HISTOIRE
JOUR DE POURIM
Dimanche 4 mars 2007, les juifs célébraient la fête du Pourim. Les " non-initiés " ignorent la signification de ces festivités quand, de plus en plus, les médias signalent les principales festivités judaïques. Il nous est apparu nécessaire d'éclairer les non juifs sur la symbolique véhiculée par le Pourim.

Dans la Bible, les circonstances de la naissance du Pourim sont décrites dans " le Livre d'Esther ". Les faits se seraient déroulés à Suse, capitale de l'empire perse, où vivaient alors de nombreux juifs à la suite de leur déportation par le roi Nabuchodonosor de Babylone.

En résumé, un roi dénommé Assuérus aurait fait appel aux jeunes filles les plus belles de l'empire, afin de choisir parmi elles celle qui remplacerait son épouse tombée en disgrâce. Or, vivait dans la ville, une belle jeune fille du nom d'Esther, orpheline mais adoptée par son oncle, Mardochée, appartenant comme lui à la communauté juive.

Esther, envoyée par son oncle pour tenter sa chance, fut choisie et devint reine. Mais, Mardochée le lui ayant ordonné, elle cacha sa judaïté.

Un certain Haman faisait alors fonction de Premier ministre. Jouissant de la confiance d'Assuérus, il obtint de lui un édit ordonnant l'extermination de " tous les Juifs, jeunes et vieux, petits enfants et femmes, en un seul jour. (1)"

Mardochée pria alors Esther de révéler au roi sa judaïté et d'intervenir auprès de lui pour obtenir la révocation de l'édit royal. Elle réussit au-delà de tout espoir puisqu'elle obtint même la pendaison d'Haman et le droit, pour les juifs, de se venger de leurs adversaires, de les " faire périr, avec leurs petits enfants et leurs femmes... (1)"

"Au douzième mois, qui est le mois d'Adar, le treizième jour du mois, jour où devaient s'exécuter l'ordre et l'édit du roi, et où les ennemis des Juifs avaient espéré dominer sur eux, ce fut le contraire qui arriva, et les Juifs dominèrent sur leurs ennemis...(1)"

Les " Juifs qui étaient dans les provinces du roi (...) tuèrent 75 000 de ceux qui leur étaient hostiles. " Dans Suse, ils n'en firent périr que 500. Alors Esther se rendit auprès d'Assuérus et lui dit : " Si le roi le trouve bon, qu'il soit permis aux Juifs qui sont à Suse d'agir encore demain selon le décret d'aujourd'hui, et que l'on pende au bois (2) les dix fils d'Haman. (1)"

Ainsi fut-il fait. L'on pendit les fils d'Haman et les Juifs " tuèrent dans Suse trois cents hommes. (1) "

 

Pour la fête du Pourim, les juifs se déguisent (Gravure du XVIIIème siècle)

 

Pour fêter leur "victoire", les juifs de l'empire firent " un jour de festin et de joie (1) ", et reçurent pour prescription de " célébrer chaque année le quatorzième jour et le quinzième jour du mois d'Adar (1). " Les jours du Pourim.

Mardochée, sortit de l'affaire bien pourvu devenant "le premier après le roi Assuérus."

" Le Livre d'Esther " mériterait une longue analyse tant il est porteur d'une certaine symbolique juive. Au point du reste que l'on se demande s'il rapporte un épisode réellement vécu par les juifs ou simplement imaginé à des fins pédagogiques. " Aucune autre source (que la Bible) n'a confirmé les événements et la science historique contredit même certains aspects de la narration traditionnelle ", remarque le "Dictionnaire encyclopédique du judaïsme.(3) "

On note le rôle joué par Esther, dissimulant son identité pour entrer dans la couche du roi. On retrouve là l'idée d'Abraham priant son épouse Sarah de se faire passer pour sa soeur à son entrée en Égypte (4). " Dis, je te prie, que tu es ma ,soeur, afin que je sois bien traité à cause de toi, " aurait dit le patriarche. On lit plus loin : " La femme fut emmenée dans la maison de Pharaon (...) Il traita bien Abraham à cause d'elle... (1)"

Il convient aussi de réfléchir sur ce pogrom inversé, exécuté par les juifs, contre "ceux qui leur étaient hostiles (1)(."

Mais, le passage le plus éclairant apparaît dans les mots de la fin. " Le Juif Mardochée, est-il écrit, était le premier après le roi Assuérus ; considéré parmi les Juifs et aimé de la multitude de ses frères, il rechercha le bien de son peuple et parla pour le bonheur de toute sa race (1). " Une phrase à méditer.


Jean Isnard

 

Notes

(1) Nous utilisons ici la traduction de Louis Segond, exégète protestant du XIXème siècle.
(2) À la potence.
(3) Au Cerf et chez R. Laffont, col. Bouquins.
(4) Genèse, chapitre 12.

 
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