L'ESTRANGE POLITIQUE DE SARKOZY

Janvier 2008

Quelle est la ligne de conduite de Nicolas Sarkozy en matière de politique étrangère ? On la croyait uniquement proaméricaine et alignée sur Israël. On voit pourtant notre Président flirter avec leurs adversaires. Pire il émet des messages contradictoires.

Les 8 et 9 décembre 2007, se tenait à Lisbonne un sommet entre l'Union européenne et les pays d'Afrique. On a entendu Sarkozy accuser l'Europe de Bruxelles de soumettre les Africains à la " brutalité des échanges ", lui reprocher " d'asphyxier les plus pauvres " risquant ainsi de susciter " un sentiment d'injustice qui fera exploser le monde ".

Pourtant, le 13 décembre, sans états d'âme, on le voyait de nouveau à Lisbonne pour signer le traité destiné à donner une constitution camouflée à l'Europe. Là, Sarkozy avait oublié ses griefs contre l'institution dont il a choisi de renforcer les prérogatives aux dépens des peuples.

Même déni de ses engagements devant la curie romaine, le 20 décembre au palais du Latran. " Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes " osait-t-il dire quand, signant le traité de Lisbonne, il avait entériné un texte qui refuse de reconnaître ces mêmes racines chrétiennes à l'ensemble européen.

Nous ne voyons qu'une explication à ces contradictions : Sarkozy est torturé par la volonté de plaire à la personne qui lui fait face. Défenseur des intérêts africains devant les chefs d'États du continent noir, il se transforme en enfant de choeur sous les voûtes pontificales. Maire de Neuilly, le même personnage, autrefois, gardait une kippa dans sa poche pour s'en couvrir le chef au cours des célébrations juives auxquelles on le conviait.

" Voilà un homme bien policé, diront ses admirateurs, qui sait toujours trouver les mots pour plaire ! " Problème, si l'opportunisme peut se pratiquer sans risque dans un salon, il s'avère d'un usage dangereux en politique étrangère.

Le 22 décembre 2007, on l'a vu lors de sa visite en Afghanistan, cinq heures, chrono en main. Face aux caméras de France 2, il a déclaré : " Nous ne devons pas perdre devant les Taliban et les terroristes ", invitant nos soldats à combattre vivement ceux-ci.

On se souvient, le 26 avril dernier, du même Sarkozy, alors candidat à la Présidence, affirmant que " la présence à long terme des troupes françaises " en Afghanistan ne lui semblait " pas décisive ". Ces mots facilitaient la libération de deux otages français aux mains des Taliban, Céline Cordelier et Eric Damfreville, les Taliban percevant cette déclaration comme une promesse de désengagement. Qu'aujourd'hui le Président de la République émette des signaux contraires, nous vaudra de recevoir découpé en morceaux le prochain otage français des Taliban.

En la matière, il ne s'agit pas de s'interroger sur les qualités humaines de ces gens mais de définir quels sont les intérêts de la France.

Comment expliquer ces choses à un Président resté candidat. Car voilà bien le fond du problème : " l'homme qui voulait être calife à la place du calife " ne croit toujours pas à son succès.

Il est en campagne permanente, toujours à la recherche d'un coup d'éclat pour briller aux yeux du monde. Un jour il tente de faire ami ami avec Vladimir Poutine. Un autre il reçoit Hugo Chavez, parait-il porteur d'informations sur Ingrid Betancourt.

Mais il y a le revers. Poutine lui fait grise mine et le Vénézuelien repart sans rien donner. Quant à Mouammar Kadhafi, un tueur de Français, sa réception provoque la colère des amis Israéliens et Américains de ce pauvre Sarkozy.

Faisant de l'esbroufe et cherchant à plaire à tous, on finit par déplaire à tout le monde. Nous craignons que cette politique étrangère ne suscite pour la France des lendemains difficiles.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

Retour Menu
Retour Page Accueil