COUP DE FOUDRE D’OBAMA POUR
LA TURQUIE

avril 2009

C’était le 5 avril 2009, à Prague, devant les chefs d’États européens. Parlant de la Turquie, Barack Obama a dit : « Les États-Unis soutiennent très clairement sa candidature à l’Union européenne ». De quoi se mêle-t-il ? Il y a là une prétention à décider pour les autres pays, qui rappelle qu’Obama est bien le Président des États-Unis.

Dur à avaler ! Si dur que Nicolas Sarkozy, l’américanolâtre, n’a pu s’empêcher de dire, le même jour sur TF1, il est vrai à l’usage des seuls Français : « C’est aux pays membres de l’Union européenne de décider ». Il flattait le peuple.

Mais l’essentiel n’est pas là. Pourquoi Obama soutient-il avec un tel acharnement l’entrée de la Turquie dans l’Europe ? Vaut-il mieux se demander.

La clé de ce mystère se réduit à quelques mots : la Turquie est restée la Sublime Porte de l’Orient aux yeux de Washington. En une phrase, à Prague, Obama a résumé la situation. L’entrée de la Turquie dans l’Europe « constituerait un signal important » envoyé aux pays musulmans, a-t-il dit.

Les États-Unis voudraient aussi voir le pays d’Atatürk, seul État musulman membre de l’OTAN, s’investir en Irak, pour restaurer la paix, et en Afghanistan, afin de soutenir l’effort de guerre.

Un autre pays montre un faible pour Ankara. Dans sa quête désespérée de soutiens musulmans, pour se donner une apparence fréquentable au Moyen-Orient, Israël entretient avec la Turquie des relations qui vont jusqu’à la coopération militaire.

On voit l’Union européenne ayant tout à perdre, si elle cède aux désirs des compères américains et israéliens. Car l’entrée de la Turquie en Europe signifierait trois choses.

Premièrement, l’ouverture de nos frontières à un espace mafieux, plaque tournante de la drogue venant d’Afghanistan et de trafics humains en tous genres.
Deuxièmement, l’effondrement de nos dernières références identitaires.
Troisièmement, l’inclusion dans l’espace européen de 71 millions de musulmans. Les États-Unis et Israël n’en ont que faire. Ils pourraient cependant être les dindons de la farce.

D’abord parce que la Turquie joue un double jeu. Membre de l’OTAN, comme nous avons vu, elle est aussi le plus proche pays de l’Iran. A titre d’indication, elle est le seul territoire, au Moyen-Orient, à accorder l’entrée libre, sans visa, aux Iraniens.

Ensuite, le pays d’Atatürk, d’une laïcité prônée, passe à un islamisme de plus en plus militant. Non seulement l’exécutif est aux mains des islamistes à la suite des élections de mars 2003 mais, depuis deux ans, des lois d’inspiration religieuse sont appliquées avec de plus en plus de rigueur. Celle, par exemple, obligeant à la fermeture des débits de boissons alcoolisées. En outre, le gouvernement turc a entrepris un vaste nettoyage contre une fantomatique organisation Ergenekon.

Si l’on en croit le quotidien Zaman, aux mains d’un patron islamiste proche du pouvoir, s’y mêleraient, pour comploter contre le régime, extrême gauche révolutionnaire, Hezbollah local, opposition kurde et leur ennemi à tous, l’armée. Tout cela sent le complot imaginaire pour se débarrasser de toutes les oppositions.

Obama, avec la Turquie, risque de soutenir une belle mystification... à nos dépens.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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