La charia appliquée en Europe

mars 2015

Une requête contre l’État grec a été déposée le 27 février 2014 devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Elle demande à cette juridiction d’ordonner à la Grèce d’interdire l’application de la charia en Thrace.

La requête vient d’une dame, Chatitzé Molla Sali. Musulmane, elle conteste la charia à laquelle elle est soumise en matière de droit familial, et la décision du mufti qui lui fait perdre une partie de ses droits comparé au droit national grec s’il lui était appliqué. On s’étonne d’une pareille situation.

En fait, la Thrace bénéficie d’un régime d’exception. À la suite de la défaite de l’empire ottoman, le droit à l’indépendance de la Grèce fut consacré par le traité de Lausanne signé le 24 juillet 1923. La frontière fut alors fixée entre la Turquie moderne et l’État hellénique.

Néanmoins, en échange du maintien des populations grecques à Istanbul, en Thrace les Turcs et autres musulmans eurent le droit de rester en territoire grec. Selon l’interprétation du traité de Lausanne, les musulmans de Thrace, certes citoyens grecs, eurent alors le droit d’appliquer la charia dans le domaine familial, concernant le mariage, l’héritage etc...

C’est ce que Chatitzé Molla Sali, la plaignante, conteste. Avec d’autres, elle estime que la loi doit être la même pour tous les Grecs. Bien sûr, le statut infériorisant de la femme dans la pratique coranique est mis en avant.

C’est en fait le statut d’exception qui est remis en question, comme il pourrait l’être en France pour l’Alsace-Moselle où en matière de relations entre l’État et les religions, c’est le système concordataire, et non la loi de 1905 déclarant la séparation de l’Église et de l’État, qui s’impose.

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