Courant octobre, deux initiatives musulmanes pour faire baisser les tensions entre l'Orient et l'Occident.

La première émane de 138 autorités religieuses musulmanes de tous les courants de l'islam. Y compris, il faut le préciser, de confessions généralement boudées par les sunnites, comme les Ismaéliens. Il s'agit d'une lettre au Pape et aux principaux leaders du christianisme, envoyée le 11 octobre 2007. Elles appellent chrétiens et musulmans à se respecter sur la base de ce qu'ils professent en commun dans leurs religions respectives, à commencer par le principe d'amour.

La seconde initiative émane d'universitaires musulmans. Ils se sont exprimés au cours d'une série de conférences organisées par l'UTLS* à Paris.

Ancien doyen de la faculté des lettres et des sciences de Tunis, Abdelmajid a affirmé : " Aujourd'hui, l'islam peut-être interprété et vécu en conformité avec les valeurs de la modernité et le respects des droits humains universels et inaliénables. Les combats d'arrière-garde que mènent les islamistes et les gouvernants qui instrumentalisent la religion à des fins politiques et idéologiques sont en contradiction avec l'épanouissement spirituel recherché par tout musulman honnête et conséquent ".

Directeur d'études à l'EHESS, Hamit Bozarslan a dit : " A la fin des années 90, les classes moyennes sont en train d'inventer une nouvelle forme d'islamité. Les penseurs de l'islam s'efforcent de libérer la religion de l'emprise du politique... " L'élan a été bloqué par les événements du 11 septembre 2001. Tout espoir n'est cependant pas perdu, " Un retour à la pacification observée à la fin des années 90 n'est cependant pas impossible ". Il préconise pour cela " un examen de conscience critique, au Moyen-Orient comme dans le reste du monde... "

Il faut bien sûr ne pas se laisser aller à l'angélisme mais savoir que de l'autre côté, il y a aussi des gens prêts à tendre la main.

* L'UTLS, " Université de tous les savoirs ", organise des conférences. Dans son conseil d'administration figurent les noms de Jean-Jacques Aillagon et de Jean-Luc Domenach.