Avec Poutine,
le retour des Russes en Afghanistan ?

janvier 2016

Un haut responsable des Taliban afghans a déclaré que son chef, Mullah Akhtar Mansour, le leader de l'opposition armée, avait eu une rencontre non déclarée avec Vladimir Poutine. Le Président russe, selon ce Taliban, aurait promis une aide financière, une formation militaire et des armes modernes en échange d'une coopération des Taliban dans la lutte contre Daech.

La rencontre se serait tenue à Douchanbe, capitale du Tadjikistan, pays frontalier de l'Afghanistan. Elle se serait déroulée les 14 et 15 septembre derniers (2015). Poutine était officiellement sur place afin de participer à une conférence régionale sur l'antiterrorisme.

Cette alliance possible, même surprenante compte tenu du passé, correspond aux intérêts des deux camps, l'un comme l'autre cherchant à se préserver de la percée de Daech en Afghanistan. Les Taliban craignent pour l'hégémonie qu'ils veulent retrouver sur le pays. Poutine, lui, ne tient pas à voir Daech s'installer aux frontières de pays amis et satellites comme le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan. Le 23 décembre 2015, Zamir Kabulov, le représentant spécial de Poutine en Afghanistan, a même déclaré que les intérêts des russes " coïncidaient objectivement " avec ceux des Taliban contre Daech et que des canaux existaient pour échanger les informations. Or, depuis le départ de la plus grande partie des forces américaines d'Afghanistan, les forces gouvernementales afghanes perdent pied.

Au Helmand, 75% du territoire a été pris par les Taliban. De plus, l'armée afghane fond comme neige au soleil en raison des désertions. Il lui manque 23% de ses effectifs qui disparaissent au rythme de 500 hommes par semaine.

Pragmatique, Poutine choisit le vainqueur potentiel, minant du même coup les derniers efforts américains pour soutenir le régime de Kaboul.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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