont les tenants refusent toute loi limitant leurs pouvoirs prédateurs.

Obama est déjà en difficulté sur le front de la sécurité sociale, il commence aussi à subir les assauts d’Israël et du « lobby » sioniste, comme on dit outre-Atlantique.

Nous doutons qu’il puisse faire face à tous ces adversaires. Sans doute son erreur aura-t-elle été de les mettre sur la défensive en même temps. Mais comment faire quand les mauvais dossiers ont été accumulés au cours des décennies ?

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Retour Menu
Retour Page Accueil