Le Sud Soudan indépendant
entre violence et anarchie

juin 2010

Suite au référendum du 9 janvier 2011, le Sud Soudan est indépendant. Indépendant mais dans quelles conditions ?

Le pays est composé de 60 groupes ethniques et linguistiques souvent hostiles les uns vis a vis des autres. Pour ajouter à l’insécurité, face à un Sud à majorité animiste et chrétien, le Nord, musulman, multiplie les attaques en achetant les services de groupes armés. Ainsi, Peter Gadet et George Athor, deux chefs du Sud, sont passés aux ordres du gouvernement du Nord.

Cette indépendance apparaît comme une véritable comédie : les frontières ne sont pas fixées, le Sud n’a ni budget, ni armée, ni administration. Quant aux ressources pétrolières, le Sud, sur le territoire duquel se trouve la plus grosse partie des gisements, dépend du Nord pour les infrastructures, raffineries et l’exportation par Port-Soudan. Plus inquiétant, la répartition des profits du pétrole n’a pas été négociée.

Face à cet embryon d’État sans une autorité capable de s’imposer, mais potentiellement riche grâce au pétrole, se met en place une véritable fédération des pays d’Afrique de l’Est sous l’égide américaine. L’Éthiopie, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya et le Burundi se sont associés, officiellement sous prétexte d’obtenir une meilleure répartition des eaux du Nil. Ce projet se réalisera aux dépens du Soudan et surtout de l’Égypte, qui consomment 75% des eaux du grand fleuve.

Dans les grandes manoeuvres qui se mettent en place, le Sud Soudan, affaiblissant le Nord, est un allié de choix. De plus, incapable de protéger ses intérêts, son pétrole sera une proie facile pour ces voisins dépourvus d’énergie.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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