QUAND LE PARLEMENT EUROPÉEN SE RÉVOLTE !

février 2010

Le 11 février 2010, une fois n’est pas coutume, par la voix de son Parlement, l’Europe s’est opposée à une nouvelle main mise de Washington sur nos pays.

Sous le nom d’accord « Swift », les Américains voulaient leur département du Trésor habilité à accéder aux données bancaires des citoyens européens. Ils invoquaient l’habituel prétexte de la lutte contre le terrorisme.

Les députés, par 378 voix contre 196, ont refusé l’accord « Swift », pourtant dûment signé le 30 novembre 2009 par les 27 ministres de l’Intérieur de l’Union européenne et soutenu par la Commission. Nos parlementaires ont suivi l’avis de leur commission des libertés.

Il y avait de quoi s’inquiéter car le terrorisme apparaît, en la matière, une mauvaise raison.

D’une part, parce que des accords existent déjà, permettant aux différents États d’obtenir les informations nécessaires sur les comptes bancaires, quand leurs propriétaires pourraient être liés au terrorisme.

D’autre part, parce que les groupes violents n’ont pas un besoin vital du service des banques et préfèrent effectuer leurs transactions en liquide.

Enfin, et c’est le plus important, parce que livrer toutes nos données bancaires aux États-Unis reviendrait à leur offrir l’accès à notre vie privée mais, aussi et surtout, aux informations sur nos entreprises, leurs clients et les marchés en cours. En d’autres termes, ce serait leur accorder naïvement un avantage en matière de concurrence commerciale.

Notre inquiétude reste néanmoins entière parce que les exécutifs de nos pays demeurent en faveur de l’accord « Swift ». Quant à la Commission européenne, par la bouche de sa commissaire aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, anticipant sur le résultat du scrutin, elle avait été jusqu’à voir dans un vote négatif des députés « une menace pour la sécurité ».

Or, on sait, quand l’opinion refuse une décision, comment procèdent nos dirigeants. Comme pour la Constitution européenne, transformée en traité de Lisbonne, ils changent son nom, ajoutent et retranchent quelques paragraphes mineurs et font repasser le plat.

Du reste, un scénario semble déjà s’annoncer. Les parlementaires européens voulaient être associés aux négociations des accords « Swift », afin d’avoir accès aux parties confidentielles de ces derniers. En d’autres termes, pour savoir ce qui est occulté au vulgum pecus. Au passage, on admire cette belle démocratie européenne en construction, qui fait voter des décisions ayant force de loi, sans que le citoyen ordinaire puisse savoir de quoi il retourne.

Dans cette affaire, obtenant une renégociation avec leur participation aux accords « Swift », pourquoi pas rebaptisés « Sweet » *, une fois satisfait leur ego, sans doute les députés s’inclineront-ils sous les pressions de leurs gouvernements respectifs.

Nous aurons alors une nouvelle preuve de la mise en place de l’oppression mondialiste sous l’égide des États-Unis et, soyons clairs, de la trahison de nos responsables politiques.

A moins que, soudain inspirés par l’idéal de liberté, nos élus européens ne décident de résister et ne donnent aux citoyens une raison de voter en masse. Mais ne sortons-nous pas de la politique pour entrer dans la fiction ?

* En anglais, « swift » signifie agile et rapide, « sweet », doux.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 
 
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