HISTOIRE AVANT ISRAËL,

LES TERRORISTES...

Janvier 2003

 

 En l'an 70, l'empereur romain Titus mâte une rébellion juive. Il reprend Jérusalem et détruit le second temple. En 132, une nouvelle insurrection éclate et la plupart des habitants de religion hébraïque sont chassés du pays. Pendant des centaines d'années, vœu pieux auquel personne ne croit, au moment des fêtes les juifs s'échangent les mots: "l'année prochaine à Jérusalem." Mais, à la fin du XIXème siècle, le mythe devient dogme. Theodor Herzl invente le sionisme.

 Après la première Guerre mondiale et le dépeçage de l'Empire ottoman, la Palestine revient sous mandat à la Grande-Bretagne. Or, dès le 2 novembre 1917, par lettre, le ministre des Affaires étrangères britannique, Arthur James Balfour, avait déclaré son pays favorable à l'établissement d'un foyer juif sur le territoire de la même Palestine.

La faveur de Londres s'affirme quand, de 56 000 habitants juifs en 1918, cette population passe à 550 000 en 1945, grâce aux migrations venues d'Occident. Mais, sous le nom de Palestiniens, musulmans et chrétiens présents depuis des siècles sont déjà 600 000 en 1918 et, par accroissement naturel, 1,2 million en 1945 (1).

Les arrivées massives de migrants juifs inquiètent ceux qui occupent déjà la terre. Afin de s'opposer à cette volonté d'inverser les rapports démographiques, ils manifestent violemment, pour la première fois en mars 1920 dans la ville de Jérusalem. Puis à nouveau en 1933, en 1935, enfin à partir du 19 avril 1936 pendant trois ans.

D'un côté il y a les Palestiniens. Ils se sentent dépossédés. De l'autre les juifs, associant peurs ancestrales et esprit messianique lié à l'Israël biblique. Entre les deux, les Britanniques tentant de réduire la violence du conflit.

Pour se protéger, dès 1917, les juifs créent la Haganah, une milice d'autodéfense. Avec des groupes plus radicaux, l'Irgoun (ou Etzel) créé en 1937 et le Léhi (ou groupe Stern), elle recourt au terrorisme contre les Arabes, mais aussi contre les Britanniques, pour obtenir la création de l'État d'Israël.
A partir de novembre 1937, "des bombes sont placées à l'aveuglette dans des marchés et des bus arabes," par l'Irgoun, dit l'Encyclopédie
(1).

L'une des premières grandes attaques de cette organisation se déroule le 26 août 1938. Elle pose une bombe de plusieurs dizaines de kilos d'explosif dans le souk de Yaffo, en secteur musulman, faisant 24 morts et 35 blessés tous civils.

Baissant en intensité pendant la seconde Guerre mondiale, les attaques dirigées contre les Britanniques reprennent en puissance à partir de 1944.

Le lundi 6 novembre de cette année, au Caire, le Léhi assassine le baron de Moyne, ministre d'État chargé des Colonies britanniques.

L'un des coupables dit devant ses juges: "On nous demande aujourd'hui de répondre de l'assassinat de Lord de Moyne. En fait, nous l'accusons, lui et le gouvernement qu'il représentait... du vol de notre patrie, du vol de nos biens. Où est la Loi qui les traduirait en justice pour leur crime..."

Ne croirait-on pas entendre aujourd'hui un Palestinien? Le terrorisme a, toujours, les mêmes excuses et les mêmes raisons d'être.

La Haganah, pour éviter les représailles britanniques, part à la chasse des agents de l'Irgoun. A ce propos, Ariel Sharon dit dans ses mémoires: "Je réussis à cacher mon admiration pour ces braves..." Puis il ajoute critiquant la Haganah: "Comment admettre que des juifs puissent dénoncer ou livrer leurs frères?" (3)

Des phrases terribles, à la lumière des événements actuels, quand les Israéliens ont le rôle tenu autrefois par les Anglais, et les Palestiniens celui des juifs!

A propos de deux terroristes du Léhi qui se suicident à l'aide d'une grenade, il dit même: "J'admirais ces héros; j'enviais leurs exploits et leur bravoure..."

L'horreur est pourtant derrière la porte. Le 22 juin 1946, le Léhi fait sauter l'aile sud de l'hôtel David, où se tient le quartier général britannique. Sous les décombres, on trouvera "91 morts, juifs Arabes et Britanniques, une femme... il y a plus de 70 blessés." (2)

Le 7 mars 1947, le même groupe fait exploser un colis piégé au Club colonial de Londres. Le 16 avril, il pose une bombe dans les toilettes du ministère des Colonies. Puis, le Léhi innove. Il invente les lettres piégées à l'explosif. L'une de ses militantes est arrêtée en Belgique porteuse des pièces à conviction. Le baron Guy de Rothschild couvre les frais d'avocat. (2)

Le plus ignoble. Le comte Bernadotte, membre de la famille royale suédoise, avait dirigé en 1945 une opération de sauvetage de déportés encore sous contrôle nazi. Nommé médiateur des Nations-Unies en Palestine, sa vision de l'avenir de la région déplaît aux Sionistes. Le 17 septembre 1948, ils l'assassinent en même temps que le colonel français Sérot.Yitzhak Shamir (2) et Menahem Begin, patron du Léhi, auraient été les commanditaires de ces deux crimes.

NOTES

(1) "Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme," collection Bouquins éditeurs Le Cerf et Robert Laffont.
(2) "Shamir," par Charles Enderlin, éditeur Olivier Orban.
(3) "Ariel Sharon, mémoires," éditions Stock.

 

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