L’Union européenne risque de mettre le feu aux poudres au Kosovo

février 2010

Début janvier, Gerard Gallucci, ancien administrateur des Nations Unies au Kosovo, annonçait un plan de prise de contrôle du nord de la région par l’Union européenne pour le compte du gouvernement dominé par les Albanais. On peut tout craindre de cette initiative.

Pour mémoire : Pour contrer le conflit entre les habitants du Kosovo de souche albanaise, la majorité, et les Serbes, le 23 mars 1999, l’OTAN lançait une offensive en faveur des premiers. A partir de juin, se mettait en place une occupation militaire et civile des Nations Unies et de l’Union européenne.

Cependant, dans le nord du Kosovo, zone peuplée de Serbes, les habitants refusaient l’autorité de Pristina et continuaient de se référer à Belgrade, capitale de la Serbie. Le 17 février 2008, la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo, n’y changeait rien.

Gerard Gallucci, écoeuré par la l’approche anti-serbe de l’Europe et des Nations Unies, avait fini par démissionner en 2008. Il reste néanmoins un observateur averti. Son information, révélant les plans de l’Union européenne, a été confirmée par les bureaux de cette dernière.

Il est prévu, d’organiser des élections dans une nouvelle commune, dénommée Mitrovica Nord, aux environs de juin 2010. Puis de couper la population serbe de Belgrade en installant EULEX, la mission de l’Union européenne, et les autorités de Pristina, la capitale du Kosovo. Le Premier ministre du Kosovo, Hashim Thaçi parle d’une stratégie pour « renforcer la souveraineté (du Kosovo) et améliorer la situation économique ».

On comprend, les Serbes de Belgrade furieux. Oliver Ivanovic, secrétaire d’État de Serbie pour la région du Kosovo, met en garde. Pour lui, la mise sur pied du plan européen serait « un retour à l’année 1999 », quand l’OTAN a attaqué la Serbie.

Sa remarque n’est pas dépourvue de bon sens. En effet, un accord en six points a été conclu entre Belgrade et l’EULEX. Changer brusquement d’approche ne manquera pas d’ulcérer Belgrade et de provoquer une tension. D’autre part, la population serbe du Kosovo n’est pas disposée à plier sous l’autorité des Albanais au pouvoir à Pristina. Il ne suffit pas d’organiser des élections pour régler les problèmes. Les apprentis sorciers de Bruxelles ont encore beaucoup à apprendre...

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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