Figure historique
de l’indépendance du Kosovo,
Adem Demaçi est amer

 

juin 2009

« La corruption et le crime organisé sont très importants, dit-il dans une interview du « Courrier du Kosovo » du mois de mai. L’éducation et la santé sont dans un état pitoyable. Et nos dirigeants politiques n’ont toujours pas compris qu’ils devaient travailler pour faire avancer le Kosovo ».

Demaçi totalise 28 années d’emprisonnement en Yougoslavie pour « stalinisme » et « séparatisme » en faveur du Kosovo. Libéré à la suite d’un troisième internement en 1990, en 1998 et 1999, il a été représentant politique de l’UCK, la guérilla albanaise du Kosovo. Il prône le rassemblement de toutes les régions à majorité albanaise (le Kosovo et une partie de la Macédoine) à l’État albanais tout en restant viscéralement communiste.

De son premier voyage en Albanie, en 1990, il dit : « J’ai eu devant moi un tableau apocalyptique, comme si une bombe atomique m’était tombée sur la tête. C’était ma mort... Je me suis dit, mon Dieu pourquoi ne m’as-tu pas enlevé la vie, je n’aurais pas vu l’Albanie comme je la vois... Ce pourquoi je m’étais battu, ce pourquoi j’avais rêvé et tout donné, tout n’était plus que l’enfer construit par Enver Hoxha * ».

Sans remords, il ajoute : « Si je revenais un demi-siècle en arrière, je referais pourtant la même chose. J’étais né pour cette vie-là. Je croyais que le communisme pouvait un jour triompher ».

Quant à l’avenir avec les voisins, il se présente sous des jours sombres. «L’ambassadeur de France à Pristina m’a demandé de diriger un projet, un comité pour la réconciliation entre Albanais et Serbes. Mais je n’étais pas prêt car la Serbie doit demander pardon et payer une compensation pour tous les dommages causés aux Albanais ».

Il ne vient pas à l’esprit de Demaçi que les Albanais du Kosovo devraient aussi demander pardon pour « les dommages causés » aux non-Albanais. Dogmatisme, quand tu nous tiens !

Note

* Enver Hoxha, en tant que chef du gouvernement ou secrétaire général du parti communiste, a dirigé l’Albanie de 1944 à sa mort en 1985.

 

 

 

 

 

 

Un ancien Premier ministre du Kosovo manque d’être arrêté en Colombie
Le 6 mai 2009
, Agim Çeku, ancien commandant de la guérilla albanaise du Kosovo et ancien Premier ministre, a été localisé en Colombie où il participait à un séminaire sur le désarmement.
Les autorités serbes ont demandé son extradition, suite à l’accusation de Çeku par leur Justice, pour le meurtre de 669 Serbes et 18 membres d’autres communautés du Kosovo pendant la guerre. À la suite d’une intervention de Bernard Kouchner
, les autorités colombiennes ont expulsé Çeku vers la France, qui a refusé de le livrer à la Serbie. Prétexte invoqué : les autorités judiciaires françaises n’auraient aucune charge contre lui.
Cette fois, Çeku s’en sort avec une interdiction de séjour de dix ans en Colombie. Au passage, on voit Kouchner
(voir aussi dans : Brèves) et avec lui la France, assurer l’impunité à une personne soupçonnée de meurtre par la Justice d’un État souverain, la Serbie.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Lire aussi:

 

Retour Menu
Retour Page Accueil