|
septembre 2012
On pourrait poser la question autrement : entre Israël et lIran, les « parades de guerre » se termineront-elles en offensive militaire ? Héritées de la partie la plus instinctive de notre cerveau, les parades de guerre servent, à force de menaces et dinjures, à terroriser ladversaire et à se donner du courage. Elles peuvent être de pure forme comme elles peuvent déboucher sur laffrontement physique. Problème, on ne sait jamais, comme on dit vulgairement, si cest du lard ou du cochon. Côté iranien, on ny va pas de main morte ! Le 17 août, Mahmoud Ahmadinejad, le Président de la République islamique, qualifiait lÉtat hébreu de « tumeur cancéreuse ». « Les pays de la région, continuait-il, vont en finir prochainement avec la présence des usurpateurs sionistes sur le terre de Palestine ». Les Israéliens donnent dans le même registre. Le lendemain de la rodomontade dAhmaninejad, chef du parti Shass, le rabbin Ovadia Yossef faisait un parallèle entre le Président iranien et Haman, dans la bible un ennemi perse des Hébreux, assassiné par eux avec sa parenté (voir note) quelques siècles avant Jésus-Christ. Sur le plan militaire, les deux adversaires ne sont pas non plus en reste. Les Iraniens ont testé des missiles dune portée de 2000 km qui pourraient leur permettre de toucher le territoire juif. En outre, ils multiplient les manoeuvres militaires dans la région du Golfe arabo-persique et laissent planer la menace de larme nucléaire tout en jurant ne pas vouloir sen doter. Les Israéliens, pour leur part, propulsent régulièrement dans les médias des promesses dattaques contre les installations nucléaires iraniennes. Certes, les bombes américaines, capables de traverser des fortifications de béton de 80 mètres dépaisseur, dont ils disposent, donnent à leur propos de la consistance. Pourtant, arrivant en fin de mandat, Micha Lindenstrauss, le contrôleur de lÉtat dIsraël, déclarait il y a à peine deux mois que le pays na pas les moyens de défendre correctement la population en cas de guerre contre lIran. En outre, si les héritiers des Perses ne disposent pas dun nombre suffisant de missiles pour « arroser » le territoire israélien et forcer les défenses adverses en jouant sur la densité des tirs, Israël ne jouit pas d'une force aérienne à même de multiplier les raids chez son adversaire. En clair, les deux ennemis ne sont pas aussi puissants quils le disent. Leurs capacités de nuisance résident plus en fait dans leur pouvoir de provoquer une troisième guerre mondiale par effet dentraînement. Or, lIran, comme Israël, savent quils en sortiraient détruits, que leur existence en tant quÉtat, ou en tant que régime, deviendrait incertaine. Voilà pourquoi nous ne verrons sans doute jamais une guerre israélo-iranienne. Sauf si, dun côté ou de lautre, finissant pas se prendre au piège de ses rodomontades, lun des belligérants finissait par perdre tout sens des réalités. * Il sagit de lépisode de la Reine Esther. Haman, le Premier ministre du roi perse Assuérus, voulait la disparition des juifs. Laffaire se retourna en faveur de ces derniers qui massacrèrent tous leurs adversaires. Lévénement est célébré tous les ans à loccasion de la fête du Pourim et présenté comme le carnaval juif. |
www.recherches-sur-le-terrorisme.com |