Itzhak Shamir est né en 1915 en Pologne. On le connaissait sous le nom d'Itzhak Yezernistky que l'on écrivait aussi Jazernicki. Ayant émigré dès 1935 en Palestine, alors sous mandat britannique, il travailla comme libraire puis comme ouvrier du bâtiment.

En réalité, ces occupations étaient des couvertures. Dès 1937, Itzhak Shamir est entré à l'Irgoun (ou Irgun). Selon les termes du "Dictionnaire encyclopédique du judaïsme " (Editions Bouquins), au chapitre évoquant les années précédant la création de l'Etat d'Israël, "l'Irgoun, organisation militaire dissidente, sous contrôle révisionniste, s'engage dans une politique de terrorisme systématique contre les civils arabes. En novembre 1937, des bombes sont placées à l'aveuglette dans des marchés et des bus arabes... "

Itzhak Shamir trouve pourtant ces actions trop modérées. Il rejoint une dissidence de l'Irgoun, le " Lehi, " aussi connu sous le nom de " gang Stern, " du nom de son fondateur. A la mort de ce dernier, en 1942, Itzhak Shamir devint l'un des trois principaux leaders de l'organisation.

Arrêté par les Britanniques en 1946, envoyé alors en détention en Erythrée, Itzhak Shamir parvint à s'échapper et reprit ses activités illégales. En 1948, de son propre aveu, il fit partie des responsables du Lehi qui ordonnèrent l'assassinat du Comte de Bernadotte, médiateur des Nations unies, provoquant la mort de ce dernier et celle du colonel français André Sérot, lui-même détaché auprès des Nations unies .

En réalité, d'après les documents des services de renseignement britanniques et américains de l'époque, Itzhak Shamir était alors un agent soviétique et le Lehi une cellule travaillant pour Moscou.

Pour preuve, la traduction des documents de propagande du Lehi sur lesquels nous pouvons lire: " Les déclarations soviétiques et américaines concernant leurs politiques respectives en Palestine ont été mal interprétées par l'Agence juive. Où que les déclaration américaines aient été faites, elles ne mettaient pas beaucoup de coeur et manquaient d'enthousiasme, quand les déclarations soviétiques étaient pleine de sentiments pathétiques et de chaleur... il y a aussi des forces, travaillant au sein de la nation juive, qui comprennent que les déclarations américaines signifient la trahison, tandis que le soutien russe est amical et nous donne de l'espoir pour le futur... "

Fiche de recherche de la police britannique concernant Itzhak Shamir.