Manipulations psychologiques chez les moujahidine

septembre 2005

 Le plus grave, à mes yeux d'homme libre, me semble la manipulation des consciences à laquelle se livrent les Moujahidine pour garder le contrôle de leurs troupes.

J'ai entendu l'interview de l'un de leurs anciens membres et des révélations terribles.

Ibrahim Khodabandeh, arrêté en avril 2003 en Syrie pour transfert illégal de fonds pour le compte des Moujahidine, explique : " En prison, c'est seulement après deux mois, coupé de l'Organisation, que je me suis émancipé de son influence. Maryam Rajavi nous répétait : " Si on vous laissait seuls, n'importe lequel d'entre vous quitterait l'Organisation. " J'ai compris la vérité de cette affirmation. "

Massoud, le frère d'Ibrahim, a volontairement quitté les Moujahidine il y a bientôt quinze ans. " J'avais honte de lui, avoue Ibrahim. A mes yeux, c'était un traître... A cette fin, dans les Moujahidine, nous subissions un lavage de cerveau permanent... Par exemple, tous les soirs, nous devions participer à une séance d'autocritique sur notre comportement de la journée... On nous répétait : " Si vous êtes de bons musulmans, vous devez être de bons moujahidine et un bon moujahid suit des séances d'autocritique... " "

On voit bien là, l'amalgame de l'islam et des méthodes d'embrigadement marxistes.

" Quand je relis les textes publiés par les Moujahidine, aujourd'hui, cela me fait sourire. Je comprends que cela n'a aucun sens. Sous leur autorité, comme les autres, j'étais isolé du monde. Nous avions le droit de ne lire que leurs publications et de ne regarder que leur télévision... "

Pourtant, ses fonctions l'obligeaient à voyager. " tout ce qui était extérieur était péché, pour nous... Dans les hôtels, il ne me venait pas à l'esprit de regarder la télévision ou de surfer sur Internet. J'aurais eu le sentiment de commettre une faute grave. "

Il y a pire. " En 1991, continue-t-il, Massoud a donné l'ordre de divorcer aux couples mariés. Il fallait consacrer toute notre affection à l'Organisation. Dans son livre, " Mémoires d'un rebelle, " un de nos anciens camarades, Massoud Banisadr, a décrit le processus psychologique mis en place qui l'a conduit à haïr sa propre femme. "

Pour amener des hommes ou des femmes à tuer ou à se suicider par le feu, comme les adeptes du couple Rajavi, pour les conduire à se faire sauter au milieu de la foule, comme les gens d'Al Qaïda, il faut prendre le contrôle de leur psychisme.

Avec les Moujahidine-e-Khalq, nous disposons, à portée de la main, d'un laboratoire grandeur nature pour comprendre comment les manipulateurs s'y prennent.

Jean Isnard

est consultant au:

Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001