Laech Walesa accusé de complicité
avec les services secrets communistes

avril 2016

« Le Canard Enchaîné » s’avance beaucoup dans sa publication du 2 mars. Avec virulence, il prend en effet la défense de Laech Walesa, accusé, par l’entourage du Président polonais Laroslaw Kaczynski, d’avoir touché des « enveloppes de billets versées par la SB » (les services secrets polonais de la période communiste).

Pour le « Canard », ces affirmations seraient destinées à régler les comptes d’un Président jaloux avec un Walesa dont il ne supporte pas le « prestige ». Quant à Walesa, pour lui les documents produits, qui sortaient des archives de la SB, ne seraient que des faux grossiers.

Dans son ouvrage publié en 2006, « Le KGB au coeur du Vatican », Pierre de Villemarest parlait pourtant déjà de la collaboration de Walesa avec les services secrets communistes. En 1980, rapportait-il, une petite ouvrière des chantiers navals de Gdansk, Valentina Walentynowicz, fut à l’origine du démarrage des grèves dont l’effet mobilisateur favorisa la naissance du mouvement Solidarnosc, fer de lance de l’opposition au régime communiste.

Pour avoir un pied parmi les contestataires et tenter de les manoeuvrer, les services communistes pensèrent d’abord la recruter. Cependant, en tant que tribun ou qu’organisatrice, elle ne faisait pas le poids. De plus, elle n’avait pas le sens tactique. Ils approchèrent donc Walesa, lui proposant de l’aider à se hisser à la tête des mécontents.

C’est vrai, il reçut, alors de l’argent. Cependant, subtilité des opérations secrètes, Walesa était aussi en cheville avec la CIA qui, par l’intermédiaire de ses proxys, cherchait à faire tomber le régime. Plus étonnant, les services communistes le savaient. Walesa a donc joué les agents doubles.

Sans doute les naïfs et les néophytes le lui reprocheront-ils. Il faut néanmoins savoir l’agitation politique sous un régime dictatorial relevant d’un art complexe. Souvent, si l’on veut agir, il faut se compromettre avec l’adversaire, voire faire mine de se rallier à lui. Faute de quoi, on est purement et simplement éliminé. Et on ne sert alors plus à rien.

Les « révélations » sur les relations ambiguës de Walesa avec la SB ressemblent cependant à un pétard mouillé. Comme le rappelait Pierre, « entre 1983 et 1996, une partie du scénario a été connue de l’opinion en Pologne, plusieurs livres à l’appui ». De plus, le 5 février 2003, Arte diffusait un documentaire très éloquent sur le sujet.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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