À LA MÉMOIRE
DU COLONEL ANDRÉ SÉROT

 

Dans un article précédent nous évoquions la tragédie de l'assassinat du comte Bernadotte, le 17 septembre 1948.
A ses côtés, nous l'avons vu, le colonel André Sérot était lui aussi exécuté. En dépit de nos recherches, nous ne savions presque rien
de lui. Pierre de Villemarest a eu la gentillesse de nous fournir des informations complémentaires.

 

André Sérot est né le 24 juillet 1896 à Xertigny, dans les Vosges. Engagé volontaire pendant la Première guerre mondiale, il a participé aux combats de l'Argonne en 1915. En 1916, accomplissant seul un coup de main contre l'ennemi, il reçut la Croix de guerre. Admis à l'école de St Cyr comme élève officier, en 1917, il devint à sa demande pilote de reconnaissance.

Pressentant une nouvelle confrontation avec l'Allemagne, en 1923, il entra dans les services de renseignement. " Sa parfaite connaissance de la langue allemande, son intelligence, son sang-froid et son esprit de décision lui permirent de réussir des missions audacieuses de contre-espionnage offensif, jusqu'au sein de l'Abwehr (1), " nous dit sa biographie parue dans la revue de " l'Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale. " Il obtint ainsi des renseignements de première importance sur le réarmement allemand et sur les études secrètes, menées par le Reich, concernant un projet de bombardier à long rayon d'action.

Après la défaite de 1940, il décida de poursuivre la lutte de manière clandestine. En 1942, il jeta les bases du service de sécurité de l'armée de l'air avec le commandant Henry Mayeur. Mais, en novembre, recherché par les services allemands, il reçut l'ordre de rejoindre Alger. Sa femme, restée en métropole, fut arrêtée et déportée à Ravensbrück. Fin 1944, on lui octroya la charge du service de sécurité " air " puis il succéda au colonel Paillole à la tête des services de sécurité de l'armée.

Détaché auprès des Nations unies en Palestine en 1947, il était chef des observateurs militaires français.

Voilà l'homme que les sionistes assassinèrent sans manifester de remord. Avant de mourir, il leur avait déjà répondu par anticipation: " Je ne reviendrai pas vivant de là-bas, mais qu'importe... Mourir à Jérusalem, quelle plus belle fin espérer pour un chrétien ! "

 

On s'étonne de la discrétion dont la mort de ce héros est encore entourée. Villemarest (2), lui aussi dans nos services à l'époque, écrit à propos du colonel Sérot : " Il était un vrai officier de renseignement, loin de la bureaucratie et de l'absence d'envergure de bien des confrères. Lorsqu'il manipulait des agents, jusque dans l'appareil allemand, entre 1935 et 1939, il ne prenait pas ses recrues pour de simples pions et savait développer des relations humaines quand l'occasion s'en offrait. Mais il avait contre lui, en 1945-1946, l'hostilité des gaullistes et des sous-marins communistes infiltrés dans la DGER (plus tard DGSE). "

Malheur à celui qui ne sait pas épouser les modes et sacrifier aux idoles du temps.

 

Les corps des envoyés de l'ONU en Palestine,
le colonel André Sérot et le comte Bernadotte

 NOTES

(1) Service de renseignement allemand.

(2) "La lettre de Pierre de Villemarest"
VENDÔMIERE 27930 CIERREY
Tél: 02 32 67 00 24
Fax: 02 32 67 49 69

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 



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