ETE CHAUD AU LIBAN

avril 2005

 Après l'assassinat, le 14 février 2005 de Rafic Hariri, et depuis le 19 mars, on compte quatre attentats perpétrés dans la zone chrétienne du Liban. L'inquiétude monte.  

 Le 24 mars, Peter Fitzgerald a remis son rapport. Chef d'une mission d'investigation commandée par les Nations unies, il était chargé d'enquêter sur les circonstances de la mort de Hariri.

Quelques éléments méritent d'être relevés. D'une part l'auteur remarque la disparition de nombreux indices en raison de la négligence et du manque de professionnalisme des enquêteurs libanais. D'autre part leur manque de curiosité à propos d'un camion blanc, filmé par les caméras de surveillance d'une banque et circulant sur les lieux à très faible vitesse quelques instants avant l'attentat. Enfin, est reproché aux autorités libanaises leur manque de protection à l'égard d'un homme représentant une cible privilégiée.

Le rapport va jusqu'à parler " de grosses négligences, peut-être accompagnées d'actions criminelles dont les responsables devront répondre. "

Autre sujet d'étonnement, Ahmed Abou Adas, jeune Palestinien né à Djeddah le 29 août 1982, est porté disparu depuis le 19 janvier 2005. Ses parents l'ont vu pour la dernière fois le 16. C'est lui qui, sur une cassette vidéo diffusée par la télévision Al Jazira, revendiquait l'attentat contre Hariri.

Or, en dépit des affirmations des enquêteurs libanais, sa conversion à l'islam radical dit "jihadiste" n'est pas prouvée. En outre, contrairement à la thèse de la police, le jeune homme ne disposait pas d'un branchement Internet sur son ordinateur.

En plus des résultats de l'enquête publiée par les Nations unies, le Centre de Recheches a appris :
u Ahmed Abou Adas a remis lui-même la cassette vidéo à Ghassan Ben Jeddo, correspondant de la chaîne Al Jazira au Liban. La remise de l'objet s'est faite dans le jardin As Sanayeh, en face du Ministère de l'Intérieur à Beyrouth.
u La charge explosive utilisée pour l'attentat aurait pu être enterrée, profitant de travaux de terrassement effectués pour le compte de l'hôtel Saint Georges.
u La mise a feu aurait été effectuée par un fil, et non un signal radio, en raison du matériel de détection électronique dont étaient équipé les véhicules d'Hariri.

Autre sujet, nous avons appris que le 31 mars et le 1er avril, Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, avait rencontré Khaled Mechaal, représentant du Hamas, Ahmed Jibril et Abou Moussa, trois chefs palestiniens radicaux qui ont quitté récemment Damas pour s'installer au Liban. Enfin, une réunion d'Al Tawhid, mouvement islamiste sunnite de Tripoli, a eu lieu sous la direction de Bilal Chaaban, qui a succédé à son père défunt, Saïd Chaaban, à la tête du parti.

Autrefois condamné en France pour une tentative d'assassinat, en 1980, contre l'ancien Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar, Anis Naccache a présidé à l'organisation de ces réunions. En d'autres termes, il faut craindre un été chaud au Liban.


Jean Isnard

est consultant au

Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001

 
 
 
 
 
Beyrouth:Mausolée de Hariri Place des Martyrs devenue Place de la Liberté
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Al Jazeera diffuse la cassette d'Abou Adas
 

 

 

 

Ahmad Jibril
 
Hassan Nasrallah

 

Khaled Mechaal

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